Du 13 au 31 octobre 2009 supplémentaire 24 et 31 oct. 15h
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De l'impossible retour de Léontine en brassière

Texte de Benoît Paiement et Bernard Dion
Mise en scène de Robert Reid
Avec Félixe Ross, Christian E. Roy, Christophe Rapin, Benoît Paiement

Une actrice est congédiée parce qu’elle est trop vieille pour jouer Léontine en brassière dans un théâtre documentaire sur Paul-Émile Borduas et l’art pictural au Canada français. Dans une suite de courts textes désopilants, le spectacle raconte la vengeance de cette comédienne, tout en revisitant l’histoire de Paul-Émile Borduas, mais aussi celle du Canada, depuis Jacques Cartier jusqu’à aujourd’hui.

Fondé en 1993 par ses deux auteurs, Bernard Dion et Benoît Paiement, auxquels s’est joint Robert Reid, metteur en scène, le Groupe de poésie moderne signe ici sa quatrième production depuis La Centième fois du silence en 2000. Longtemps classé comme inclassable, il développe une approche singulière autant dans l’écriture des textes que dans leur interprétation et leur mise en espace. Reconnu pour ses performances d’acteurs et la rigueur de son travail, le Groupe de poésie moderne cultive le plaisir de l’oralité.

les mardis à 19 h
du mercredi au samedi à 20 h
Rencontre avec l’équipe de production
à l’issue de la représentation du mardi 20 octobre

La représentation du mardi 20 octobre sera suivie d'une rencontre avec l'équipe de production du spectacle. Ce rendez-vous est l'occasion pour le public de poser ses questions aux auteurs, metteurs en scène, comédiens et autres concepteurs artistiques.

Assistance à la mise en scène et régie : Chantale Jean
Costumes : Marija Djordjevic
Éclairages : Mathieu Marcil
Conception sonore : Michel Vernon, Martin Bédard

régulier 25$ taxes incluses
étudiant / aîné 20$ taxes incluses

groupe scolaire 16$ taxes incluses
groupe adulte 20$ taxes incluses

Une création du Groupe de poésie moderne

Théâtre d'Aujourd'hui
3900, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-282-3900

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par Olivier Dumas

Qui n’a pas déjà poussé un soupir d’exaspération à l’idée d’entendre de la poésie sur une scène de théâtre? Heureusement, le Groupe de poésie moderne vogue vers des rivages plus accessibles. Projet longuement mûri après des mois de polissage dans les maisons de la culture, De l'impossible retour de Léontine en brassière prend la forme d’une sorte d’OVNI dans le paysage théâtral québécois. Des répliques désopilantes, des perruques blondes, un écran blanc et des comédiens allumés, tout cela et plus encore dans le but de créer une œuvre totalement inattendue.
 
Tous de noirs vêtus sur le plateau dépouillé de la salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui, quatre acteurs (Félixe Ross, Christophe Rapin, Christian E. Roy et Benoît Paiement, coauteur des textes avec Bernard Dion) se renvoient la balle dans ce délire verbal où les mots voltigent et fourmillent en toute liberté. Devant une structure aux allures aussi éclatées, le spectateur doit laisser les analyses cérébrales et logiques au vestiaire. À partir de là, il peut se laisser transporter dans un éveil sensoriel peu fréquent sur les planches.

Fondé en 1993 par les auteurs Bernard Dion et Benoît Paiement, le Groupe de poésie moderne en est à sa quatrième création. Certains se souviendront d’avoir applaudi les productions précédentes : La centième fois du silence, Le Boson de Higgs et Le Voyage d’Amundsen. Sous la gouverne du metteur en scène Robert Reid, les comédiens de la troupe recherchent le plaisir de l’oralité, la précision du geste inspiré de l’art du mime, ou encore les petits détails susceptibles de provoquer le rire.
 
Le point d’ancrage du spectacle a pour thème un sujet de prime abord sérieux. Une actrice est injustement congédiée parce que certains esprits obtus la jugent trop vieille pour incarner Léontine en brassière, personnage que l’on retrouve dans un portrait du peintre québécois Paul-Émile Borduas, un portrait cependant fictif laissé à l’imagination du spectateur. Avec la vie du peintre automatiste signataire du Refus global en toile de fond, le spectacle prend également prétexte à raconter l’histoire du Québec du début de la colonie jusqu’à la mort de Borduas, en 1960, par un enchevêtrement de multiples références.

Près de l’esprit du dadaïsme ou de l’absurde, l’écriture transcende les images faciles et les blagues au premier niveau par sa propension à malaxer les époques et les figures marquantes du passé catholique et rétrograde du Québec. Par exemple, les nombreuses allusions aux arts visuels des automatistes et de la peinture contemporaine démontrent une connaissance réelle de ses créateurs, mariant assez judicieusement une certaine pédagogie aux effluves sensoriels. Ainsi, on s’éloigne heureusement des effets gratuits et blagues qui tournent à vide.

Le seul petit bémol à souligner demeure la longueur du spectacle (80 minutes) qui gagnerait à être raccourci d’environ un quart d’heure. On sent un certain relâchement vers la fin alors que les péripéties commencent légèrement à tourner en rond et à tomber dans une certaine redondance. Devant un tel exercice de virtuosité, le danger de gâcher la sauce n’est jamais très loin. Rien, toutefois, pour nous empêcher de rire et de réfléchir avec la désopilante Léontine et ses fidèles complices.

19-10-2009

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