Du 12 au 30 janvier 2010
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Simon a toujours aimé danser

Texte et interprétation : Simon Boulerice
Mise en scène Sarah Berthiaume

Le petit Simon veut chanter, mais il n’a pas la voix adéquate; le petit Simon veut danser, mais on l’a inscrit dans une ligue de hockey. En suivant le parcours intérieur de cet enfant ayant grandi un peu mal, prédestiné pourtant au succès, on nous parle de l’importance de persister dans notre plus grand travail d’homme : nous trouver beau. Trouver ce qui nous distingue des autres. Simon a toujours aimé danser dresse un pont entre les nobélisés de littérature et les films guimauves de Walt Disney, entre la musique de discothèque et celle de la religion, entre un adulte riant de lui-même et son enfance de déceptions. Ici, Mozart et Nijinski côtoient Whitney Houston et Susan Sarandon. Et un petit garçon, dans tout ça, qui tente éperdument de se démarquer.

les mardis à 19 h
du mercredi au samedi à 20 h
le dimanche 24 janvier à 15 h
Rencontre avec l’équipe de production
à l’issue de la représentation du mardi 19 janvier

Contribution à la création : daniel paquette
Régie : Tania Perno-Viau

Crédit photo : Carolyne Scenna

Carte Premières
Date Premières : du 12 au 16 janvier 2010
Régulier 25$
Carte premières : 12,50$

Une production d’Abat-Jour Théâtre,
en résidence à la salle Jean-Claude-Germain

Ce spectacle a été présenté en 2007 au Festival Fringe et au Festival LGBT et en 2009 au Festival le FETAAR à N’Djamena, au Tchad, en Afrique et au Carrefour international de théâtre de Québec dans le volet Les Chantiers.

Lauréat de Création francophone de l’année au Festival Fringe + + + Solo de l’année du Festival LGBT

Théâtre d'Aujourd'hui
3900, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-282-3900

par Daphné Bathalon

La vraie fausse vie de Simon


Crédit photo : Carolyne Scenna

Petite salle, petite assemblée : Simon se tient devant nous, son pyjama d’enfant sur le dos. Il est là pour nous raconter son enfance, ses envies et ses désirs. Pendant un peu plus d’une heure, Simon saute d’un souvenir à l’autre, nous parlant de sujets aussi variés que la voix pure de Whitney Houston, le prodige nommé Mozart, la petite sirène de Disney, l’acoustique exceptionnelle de la cage d’escalier chez ses parents et le gâteau May West. Simon a toujours aimé danser, c’est Simon, autant l’auteur que le personnage, qui nous ouvre bien grandes les portes de son armoire à émotions et à souvenirs. La musique liturgique nous accompagne également dans l’exploration de ce petit monde, plaisant à découvrir et à déguster. 

Simon Boulerice, auteur et interprète de ce solo qu’il dit « autofictionnel », se met donc lui-même en scène. « J’ai prêté mon prénom au héros de mon histoire, j’ai puisé à même mon passé quelques évènements marquants, les ai modelés, remodelés, triturés, repeints et mille fois pétris. Ma vie banale est devenue plus théâtrale » explique-t-il dans le programme de sa pièce. Et cette vie, sa fausse vraie vie, il en fait également la mise en scène.

Répartis dans l’espace de jeu, quelques accessoires évoquent l’univers imaginaire et familier de Simon : autel dédié au hockey, casque et bâton, bouteilles d’eau, patinoire tracée à la craie au mur. La scénographie laisse ainsi au personnage tout l’espace dont il a besoin pour danser et s’exprimer. Pour le spectateur, impossible de distinguer la part de réalité et la part de fiction. De fait, le texte est particulièrement riche en belles images. Le jeune auteur crée habilement des liens entre les goûts culturels très éclectiques de Simon, ses rêves et son existence. Boulerice a par ailleurs maintes fois prouvé ses talents en écriture, que ce soit à travers la verve très aiguisée des trois protagonistes de Qu’est-ce qui reste de Marie-Stella? ou grâce au ton tragicomique de son narrateur des Jérémiades.

La pièce, découpée en chapitres, se présente comme un roman qu’on nous lirait en toute confidence. Pourtant, il faut plusieurs minutes avant que le charme n’opère et qu’on laisse derrière nous le long lipsync d’introduction pour mieux se concentrer sur ce que Simon a à nous dire. On peut également se questionner sur la pertinence de l’utilisation d’un français normatif : l’auteur se le demande lui-même durant le spectacle et c’est justement dans la scène qui suit ce questionnement, alors que Simon retrouve un langage plus proche de lui, que l’on sent un rapprochement se produire entre le public et le personnage.

Pour Simon, qui voudrait que sa vie soit une fin de film à chaque instant, tout doit se vivre intensément. À Simon, qui n’est pas n’importe qui, l’auteur offre un texte débordant d’émotions et d’idées. Simon a toujours aimé danser se révèle une pièce iconoclaste dans laquelle Simon prend plaisir à danser avec les mots. Quant au spectateur, il demeure un peu tristement sur sa faim. Il aurait aimé pouvoir se sentir davantage touché.

17-01-2010

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