Du 1er au 12 décembre 2009
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Romances et karaokéRomances et karaoké

(tout public dès 14 ans)
Texte de Francis Monty
Mise en scène de Benoît Vermeulen
Avec Marc Beaupré, Mathieu Gosselin, Catherine Vidal, Sylvie Gosselin, Sandrine Bisson

Julie succombera-t-elle aux avances de Tanguay? Joanne arrivera-t-elle à parler assez fort pour être remarquée par Érik? Et la mère de Julie dans tout ça? Est-elle vraiment aussi folle que sa fille se plaît à le répéter? Julie, Joanne, Érik et Tanguay vivent un drame existentiel ! Ils se démènent contre l’image qu’ils ont d’eux-mêmes et contre le destin qu’ils ont l’impression de subir. C’est sous le regard tendre et serein de la surprenante mère de Julie que ces jeunes tenteront d’aller à la rencontre d’eux-mêmes pour mieux aller à la rencontre de l’autre.

les mardis à 19 h
du mercredi au samedi à 20 h
le dimanche 6 décembre à 15 h
Rencontre avec l’équipe de production
à l’issue de la représentation du mercredi 9 décembre

Décor et costumes : Raymond Marius Boucher
Éclairages : Mathieu Marcil
Musique originale : Sylvain Scott
Assistance à la mise en scène : Benjamin Lafleur
Maquillages : Florence Cornet
Conseillère aux chorégraphies : Manon Oligny

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Une production du Théâtre Le Clou,
en résidence au Théâtre d’Aujourd’hui

Théâtre d'Aujourd'hui
3900, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-282-3900

par Gabrielle Brassard

Gagnante de plusieurs Masques à sa création en 2005, Romances et Karaoké revient cette année sur les planches du Théâtre d’Aujourd’hui, pour le plus grand plaisir des adolescents… et des grands!

Il est rare de voir du bon théâtre pour adolescents, tranche d’âge entre-deux, difficile à accrocher et à saisir. Souvent infantilisant ou trop sérieux, le défi est de taille. Mais Francis Monty (texte) et Benoît Vermeulen (mise en scène) réussissent avec brio le pari avec Romances et Karaoké.

Julie (Catherine Vidal) est une adolescente caractérielle en recherche d’elle-même, le propre des ados quoi. Avec son copain Tanguay (dynamique Marc Beaupré), et ses amis timides Johanne (Sandrine Brisson) et Éric (méconnaissable Mathieu Gosselin), elle tentera de trouver son chemin dans la vie. Parfois absurdes, parfois drôles, parfois touchants, les jeunes adultes entraîneront leur public dans leurs histoires d’amour et de compréhension d’eux-mêmes et de l’autre. La mère de Julie (lumineuse Sylvie Gosselin), complètement loufoque, viendra ponctuer le tout de folie et surtout, de musique, à laquelle personne ne restera indifférent, le public inclus!

La mise en scène est simple, mais efficace. On reconnaît bien l’univers de Francis Monty (La Pire Espèce), dans le personnage de Mathieu Gosselin (Persée, Gestes Impies) ; références littéraires, discours comique et soutenu, théâtre d’objets. Les autres personnages sont tout à fait attachants. Les adolescents se reconnaîtront soit dans la révolte de Julie, dans la jolie histoire de Johanne et Éric, ou dans l’énergie inépuisable de Tanguay. La mère, compréhensive et rassembleuse, nous fait sans aucun doute penser à quelqu’un de notre entourage, soit par la dynamique ou encore par les accoutrements!

Romances et Karaoké est un agréable moment à partager, soit avec son ado, entre amis (adultes) ou en famille. La pièce ravive et fait sourire, ce dont nous avons tous parfois besoin! Une histoire qui finit bien, ça ne peut pas faire de tort, surtout dans le théâtre québécois, pour ados de surcroît!

05-12-2009

par David Lefebvre (2003, à la Maison Théâtre)

Le Théâtre Le Clou se spécialise dans le théâtre pour adolescents. S'il y a bien un public qui est difficile d'approche, c'est bien celui des ados. "Le théâtre.. pfff full poche"... Voilà ce qu'on pourrait facilement avoir comme réplique. Mais le Théâtre Le Clou crée des spectacles éclatés, uniques, qui plaisent à tout coup. Celui-ci ne fait pas exception.

Dès notre entrée dans la salle, la mère d'un des personnages nous accueille avec un large sourire, en marchant de rangée en rangée pour nous souhaiter la bienvenue (du moins c'est ce qui est arrivé lors de la première médiatique). On remarque aussi tout de suite que le niveau d'âge a augmenté dans la salle par rapport aux autres pièce de la Maison Théâtre... Le rideau est déjà levé (on a donc droit à un décor hétéroclythe, avec voiles bleus, causeuse, paravents, et un grand podium qui sert de décor de maison à Julie et sa mère). Tout ceci sur des musiques évoquant l'amour, de L'Amour est bleu jusqu'à L'Été indien en passant par le Mercedes Band et Diane Dufresne (J'ai rencontré l'homme de ma vie). Un retour dans les années 80 en force qui donnera quelques indices sur la pièce...

Puis, sans avertir, le spectacle commence. On voit tout de suite la tangente de la pièce et ses principaux thèmes : les premiers problèmes de l'adolescence, la crise et la recherche d'identité, à l'intérieur de nous et dans les yeux des autres, puis dans la société. Celui de plaire et d'avoir son premier french kiss. Celui de se démarquer. Celui d'être quelqu'un, finalement, sans l'aide des parents. De prendre position. Comment ne pas se retrouver et se reconnaître d'une manière ou d'une autre dans ce genre de texte?

La mise en scène de Benoît Vermeulen et le texte de Francis Monty sont complètement éclatés, actuels malgré le sujet vieux comme le monde, sans tomber une seule fois dans le kitsch possible. Les situations passent du réalisme au cocasse, du rire jusqu'aux moments ambarrasants. On assiste à leur vie. Les spectateurs existent dans leur monde, ils nous parlent directement. Julie (Sandrine Bisson) nous raconte sa vie et ses fugues, Tanguay (Patrice Bélanger), le bum, nous fait quelques poses et nous parle aussi, lui qui se prend pour une pochette de film d'action. Johanne (Marie-Ève Bertrand) la timide, tente de nous dire que la vie est dure pour elle et qu'elle voudrait tellement plaire... Monique Gosselin, qui interprète le rôle de la mère de Julie, passe à travers toutes ses époques, selon les humeurs de sa fille, des années 60 jusqu'à aujourd'hui, en passant par la mode hippie et les années 80 fluo... Il y a aussi Érik (Mathieu Gosselin), le bollé, qui nous donne quelques cours sur la recherche d'identité et certains écrivains et poètes comme Claude Gauvreau (par sa révolte). Il y a beaucoup de références dans le texte, comme au film de Ding et Dong (quand on reprend la blague de "boom poteau"). Le choix musical interpelle toute la salle, surtout la partie qui partage ma génération, soit les 24-35 ans, avec les C'est beau un homme, C'est un beau roman et I Was Made for Lovin' You de... Kiss (pas besoin de vous révéler ce qui va se passer...). Les costumes collent définitement à la peau de chaque personnage, comme un gant. Il est donc facile, du premier coup d'oeil, d'identifier qui est le bum, la timide, la "fuckée" et le bollé.

La pièce évoque pour les plus vieux beaucoup de souvenirs de jeunesse, les premières approches, les crises, les "questionnements", les séances de "cruise". Les jeunes vont totalement se reconnaître dans ce genre d'histoire sautée, tel un volcan qui explose. Comment les jeunes mettent l'accent sur le look, l'habillement et la "parure", pour plaire à l'autre quand on s'aperçoit finalement que ça ne marche pas du tout, et que c'est bien ce qui est sous l'habit qui séduit. Le fait de ne plus savoir à quel saint se vouer pour que nos rêves et nos espoirs deviennent réalité (Johanne implorera plusieurs fois Ste-Marie Mère de Dieu...). Plusieurs sujets, un rythme effrené, que la mère récupère pour dire aux jeunes que malgré tout, on ne doit pas s'empêcher de danser...

Pour la témérité du spectacle, pour les thèmes choisis, justes, drôles, actuels et indémodables, le spectacle vaut franchement le détour, quelque soit l'âge.

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