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Du 18 septembre au 13 octobre 2012, les mardis 19h, mercredi au samedi 20h
Robin et MarionRobin et Marion
Texte Étienne Lepage
Mise en scène Catherine Vidal
Avec Kim Despatis, Renaud Lacelle-Bourdon, Gabriel Lessard, Marilyn Perreault

Une forêt, la nuit. Tandis que les adultes dorment, les jeunes se cherchent sous les arbres. Amour, vengeance, confusion. Voyage au bout d’une nuit où les désirs millénaires s’emparent des corps, les transcendent et les brisent.

Robin et Marion, c’est une histoire de passion. il fait chaud, on se pourchasse dans la nature sauvage, on se perd, on se trouve… Mais c’est aussi une histoire d’inconscience. J’aime à montrer un humain qui ne se connaît pas, un humain qui agit non par sa simple volonté, ou par ses désirs dévorants, mais aussi par des événements futiles, par des accidents. J’aime montrer un humain qui dévale le long d’une pente irrésistible et qui ne parvient qu’au mieux à choisir sur quel obstacle il va s’écraser. J’aime montrer un humain naïf, partiel à lui-même, maladroit. Un humain inutile. Et beau. En écrivant Robin et Marion, il y avait le désir, mais aussi, tout autour, comme un brouillard épais et froid, l’aveuglement, la légèreté, l’insoutenable légèreté.

- Étienne Lepage


Section vidéo
quatre vidéos disponibles

     


     

Assistance à la mise en scène Alexandra Sutto
Scénographie et costumes Geneviève Lizotte
Éclairages Alexandre Pilon-Guay
Conception sonore Francis Rossignol
Mouvement Mélanie Demers
Accessoires et assistance au décor et aux costumes Elen Ewing
Maquillages et coiffures Suzanne Trépanier

Les Curiosités
à l’issue de la représentation du 25 septembre
Rencontre avec l’équipe
à l’issue de la représentation du 26 septembre

une création du Théâtre d’Aujourd’hui et du Théâtre I.N.K.


Théâtre d'Aujourd'hui
3900, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-282-3900

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 Critique
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à venir

par Gabrielle Brassard


Crédit photo : Valérie Remise

La première pièce de la saison de la grande salle du théâtre d’Aujourd’hui inaugure très bien la nouvelle année théâtrale. Au menu : fraîcheur, rire, questionnements sur l’amour et le désir, le tout dans une mise en scène dynamique et interprétée avec brio par de jeunes hommes et femmes de talent. Le nouveau texte d’Étienne Lepage, Robin et Marion, est d’une grande qualité, à tous les niveaux.

La chaleur de l’été, quatre jeunes, la nuit, dans une forêt ; tous les jeux sont permis, dans cet environnement sulfureux où l’amour et le désir se confondent, autant dans les sentiments que dans les personnages. Une série de quiproquos, de situations tendres et violentes, d’échanges d’émotions ; Robin et Marion pourrait facilement être un drame shakespearien poignant, entre un mélange d’Un songe d’une nuit d’été et Beaucoup de bruit pour rien, mais n’en est rien, ni dans le ton, ni dans l’interprétation. C’est justement ce qui en fait l’originalité et la fraîcheur, une boutade au drame par des répliques ironiques, répétitives et, disons-le, franchement drôles. Aux émotions intenses que ressentent ces jeunes, qui pensent avoir le contrôle de leurs gestes et sentiments, se joignent la confusion et une évidente trahison à la ligne supposément droite de l’amour et aux relations traditionnelles.

Les répliques savoureuses de Lepage font sourire et rire, grâce également à l’interprétation qu’en font les comédiens. Kim Despatis, Gabriel Lessard, Marilyn Perreault et Renaud Lacelle-Bourdon jouent quatre adolescents avec intensité, sans pour autant se prendre au sérieux. Les nombreuses répétitions dans le texte, dites par différents personnages, dépersonnalisent ces derniers, tout en étant interprétées dans des contextes divers. Comme si tous et toutes étaient interchangeables au jeu de l’amour et du désir.

La mise en scène de Catherine Vidal est remarquable et efficace, dynamisant à la fois le jeu et le texte. En mettant l’emphase sur le mouvement (Mélanie Demers), les comédiens transmettent un jeu physique, tout en livrant le texte avec humour et intensité. Le décor de forêt, dans un éclairage toujours un peu tamisé et chaud (Alexandre Pilon-Guay) rend bien l’atmosphère de la pièce, à la fois sensuelle et sauvage. L’omniprésence des sons de la nature (Francis Rossignol) ajoute du réalisme aux trépidations de ces jeunes qui n’ont pas envie d’être raisonnables et nous le montre bien. À noter, la très belle finale, qui traduit et résume bien les propos de la pièce, tout en mouvements, presque une danse, entre les personnages, ou une certaine vision de l’avenir et des relations amoureuses au cours d’une vie.

Cette courte pièce vaut le détour. Étienne Lepage (Kick, Rouge Gueule, L’Enclos de l’éléphant) possède une écriture originale, à la fois poétique, mordante et subtile dans le mélange de comédie, de drame et de réflexion, ce qui fait la grande force de ce jeune écrivain prometteur.

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