Texte et mise en scène Maxime Carbonneau
Avec Martin Faucher, Annette Garant, Rachel Graton, Raphaëlle Lalande, Julien Lemire, Louise Turcot
Jour de l’An. Chez les Therrien. Dans une région pas si creuse, une sorte de Shawinigan. Dehors sévit la plus grosse tempête de l’année. Nul autre choix que de cohabiter dans ce huis clos consanguin. Pour lutter contre l’ennui ambiant, tout le monde se voit obligé d’interagir les uns avec les autres. Jour de l’An classique. Seulement, cette année, Luc, l’hôte de la soirée, s’est procuré une caméra vidéo. Et Julie, sa nièce, fait une annonce qui forcera la famille à se redéfinir.
Section vidéo
Assistance à la mise en scène, directeur de production et régie Jérémie Boucher
Conseil à la réalisation Stéphane Lafleur
Scénographie Cédric Lord
Éclairages Erwann Bernard
Conception sonore Éric Forget
Rencontre avec l’équipe
à l’issue de la représentation du 18 mars
Cartes Prem1ères
Date Premières : du 11 au 15 mars
Régulier : 26$
Carte premières : 13$
Une création de La Messe Basse,
en résidence à la salle Jean-Claude-Germain
par Pascale St-Onge
Crédit photo : Jérémie Battaglia
Après le magnifique spectacle (e), présenté l’année dernière dans la petite salle du Théâtre d’Aujourd’hui, revoir le nom de Dany Boudreault comme coauteur de Descendance à l’affiche du même théâtre pique assurément la curiosité. L’auteur et comédien s’allie ici à Maxime Carbonneau, qui signe aussi la mise en scène de cette pièce qui explore le thème des liens familiaux. Descendance ne ressemble en rien à (e) ; c’est un tout autre spectacle, une tout autre esthétique et même une tout autre façon d’écrire le théâtre.
Party du jour de l’An chez les Therrien. Dehors, une tempête de neige fait rage. Alors que les membres de cette famille arrivent un après l’autre, les discussions anodines s’enchaînent : la galerie, le nouveau film de James Bond, la météo. Derrière ces conversations inoffensives, on comprend rapidement que plusieurs conflits sont latents et non réglés dans cette famille. Cette année, Luc (Martin Faucher) immortalise le tout sur caméra pour garder des souvenirs de ce qui s’annonce comme « le dernier Nouvel An comme les autres ».
L’écriture à quatre mains de Boudreault et Carbonneau est adroite pour les scènes de « small talk », mais dès que le texte tente de s’intéresser aux enjeux réels de la pièce, le tout s’embourbe. Entre l’Alzheimer de la grand-mère, le départ en Égypte de la nièce, l’anorexie et la fausse couche de la fille, la présence embarrassante du fils et les anciens problèmes d’alcool du père, le public ne peut que se perdre et, inévitablement, se détacher complètement de cette famille et de son histoire. De ce fait, la pièce s’étire en longueur et accumule quelques maladresses à propos de la cohérence générale du propos. Plusieurs conflits demeurent irrésolus et d’autres éléments nous sont donnés, puis complètement ignorés jusqu’à la fin du spectacle.
Possiblement en raison des défauts du texte, la mise en scène s’éparpille également et n’arrive pas à offrir une lecture uniforme du récit. L’enjeu de départ semble tourner autour de cette caméra que Luc, le père, s’est procurée pour l’occasion. La mise en scène mise beaucoup sur celle-ci, le texte s’y attarde également, mais jamais assez pour s’accrocher à cette idée, fort intéressante d’ailleurs. Les acteurs, pour leur part, qui comptent quelques grandes pointures (Martin Faucher, Annette Garant, Rachel Graton, Raphaëlle Lalande, Julien Lemire et Louise Turcot) nous offrent tous et toutes une belle performance et sauvent un peu la mise.
Descendance était initialement une bonne idée : les thématiques visitées ainsi que certains éléments sont riches, mais, malheureusement, elle se perd au milieu des trop nombreuses crises irrésolues des personnages. Lorsque les lumières de la salle se rallument, on ne peut que se demander à quoi on vient d’assister, si ce n’est que la simple complainte d’une famille entière.