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Du 3 au 23 septembre 2013, les mardis 19h, mercredi au samedi 20h
L'assassinat du présidentL'assassinat du président
Texte, mise en scène et interprétation Olivier Morin
Texte et interprétation Guillaume Tremblay
Interprétation et environnement sonore Navet Confit
Interprétation Catherine Le Gresley, Mathieu Quesnel

Satire irrévérencieuse de nos mœurs politiques, L’assassinat du président met en scène le Québec en 2022. Alors que la province est figée dans le statu quo, Gilles Duceppe (exilé en Suisse depuis sa défaite politique de 2011) revient au pays pour mener le Québec à son indépendance. À peine élu, il se fait assassiner par une souffleuse. Le peuple se révolte, envahit les rues et réclame une commission d’enquête.

Le Théâtre du Futur
Le Théâtre du Futur est né en 2011 lorsque Guillaume Tremblay, Olivier Morin et le multi-instrumentiste Navet Confit croisent leurs faisceaux d’amour pour engendrer Clotaire Rapaille, l’opéra-rock. L’année suivante, le trio pond le scandaleux spectacle L’Assassinat du Président. Le prochain projet? Conquérir la planète, minimum. En attendant, ils savourent une résidence de deux ans au Théâtre d’Aujourd’hui et préparent une émission spéciale en collaboration avec Espace Musique et l’OSM présentée à la Maison Symphonique le 24 septembre prochain. Attachez votre tuque d’automne.


Section vidéo
une vidéo disponible


Éclairages Marie-Aube St-Amant Duplessis
Photo Dominique Bernier

Rencontre avec l’équipe à l’issue de la représentation du 10 septembre

Carte Prem1ères
Cartes Prem1ères
Date Premières : du 3 au 10 septembre
Régulier : 26$
Carte premières : 13$

Une production du Théâtre du Futur,
en résidence à la salle Jean-Claude-Germain


Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d'Aujourd'hui
3900, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-282-3900

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Dates antérieures

Création au Zoofest 2013

 
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 Critique
Critique

par David Lefebvre


Crédit photo : Dominique Bernier

Sous l’appellation du Théâtre du Futur, les vaillants comédiens Guillaume Tremblay et Olivier Morin, accompagnés du multi-instrumentiste Navet Confit, ceux-là mêmes qui nous avaient offert Clotaire Rapaille, l’opéra rock, nous prouvent encore une fois l’inépuisable étendue de leur imagination collective avec leur plus récent spectacle L’assassinat du président, un radio-théâtre satirique en live action, scandaleusement hilarant et cinglant.

Depuis la quasi-disparition du Bloc québécois, c’est la débandade au Québec. Le PQ disparait, Stéphane Gendron devient premier ministre du Canada et François Legault s’empare des rênes de la province. Pour empêcher la chicane identitaire, il impose au peuple un référendum qui a lieu chaque année et qui voit toujours l’option du « peut-être » remporter les suffrages. 2022 : Gilles Duceppe, qui s’est exilé en Suisse, retrouve la flamme de l’indépendance alors qu’il est interviewé par une journaliste de Radio-Canada. Est-il trop tard pour réaliser un rêve? Il revient au pays avec sa femme et son chien (laid, très laid) Cacahuète, suit des cours de diction chez Serge Postigo et s’associe à Biz, député à l’Assemblée nationale. Moins de dix jours avant le prochain référendum… pourront-ils accomplir l’impossible? Et Pauline Marois qui rôde autour de Gilles, tentant de l’avertir des nombreux dangers qui le guettent et de prendre, en suppliant, sa place en tant que sauveur de la nation.

Disjoncté, audacieux, renversant, L’assassinat du président est une pièce d’anticipation, de type narration active, aux nombreux rebondissements, mâtinée de moments absurdes et délinquants.  Les Tremblay, Morin et Confit tirent partout et touchent toujours la cible ; la pièce pose un regard corrodant, corrosif, acéré et critique, mais toujours teinté d’un humour irrésistible, sur notre société actuelle et sur ses acteurs, qu’ils soient du domaine politique, artistique ou médiatique. Du TNM au Prospero que l’on gouaille, de la juge Goldwater à Roy Dupuis – qui occupe un grand rôle dans l’histoire –,  de Joyce Napier à Herbie Moreau, de Jean Charest – il faut voir ce qu’il est devenu – aux animateurs de stations de radio, rien ni personne n’est épargné. Les références sont légion ; l’équipe a même récupéré la une d’un quotidien gratuit du matin de la première en l’incluant de façon naturelle au spectacle. Chapeau ! Épaulés sur scène par les excellents Mathieu Quesnel et Catherine Le Gresley, les comédiens s’amusent follement au travers des imitations très caricaturales, sans prétention, mais étonnamment réussies. La scéno, à mi-chemin entre un salon / cuisine et un décor kitsch de talk-show de télé communautaire, avec micros sur pied et plante verte en plastique, offre aux comédiens les accessoires nécessaires pour créer allègrement, en direct, tous les bruitages et les effets sonores que l’histoire demande.

Surprenante et encore plus absurde que la première partie, la seconde moitié, rappelant un livre très célèbre de Pierre Boulle, se concentre sur un tout autre personnage et crée un parallèle plus ou moins philosophique avec la question identitaire et du langage au coeur du spectacle. Malgré tout, on s’interroge sur la pertinence de cette partie, après une (fausse) finale des plus satisfaisantes du récit sur Gilles Duceppe.

Dès sa création, L’assassinat du président se faisait remarquer, remportant le Prix Coup de Coeur des Médias lors du Zoofest de 2012, une récompense certainement méritée. La troupe entame donc avec panache une résidence de deux ans au Théâtre d’Aujourd’hui qui lui permettra d’explorer à fond les méandres de sa créativité excessive, ce qui provoquera assurément des rendez-vous artistiques fort prometteurs et jubilatoires.

05-09-2013