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Neuf [titre provisoire]
Du 25 septembre au 20 octobre 2018 - supplémentaire samedi 20 octobre à 20h

À l’enterrement d’un de leurs amis et collègues, un groupe d’acteurs et d’actrices se souvient, se confie, s’interroge, se tait, s’engueule, s’échappe, dérape. Faisant partie de la génération qui a fondé le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, ils mettent de côté les nombreux personnages de leurs carrières bien remplies. Ils sont invités ici, en tant qu’individus, à se livrer et échanger sur la riche histoire de leur vie.

Reprenant son procédé d’écriture en répétition et en pleine complicité avec ses interprètes, l’auteur et metteur en scène Mani Soleymanlou se joue des codes scéniques et dramaturgiques avec humour et intelligence. Quatre ans après le succès de Trois, il remet en question les fondements et les défis de nos identités parallèles et collectives.


Texte et mise en scène Mani Soleymanlou
Interprétation et collaboration au texte Henri Chassé, Pierre Lebeau, Marc Messier, Mireille Métellus, Monique Spaziani

Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène et régie Jean Gaudreau
Costumes Cynthia St-Gelais
Éclairages Erwann Bernard
Conception sonore Larsen Lupin
Scripte Béatrice Gingras
Direction de production Catherine La Frenière
Secrétaire général d'Orange Noyée Xavier Inchauspé

Prix des billets / salle principale sauf Chansons… : 
30 ans et moins - 26$
régulier - 36$
60 ans + - 32$

Mardi 19h
Mercredi au vendredi 20h
Samedi 16h

Une création du CTD'A et d'Orange Noyée


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Critique disponible
            
Critique



Crédit photos : Valérie Remise

Spectacle célébrant l’ouverture de la 50e saison du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, Neuf [titre provisoire], pièce de Mani Soleymanlou, se présente comme une belle façon de souligner le temps qui passe. Texte complétant le cycle de création amorcé par l’auteur et comédien en 2011 avec Un, cette nouvelle production de la compagnie Orange Noyée donne la parole à cinq comédiens de plus de 60 ans qui, à l’occasion des funérailles d’une connaissance commune, se retrouvent pour jouer l’ultime pièce écrite par le défunt autour de son cercueil.

Ayant collaboré au texte, Henri Chassé, Pierre Lebeau, Marc Messier, Mireille Métellus et Monique Spaziani jouent leur propre identité afin d’honorer les dernières volontés du mort fictif. Cette œuvre posthume qu’ils ont entre les mains dépeint avec dérision une vision authentique d’un « ici et maintenant » partagé avec le public. Si placer l’action dans un salon mortuaire pour forcer les dialogues apparaît comme un cliché qui ne date pas d’hier, les propos défendus par la distribution trouvent leur originalité dans la bouche de leur interlocuteur. Les spectateurs s’esclaffent à entendre la voix rauque de Pierre Lebeau qui s’adonne à un peu de cabotinage. Ses excès de colère provoquent un rire général à tous les coups. Plus posée et sage, la parole de Marc Messier touche droit au cœur. Le passage où il se confie sur la mort de ses parents est particulièrement émouvant. L’incertitude dans la voix d’un Henri Chassé empreint de mystérieux remords attire une certaine empathie. Proposant une vision de l’âge plus jouissive, Monique Spanziani est d’un naturel comique qui étonne. Douce et sereine, Mireille Métellus rayonne dans sa vieillesse. Avec autant de points de vue singuliers, l’habileté avec laquelle Soleymalou réussit à tout consolider pour en faire un texte fluide est toujours aussi remarquable.

L’expérience et le vécu de la distribution se révèlent sur scène dans une magnifique simplicité.

Allant de pair avec les costumes assez sobres conçus par Cynthia St-Gelais, l’espace scénique est très épuré. Seuls l’imposante croix en néons et le cercueil étincelant attirent les regards. L’omniprésence du deuil et de la mort dans la vie, mise ainsi en évidence, renvoie efficacement à cette sombre vérité. Par chance, certains morceaux plus festifs de la trame sonore de Larsen Lupin s’agencent avec l’éclairage dynamique d’Erwann Bernard pour alléger le drame, aidant grandement les comédiens à amplifier l’intensité de leur performance qui apparaît déjà comme l’ultime de leur vie. Plusieurs moments loufoques feront certainement bien jaser à la sortie du théâtre.  

Entre l’absurdité de quelques instants chorégraphiés et le partage de souvenirs personnels, Neuf [titre provisoire] cache une critique sociale bien dosée qui saura certainement plaire. L’expérience et le vécu de la distribution se révèlent sur scène dans une magnifique simplicité. Un sincère hommage à la vie, qui, malgré les défauts de la condition humaine, vaut la peine d’être vécue pleinement. Jeunes et moins jeunes y trouveront leur bonheur assurément.

28-09-2018
 

Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, salle principale
3900, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-282-3900 - billetterie.theatredaujourdhui.qc.ca

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