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Corps célestes
Du 21 janvier au 15 février 2020, mardi 19h, du mercredi au vendredi 20h, samedi 16h

Dans un futur aux allures de dystopie, une guerre pour le pétrole fait rage. Alors que la menace d’une marée humaine venue du Nord gronde, Hélène retourne dans sa maison natale. Après quinze ans d’absence et une carrière de réalisatrice de films pornographiques, elle y retrouve sa mère, sa soeur ainée, l’un de ses anciens amants et son neveu Isaac, adolescent à la lucidité exacerbée.

Avec cette nouvelle création, Dany Boudreault questionne le corps et ses désirs, déjoue le discours moral et explore la genèse de nos pulsions. La pornographie devient prétexte à parler de la sexualité comme d’une quête d’élévation, d’harmonie entre le corps et l’esprit. Dans une langue précise et poétique, l’auteur invente un verbe charnel, un texte où le mot revêt toute sa dimension érotique.


Texte Dany Boudreault
Mise en scène Édith Patenaude
Avec Brett Donahue, Gabriel Favreau, Louise Laprade, Julie Le Breton et Évelyne Rompré

Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène Alexandra Sutto
Collaborations Alexandra Sutto, Patrice Charbonneau-Brunelle, Elen Ewing, Julie Basse, Alexander MacSween, Mélanie Demers, Amélie Bruneau-Longpré, Jérémie Boucher, Maxime Carbonneau

Salle principale :
Régulier 39,75 $
30 ans et moins 29,75 $
60 et plus 35,75 $

Jean-Claude-Germain :
Régulier 32,00 $
60 et plus 30,00 $
30 ans et moins 28,00 $

Billets à l'unité en vente dès août 2019

Rencontre avec l'équipe 29 janvier

Une création du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui et de La Messe Basse


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Critique disponible
            
Critique




Crédit photo : Valérie Remise

Une partition poétique signée Dany Boudreault, une mise en scène de la talentueuse Édith Patenaude, une distribution comptant notamment Louise Laprade, Julie Le Breton et Évelyne Rompré… sur papier, Corps célestes promettait au moins quelques étoiles dans les yeux. Au lieu de quoi, en deux heures de spectacle, la production de La Masse Basse et du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui sème quelques pistes sans nous emmener vraiment en profondeur, au-delà des obsessions charnelles de ses personnages.

Quinze ans ont passé depuis qu’Hélène, devenue réalisatrice porno, a fui la maison familiale, laissant derrière elle une forêt étouffante, sa mère, sa sœur aînée ainsi que son beau-frère et ancien amant. L’arrivée de Lili, comme elle se fait désormais appeler, dans cette cellule familiale figée déclenchera une série de réactions qui mènera à une catharsis funeste. Le tout sur fond de guerre de frontières dystopique entre le Canada et l’alliance sino-russe. De la même façon que ces grandes puissances convoitent les ressources du Nord, les membres de la famille sont obnubilés par le corps de Lili et ce qu’il suscite en eux : peur, envie, dégoût, attirance, curiosité…

La langue de Boudreault se fait charnelle dans Corps célestes, explorant les contours de l’amour à travers ses personnages aux corps tantôt tendus, envieux, abandonnés, charcutés, insatiables ou prodiges.

Au sein de la distribution, malgré un choix discutable de niveau de langue, Évelyne Rompré se démarque dans le rôle de la sœur, au corps et à la sexualité réprimés. Julie Le Breton, dont la Lili est le centre de ce petit univers tordu, offre l’image d’une femme épanouie, à l’aise avec son corps et ce qu’elle en fait. La comédienne jongle habilement entre ses dialogues et la narration. La relation entre les deux sœurs, qui se révèle parfois étonnamment sensuelle, est la plus aboutie et la plus intrigante de cette production. Les scènes entre Lili et son neveu Isaac offrent également des échanges surprenants, par moments carrément dérangeants. Gabriel Favreau, en adolescent exalté aux pulsions débridées, insuffle à son personnage une énergie instable qui dynamise la production. Quant à Louise Laprade en matriarche, elle est cruellement sous-exploitée.

La langue de Boudreault se fait charnelle dans Corps célestes, explorant les contours de l’amour à travers ses personnages aux corps tantôt tendus, envieux, abandonnés, charcutés, insatiables ou prodiges. Patenaude donne au texte un rythme chargé des silences et des secrets qui pèsent sur la famille. Si ledit rythme s’avère plaisant, il ne convainc pas totalement, comme s’il s’imposait à la langue poétique plutôt que de couler naturellement. C’est particulièrement évident en deuxième heure, quand le vernis de normalité familiale craque de partout.

Le récit de cette famille dysfonctionnelle finit en fait par se mordre la queue. Le conflit militaire se résume à quelques vrombissements d’avion dans le ciel nordique, qui interrompent à peine les tiraillements des personnages. Et la remise en question de notre rapport complexe à la sexualité, à la morale et au désir s’empêtre dans une libido exacerbée, la constante fuite en avant des personnages et de multiples déplacements de rideaux qui n’apportent pas grand-chose aux propos, le drapé évoquant suffisamment la forêt épaisse et les murs qui séparent les protagonistes.

À la sortie de la salle, deux camps semblent se dessiner entre ceux qui ont pu plonger dans le texte de Boudreault et sa langue poétique et ceux qui sont malheureusement restés à quai, peu ébranlés par les questionnements des personnages.

27-01-2020
Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, salle principale
3900, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-282-3900 - billetterie.theatredaujourdhui.qc.ca

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