Du 6 au 17 octobre 2009, salle C1
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Rock paper jackknifeRock, Paper, Jackknife...

Texte de Marilyn Perreault
Traduction de Nadine Desrochers
Mise en scène de Emma Tibaldo
Avec Julie Tamiko Manning (Mielke), Rockne Corrigan (Nox), Stefanie Buxton (Ali), Alex McCooeye (Taymore), Lucinda Davis (Sola)

A shipment of alcohol is dumped on the icy shore of the far north, along with four young stowaways. The refugees are unable to communicate with the inhabitants of the remote settlement, they can find no respite from the clutches of isolation, suffering, and boredom forcing them to seek a means of escape. Largely narrated through childlike metaphors, and similes, the play explores their struggle in a destabilizing and deeply emotional way.

Après avoir vécu dans un cargo pendant un mois, une bande de voyous clandestins débarquent dans un petit village minier de l’extrême nord. Qui sont-ils? Comment ont-ils survécu? Quels secrets portent-ils? Ils ne parlent pas la langue, que deviendront–ils?

Récipiendaire de 2 Masques, Marilyn Perreault a écrit Rock, Paper, Jackknife…, inspirée par un séjour dans le nord du Québec et la forme de la vision d’aliénation, d’isolation et de désespoir que porte la pièce provient des tueries tragiques de Columbine, Dawson, et Virginia Tech.

Lyne Paquette, Set Designer
David Perreault Ninacs, Lighting Designer
Fruzsina Lanyi, Costume Designer
Michael Leon, Sound Designer
Rasili Botz, Movement Designer

Tickets:Adults: $20 - Students: $15 – Groups(10 or more): $17 Box Office
Tuesday to Saturday at 7:30 pm
Matinée on Saturday 17th at 1:30 pm

Carte Premières
Date Premières : toutes les représentations
Régulier 20$
Abonné 10$

Photo credit: ©Scott BeLew/Scotty B®

Une production Talisman Theatre

Centaur Theatre

453, St-François-Xavier
Box office : 514-288-3161

par David Lefebvre

Il est rare que le théâtre anglophone montréalais pige dans le répertoire francophone... montréalais. Rock, Paper, Jackknife est une jolie et surprenante exception. Après avoir vu le spectacle, on espère sincèrement que cela devienne finalement la règle générale, et que d’autres pièces soient adaptées pour le public anglophone.

La traduction en anglais de Roche, papier, couteau, de l'auteure Marilyn Perreault, est l'oeuvre de Nadine Desrochers qui en est à sa première expérience. Le résultat est tout à fait exemplaire : ici, on transcende la simple traduction pour aller vers une adaptation d'une grande intelligence, d'une poésie brutale, d'une langue s'approchant à quelques reprises des tonalités shakespeariennes. Nadine Desrochers a eu la chance de travailler en étroite collaboration avec l'auteure, ce qui facilite évidemment la tâche et lui permet d'aller encore plus loin que le texte original. Elle accède ainsi aux images que Marilyn Perreault avait en tête pour les triturer, les transformer et les adapter pour une langue proposant moins de subtilité, mais dégageant encore davantage la violence et la désolation que le texte abritait.

La mise en scène d'Emma Tibaldo s'approche de l’image d’un ressort tendu qui n'attend que le bon moment pour nous sauter au visage. La tension est palpable, le vent du Grand Nord souffle et nous gèle les oreilles par l'intérieur. Plus les jours défilent, s'affichant sur des panneaux de couleur, plus on sombre avec les personnages dans un désespoir certain. La scénographie est magnifique, reproduisant l'intérieur d'une baraque en métal. Julie Tamiko Manning, qui interprète Mielke, l'infirmière qui s'improvise professeure, alcoolique à s’oublier soi-même,tente de rescaper quatre enfants de nulle part. Mais qui essaie-t-elle, à la fin, de sauver? Elle-même? Rockne Corrigan (Nox), Stefanie Buxton (Ali), Alex McCooeye (Taymore) et Lucinda Davis (Sola) sont tous excellents, dégageant tout autant une dose de folie dangereuse et de fragilité déconcertante. Tels des chiens blessés qui, si on les approche de trop près, peuvent nous sauter à la gorge à la première occasion.

Rock, Paper, Jackknife fut bien accueilli lors des quelques jours passés au Centaur. Espérons que le spectacle reviendra sur les planches anglophones de Montréal, car peu de pièces de cette trempe sont présentées ici. Et pour ceux et celles qui avaient raté la version originale de Roche, papier, couteau au Théâtre d'Aujourd'hui il y a quelques années, la pièce sera présentée à Fred-Barry en février prochain, avec quelques ajustements. Car, après avoir assisté à la générale qui a épaté la jeune auteure, celle-ci en est repartie avec plusieurs idées...

21-10-2009
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