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Du 26 avril au 6 mai 2012
School Matinees April 24 to May 4
PinocchioPinocchio
By Carlo Collodi
Adapted by Harry Standjofski
Directed by Dean Patrick Fleming
Starring Alain Goulem, Amanda Kellock, Meilie Ng, Warona Setshwaelo, Antoine Yared

Pinocchio, a wooden puppet with an uncanny knack for mischief, realizes through his many escapades that it’s when he takes responsibility for his actions that he can really become a “Real Boy”.

 

 


Performances

  • THUR APR 26 @ 7pm
  • SAT APR 28 @ 3pm
  • SUN APR 29 @ 1pm & 3pm
  • SAT MAY 5 @ 1pm & 3pm
  • SUN MAY 6 @ 1pm & 3pm

$14.50 children / $18 adults / $16 students & seniors.

NOTE: A $2 service fee is charged by the venue on each ticket purchased at the door. There are no service fees on tickets purchased in advance from Geordie’s Box office.

A Geordie production


Centaur Theatre
453, St-François-Xavier
Box office : 514-845-9810

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 Critique
Critique

par David Lefebvre

Pour clore sa saison 2011-2012, Geordie Productions propose l'adaptation d'un des contes les plus célèbres d'Italie, Pinocchio. Écrites par le journaliste toscan Carlo Lorenzini, dit Collodi, Les Aventurres de Pinocchio: Histoire d'un pantin ont été traduites en plus de 400 langues et dialectes et ont été adaptées de multiples manières depuis leur publication. Cette fable, d'un humour bon enfant et d'une grande accessibilité, prône des vertus morales d'une société rurale du 19e siècle, mais qui sont à toute fin universelles : la famille versus l'égocentrisme et l'égoïsme, l'éducation, le dur labeur versus le vol et l'arnaque, l'amour du métier et l'importance de réfléchir par soi-même. Tout ceci sans jamais faire entrer la religion dans l'histoire, un exploit pour l’époque.

Harry Standjofski fait ici une jolie adaptation qui s'avère être très près de l'original, que ce soit en conservant des personnages somme toute très secondaires, comme le vieil Antonio à qui appartenait la bûche de laquelle sera tirée Pinocchio, ou la maltraitance de Jimini criquet. Il garde aussi, avec plaisir, le côté rebelle et arrogant de ce pantin qui ne pense, tout d'abord, qu'à lui. La mise en scène de Dean Patrick Fleming se veut très joyeuse, sans prétention ; on sent que la commedia dell’arte, l’une des inspirations du conte original, n’est jamais bien loin. Le ton est d’ailleurs donné rapidement, les comédiens se montrant sous leur propre jour, tels les membres d'une troupe voulant raconter une histoire. Ceux-ci décrochent parfois des rôles du récit pour provoquer le rire ou, plus rarement, pousser un commentaire. Certains clins d'oeil, destinés essentiellement aux adultes, sont tout à fait hilarants : alors que Pinocchio (interprété avec beaucoup d'énergie par Meilie Ng) est sauvé par la Fée bleue (Warona Setshwaelo) du Renard (Antoine Yared) et du Chat (Amanda Kellock), des fausses soeurs venant le prendre à l'article de la mort entonnent en coeur la Marche impériale de Star Wars. Ou alors, pour réduire son nez trop long, la Fée chantonne l'air de Woody Woodpecker qui vient le picorer. Plus tard, c'est le thème de Jaws qui annonce l’arrivée du grand requin ; celui-ci avalera le petit garçon de bois qui ira rejoindre Geppeto (Alain Goulem) au creux du gigantesque estomac.

Malgré les quelques coupures dans le texte - ce ne sont pas toutes les aventures qui y figurent, et quelques coins ont été tournés un peu plus rond - ce Pinocchio aurait bénéficié de quelques coupes supplémentaires pour conserver la concentration des plus jeunes. Bien que la plupart des personnages anthropomorphiques ou fantastiques soient incarnés par les comédiens - Arlequin et Polichinelle du théâtre de Mange-feu, le Chat et le Renard, Lumignon qui se transforme en âne, la Fée - quelques autres sont personnifiés par des marionnettes (conçus par Catha Pagotto), essentiellement manipulées par des tiges. Leur utilisation est judicieuse et jamais encombrante, souvent même originale ou rappelant la tradition de la marionnette du 19e siècle, qu’elles soient en deux ou trois dimensions.

Le décor d'Ana Cappelluto rappelle les constructions rurales très rudimentaires ou l’ossature de maisons, laissant la lumière largement passer. L'effet scénique le plus intéressant, et d'une grande simplicité, se manifeste lorsque Pinocchio plonge au coeur du ventre du requin, grâce à une large bande de tissu fermant l’arrière-scène,  qui passe du bleu de mer au rouge chair. L'armature, derrière, provoque ainsi des ombres qui rappellent les côtes et les os de l'animal.

Sympathique, cette adaptation de Pinocchio saura faire découvrir aux plus jeunes une version beaucoup moins édulcorée que celle de Disney, se rapprochant avec respect et plaisir de l'histoire qui a bercé et éduqué de nombreuses générations d’Italiens.

28-04-2012