A classic story that speaks to our time: An outlaw who breaks the law to be true to a higher authority: A former rich man who robs from the rich to give to the poor. Robin Hood and his band make their own rules, and live by their own code because the wilds of Sherwood Forest the most important things are friendship and honour, justice, adventure and hanging out with your friends. Join Robin, Little John, Friar Tuck, Maid Marian and the cast of Merry Men for sword fights, quarterstaff battles and great adventure. See you at the trysting tree…
Fri, December 7 @ 7pm (Opening Night)
Sat, December 8 @ 4pm
Sun, December 9 @ 1pm
Sun, December 9 @ 4pm
Sat, December 15 @ 1pm
Sat, December 15 @ 4pm (Post-show Talk Back with Christine Long of CTV)
Sun, December 16 @ 1pm
Sun, December 16 @ 4pm
A Geordie Productions
par David Lefebvre
What’s the point of being poor if we can’t have a little fun?
S'il y a bien un héros archétypal qui a su inspirer bon nombre d'auteurs depuis le moyen-âge, c'est bien ce cher Robin des bois. Seulement au cinéma et à la télé, on ne compte plus les adaptations : d'Errol Flynn à Russell Crowe, de Robin fusée (dessin animé des années 70) à la série pour adolescents de la BBC, sans parler des nombreuses parodies et autres apparitions dans un rôle plus secondaire, le fameux archer de la forêt de Sherwood, ainsi que ses joyeux compagnons, fait entièrement partie de la culture populaire et universelle. Un mauvais shérif, des brigands au coeur d'or, des combats, des rires et de l'aventure ; tout était prédestiné pour que Robin Hood entre dans la famille des productions Geordie.
Alors que la reine, qui pleure la disparition de son fils Richard Coeur de Lion, tenu en otage quelque part dans le pays alors qu'il partait pour les croisades, demande à son autre fils qu'elle dédaigne un brin de trouver une solution. C'est alors que le prince John adopte une loi pour prélever le montant de la rançon chez les paysans. Robin, qui s'est vu ravir son domaine par le nouveau shérif, trouve des compagnons qui l’aident dans sa quête de vengeance. Mais bientôt, ses exploits font le tour du pays, et attirent de plus en plus de sympathisants et de pauvres gens qui ont besoin de nourriture, de réconfort et d'un endroit pour loger. Pour capturer ce nouveau héros de la population, on organise un tournoi de tir à l'arc. Est-ce que Robin sera assez fou pour s'y présenter, lui qu'on dit meilleur archer d'Angleterre ?
Paula Wing signe ici une excitante et excellente adaptation de cette histoire médiévale aux échos très contemporains. Si des comparaisons étaient nécessaires, ce Robin Hood s'approcherait beaucoup plus du film de Kevin Costner que du blockbuster de Ridley Scott. L'auteure, inspirée, réussit à créer des personnages colorés, vivants, et à donner à chacun d’eux des répliques savoureuses et de bons moments. Eric Davis, en Robin, passe de jeune riche toujours enivré à hors-la-loi évincé de ses terres. Son arrogance fait doucement place à une humilité ; son individualisme se transforme en bonté au nom du bien commun. Marian, interprétée par la grande et belle Tamara Brown, est une dame solide, qui a du cran, prise dans son château en attendant un quelconque mariage. Sa rencontre avec Robin sera salutaire. Si l'on doit reprocher une chose à la production, c'est de n'avoir su insuffler un réel coup de foudre entre les deux personnages, qui semblent, jusqu'au dernier moment, plus amis qu'amoureux. Les compagnons de Robin se féminisent, avec la présence de Midge (excellente et impétueuse Natasha O'Brien), celle qui cherche vengeance pour ses parents assassinés. Matthew Kabwe, et sa taille plus que robuste, fait un parfait Little John, alors que le rouquin Friar Tuck, au joyeux accent écossais, incarné par Christian Jadah, se bat tout aussi bien avec un bâton et une cuiller (tout en faisant des entrechats) qu'il peut concocter un savoureux ragoût avec peu de choses. Ces trois amis poussent d’ailleurs la note avec harmonie durant la représentation : très joli moment. Matt Dawson joue le narrateur de service, interagissant avec la foule à plusieurs reprises, ainsi que l'espion Allin a Dale au service du shérif de Nottingham. Celui-ci, souvent représenté comme un nigaud ou un machiavélique personnage, est ici plus sobre, mais toujours aussi vilain et assoiffé de pouvoir et d'ordre (shakespearien Greg Kramer). Le couple reine-prince, interprété par Susan Glover et James Loye, vaut à eux seuls le prix du billet. Leur prestation est absolument hilarante. Alors qu'elle s'exclame devant la force et l'agilité des hommes, telle une « cougar » (pour reprendre l’expression de ma voisine de siège), lui fait naître le rire par un simple mouvement, une moue ou une parole bien placée.
La mise en scène de Dean Patrick Fleming est dynamique, aventurière, faisant tinter le métal des épées ; les combats, de Robert Montcalm, sont bien chorégraphiés, mais manquent encore de puissance et d'assurance, par peur de blessure probablement ; un élément qui se corrigera au fil des représentations. Fleming ne craint pas de placer plusieurs gags au profit des adultes, tout en captivant les plus jeunes. Et c'est ici la grande force de ce Robin Hood : le spectacle s'adresse réellement à tous, sans exception. S’il est d’abord destiné au jeune public, on n’est jamais loin de la comédie plus adulte ou de la parodie, sans atteindre les limites de ces styles ; l’équilibre est somme toute parfait. Les nombreuses blagues atteignent toujours la cible et l'histoire, simple, mais brillamment adaptée, touche à des valeurs communes et importantes de la société : l’entraide, la loyauté, l'amitié. Dans ces riches qui escroquent les pauvres au profit des mieux nantis, on ne peut s'empêcher d'y voir un peu de notre quotidien : à quand un Robin des bois contre la corruption?
Peter Cerone utilise principalement de la musique médiévale pour la trame sonore du spectacle, joli clin d’œil aux origines du conte original. Le décor, de Ana Capelluto, est formé d'une immense toile en fond de scène, arborant une sombre forêt, et quelques blocs de pierre. Des arbres mobiles s’ajoutent à la scénographie, que l'on déplace allègrement pour passer d’une clairière à l’autre ou former les colonnes gothiques du château royal. Les éclairages de Thomas Godefroid viennent parachever le travail de Capelluto, grâce à des motifs au sol ou des rayons de lumière recréant l'ambiance d'une forêt touffue. La superbe conception des costumes, par Cathia Pagotto, balance entre un certain réalisme et un côté plus caricatural, mais fort coloré, qui sied très bien au ton de la production.
À l’affiche du Théâtre Centaur jusqu’au 16 décembre 2012 seulement, on espère de tout cœur que cette production vivra au-delà de ces dates et sera présentée à un large public. Une distribution hors pair, un texte et une mise en scène tout à fait charmants, drôles et d’une efficacité exemplaire font de ce Robin Hood un incontournable de ce mois de décembre.