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Du 4 février au 2 mars 2014
The Book of Bob
World Premiere
By Arthur Holden
Directed by Ellen David
Starring Lucinda Davis and Ron Lea

Meet Bob, a middle-aged professor who works hard, disdains evil and lives green. He eats a low-fat/high-fibre diet, recycles and composts, and doesn’t possess a car or cellphone as a matter of principle. A woman stands behind him. This is God. Observing that Bob is a self-congratulatory soul, She assaults his righteous existence with a host of misfortunes, starting with the disruptive use of a smartphone during one of his lectures. Bob confronts Her assaults - even though he is an atheist and denies God’s very existence.


Set and Costume Design James Lavoie
Cinematography Benoît Beaulieu
Video Design George Allister and Patrick Andrew Boivin
Original Music Christian Thomas
Lighting Design Julien St-Pierre
Stage Manager Melanie St-Jacques
Apprentice Stage Manager Jacynthe Lalonde
Assistant to the Director Raphaël Grosz-Harvey

Tuesday to Saturday - 8:00PM
Saturday - Sunday Matinees - 2:00PM, Wednesday Matinee – Feb 19 and 26 - 1:00PM
Closing Performance - Sunday, March 2, 2014 - 2:00PM

Centaur Productions


Centaur Theatre
453, St-François-Xavier
Box office : 514-845-9810

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 Critique
Critique

par Geneviève Germain


Source : site du Centaur

Il n’est certainement pas facile de faire face aux malheurs que la vie peut nous apporter. En plus, l’adage veut qu’un malheur ne vienne jamais seul. C’est tout particulièrement vrai dans le cas de Bob, un professeur d’université cinquantenaire à la vie tranquille et rangée. Bob tient à ses idées et a bâti son propre code moral. Ainsi, quand une étudiante met sa patience à l’épreuve en utilisant impunément son téléphone cellulaire en plein cours, il finit par perdre patience et lui montre la porte. L’étudiante dépose une plainte contre lui, marquant le premier événement à partir duquel l’équilibre de la vie de Bob se dérègle. Pris au piège entre ses exigences au travail et la maladie de sa femme, sans oublier l’adolescence de son fils et son père malade et vieillissant, Bob se voit affligé par une série de malchances.  Pourtant, cette série noire n’est pas que le fruit du hasard puisque c’est Dieu qui a laissé le champ libre à Satan, à l’image du Livre de Job où un homme droit et vertueux se voit mis à l’épreuve suite à un pacte entre le bien et le mal.

L’auteur montréalais Arthur Holden signe ici sa toute première pièce pour le Centaur. Même s’il s’inspire largement de la prémisse du Livre de Job, l’auteur modernise l’histoire en commençant par féminiser Dieu. Oui, dans l’univers de Holden, Dieu est une femme et elle compose également tout l’entourage du personnage principal. L’actrice Lucinda Davis se glisse tour à tour dans la peau de l’épouse, de l’étudiante, de l’amie du fils, de la collègue et même du père de Bob avec une aisance déconcertante. Sa performance est d’ailleurs mise en valeur par l’habile mise en scène de Ellen David qui allie un décor modeste et épuré au multimédia. Sur une énorme colonne centrale et sur des rideaux qui la côtoient, on voit défiler des images muettes de Lucinda Davis, costumée, incarnant sans bouger ses différents personnages alors que l’action se passe sur scène. Bob est incarné par le talentueux Ron Lea, lequel use de nuances et d’une bonne dose de sensibilité pour humaniser son personnage qui cumule les infortunes. Il réussit également à bien extérioriser les remises en question suscitées par ses multiples tourments.

On retrouve plusieurs éléments intéressants dans l’écriture de Holden, notamment le fait que ses références soient actuelles et montréalaises. Bob enseigne à McGill et se targue de vivre sans téléphone mobile et sans voiture. Il peste contre le système de santé et tente d’aider son père vieillissant malgré son propre horaire chargé. Il est un Montréalais banal, avec un parcours et des aspirations somme toute elles aussi banals. On peut donc s’identifier facilement au personnage. Le parallèle qui est fait entre le Livre de Job et l’écriture de Dostoïevski est elle aussi intéressante : alors que Bob tente d’expliquer un des livres de l’auteur russe à ses étudiants, lequel est reconnu pour ses questionnements sur le libre arbitre en opposition avec l’existence de Dieu, Bob lui-même doit remettre plusieurs aspects de sa vie en question.

Malgré toute l’originalité de la prémisse et de la mise en scène, il demeure que le récit n’émeut pas. Des citations du Livre de Job apparaissent par moments alors que Dieu narre l’histoire, ce qui donne un ton unique, mais aussi quelque peu détaché et froid, à l’image de quelqu’un qui regarde de loin, avec indifférence. Aussi, l’aspect convenu et moralisateur de la remise en question de l’homme dérange. La fin ne réserve aucune surprise, sauf peut-être le fait que des malheurs assez modérés puissent susciter de tels réajustements chez quelqu’un.

On retiendra de The Book Of Bob que le multimédia peut faciliter grandement l’incarnation de plusieurs personnages par une seule et même actrice. Ellen David a su donner vie à cette pièce de façon innovante, malgré un récit qui tombe un peu à plat. The Book Of Bob vaut tout de même le détour, ne serait-ce que pour l’immense talent des deux acteurs réunis sur la même scène.

11-02-2014