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5, 7, 12, 13 et 14 décembre 2013
Urban Tales 2013Urban Tales 2013: Ladies' Night
Directed and original music by Harry Standjofski

Urban Tales turns up the heat this winter with a special, estrogen-charged Ladies’ Night edition that will make your inner Grinch feel all toasty inside.

Written by well-known local playwrights, the anti-Yuletide spectacular features seven sparkling Montreal actresses who set the stage ablaze with monologues that spoof the ideal of seasonal holiday cheer.

Presented in an intimate cabaret-style setting, their deliciously dark and sometimes naughty performances include hilarious accounts of dried up, flavourless turkeys, a grouchy family tree trimming and the desires of a self-professed sex God.

Full-throttle anti-holiday entertainment that will melt Grinch’s icy heart!
Not to be missed! For mature audiences.

The Perfect Bird by Caitlin Murphy as told by Patricia Summersett
Every year, for Christmas dinner, I cook the perfect bird. I mean perfect. You have not tasted turkey my friends. Every year, you choke down some dried up, flavourless crap, smile and suffer through it because, I don’t know, you’re Canadian, and it’s the holidays, and “maybe turkey’s just supposed to suck anyway?” Well, it’s not. Not in my kitchen. Not over my dead body.

New Year’s Dead written & performed by Johanna Nutter
He tells me he’s come up with an incentive for New Year’s Eve. A bottle of Crystal for the staff member who sells the most champagne. That will make me run my pretty little ass off… Say I’m a genius Johanna. No, say I’m a sex God.

A Christmas Curdle by TJ Dawe as told by Julie Tamiko Manning
All right, so it’s Christmas. And in case any of you don’t know who I am, I’m Margo Viola, artistic director of one of the biggest theatres in this whole fucking town. And in the theatre, Christmas - and by Christmas, I’m talking the whole Christmas season - means one thing, and one thing only: Time to fleece the rubes!

Sandara by Michael Mackenzie as told by Tamara Brown
It’s small, cramped, with the bales and few chairs to sit on, a bunch of women and a South-Asian guy doing impossibly tiny embroidery. No one under – what - sixty? They’re sitting jammed in and talking in a mix of French, English, Ukrainian? Greek? Maybe Polish? Like I said, the real Montreal.

Christmas Cheer (naughty or nice) by Colleen Curran as told by Cat Lemieux
My Auntie Norma said, ”Jasmine, you’re such a Queen of Christmas Spirit, I bet if a doctor sliced up your brain, they’d find the North Pole smack in the middle there!” She wasn’t wrong about that.

Thank your Father by Harry Standjofski as told by Alarey Alsip
Last year… you asked me: why are you so grouchy, it’s Christmas? You remember? No? You and your father were trimming the tree and I wasn’t helping. Well you asked me that… Can I tell you a story? How you came to be born in Canada.

Woman, from Behind by Yvan Bienvenue, translated by Harry Standjofski, as told by Leni Parker
These are the vague ramblings
Of a grey heart and soul
I walk blue-veiled
in the daylight
in photos
seen only from behind
… I am an ugly woman
who mostly comes out at night…
to drown myself in dark
and wine and vice


Thursday Dec 5, at 8PM
Saturday Dec 7, at 8PM
Thursday Dec 12, at 8PM
Friday Dec 13 at 8PM
Saturday Dec 14, 2013 at 8PM

Presented with Théâtre Urbi et Orbi


Centaur Theatre
453, St-François-Xavier
Box office : 514-845-9810

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 Critique
Critique

par Geneviève Germain

Le théâtre Centaur nous offre cette année leur septième édition des Urban Tales. Inspiré des Contes Urbains, tradition du temps des Fêtes de La Licorne qui reprend cette formule d’Yvan Bienvenue depuis plusieurs années,  Urban Tales nous offre maintenant un contenu inédit, quasi exclusivement écrit par des auteurs anglophones.

Cette année, c’est dans la petite salle du Centaur 1 que la magie de ces contes à contre-courant des bons sentiments des Fêtes opère. Des tables bistro attendent les premiers venus alors que les autres doivent se contenter des sièges usuels de théâtre. Un comptoir de service est ouvert pour que chacun puisse se procurer la boisson de son choix et des lumières et décorations de Noël meublent les murs, octroyant à l’ensemble une ambiance décontractée et conviviale.

La musique aérienne d’Harry Standjofsky donne le coup d’envoi aux contes qui empruntent le thème du «ladies night», ou soirée de filles. C’est en effet sept actrices qui interprètent les histoires qui nous sont présentées, même si le thème ne signifie pas nécessairement que tous les récits sont plus légers.

Le premier conte, The Perfect Bird, est habilement interprété par Patricia Summersett. Dans la peau d’une nouvelle mère qui remet quelque peu en question l’instinct maternel, ou du moins l’amour inconditionnel d’une mère pour son nouveau-né, elle fait sourire en évoquant les tensions avec la belle-famille et la dure réalité d’une visite aux urgences. L’histoire écrite par Caitlin Murphy fait sourire, même si les réactions sont encore timides.

Le deuxième conte intitulé Sandara, écrit par Michael Mackenzie et interprété par Tamara Brown, nous ramène au cœur de la multiethnicité montréalaise. Décrivant un atelier de couturières âgées où la narratrice prend plaisir à retourner, on apprend à connaître Anna, patronne de ce lieu rassembleur, qui malgré ses airs bourrus sait écouter les histoires de ces femmes toutes extraordinaires à leur façon. Encore ici, l’interprétation est juste et agréable, mais sans grande surprise.

Le troisième récit suit le même rythme, décrivant l’histoire d’amour d’une femme immigrée ici, racontant à son enfant dans quelles circonstances s’est déroulée la naissance de ce dernier.  Écrit par Harry Standjofsky, qui est également le maître d’œuvre de la soirée, le récit tel qu’interprété par Alarey Alsip touche une corde sensible.

Il faut attendre le quatrième conte de la soirée pour être réellement captivés par l’énergie débordante de Danielle Desormeaux. Dans une histoire rocambolesque de l’auteure Colleen Curran, elle incarne avec dynamisme et folie une femme qui adore le temps des Fêtes et tout ce qu’il apporte de magie et de traditions. Tentant de réhabiliter le mythique train «Toyville Express» dans un centre d’achats déserté, elle nous fait rire aux éclats avec ses commentaires et ses élans d’enthousiasme.

Dans la deuxième partie de la présentation, c’est le conte Woman, from Behind d’Yvan Bienvenu, traduit par Harry Standjofsky, qui donne un coup de froid à l’ambiance confortable qui s’était créée. Leni Parker est méconnaissable dans ce rôle d’une femme laide qui laisse un homme dégoûtant la visiter chaque soir. Ce récit qui décrit une femme qui s’estime peu et qui se laisse aller à des plaisirs masochistes dérange et bouscule quelque peu la soirée. Heureusement, le sixième conte intitulé Kill me now, même s’il décrit la vie dure d’une jeune adulte, apporte un baume avec l’humour de Johanna Nutter, qui est non seulement l’interprète, mais aussi l’auteure du récit. Alors qu’elle s’imagine inerte dans son lit et tente de se souvenir de ce qui a pu la mener à cette mort, elle raconte son parcours solitaire et meublé d’embûches avec pourtant une belle touche d’optimisme.

Finalement, le dernier conte de la soirée nous laisse sur une note résolument plus joyeuse avec l’interprétation haute en couleurs de Julie Tamiko Manning dans la peau d’une directrice artistique de théâtre aux tendances «grippe-sous», à l’image du personnage classique du temps des Fêtes : Scrooge. Dans ce conte réinventé par l’auteur TJ Dawe, le personnage profite de la solitude de certains à Noël pour faire fructifier les profits de son théâtre. L’humour est acéré et les références sont multiples au Christmas Carol  de Dickens.

Avec cette mouture 2013 d’Urban Tales, le théâtre Centaur réussit à mettre en scène sept interprètes qui se sont toutes brillamment approprié le conte qui leur était confié.  Le tout crée ainsi une soirée agréable qui met la table pour le temps des Fêtes.

08-12-2013