Sophie, une professionnelle comptant 20 ans d’expérience dans son domaine perd son emploi dans des circonstances troubles. Confuse et blessée, elle quitte la ville à la recherche d’une façon d’apaiser son humiliation et sa rage et atterrit finalement dans une auberge vieillotte tenue par la sympathique Louise et son généreux et accueillant neveu Martin. Après quelques soirées bien arrosées, les langues se délient et une troublante complicité s’installe entre Martin et Sophie. Et si sa fuite vers la campagne et son arrivée inopinée à l’auberge n’étaient pas si fortuites qu’on le pense? Un thriller psychologique brillant qui tient le public en haleine jusqu’à la fin.
Texte Catherine-Anne Toupin
Traduction Chris Campbell
Mise en scène Andrew Shaver
Avec Susan Bain, Matthew Kabwe and Adrianne Richards
Crédits supplémentaires et autres informations
Décor et costumes James Lavoie
Éclairages Martin Sirois
Son Jesse Ash
Mise en scène combats Robert Montcalm
Assistance mise en scène Sarah Segal-Lazar
Activités
Thursday Pre-show Convo : 5 mars
Saturday Salons : 7 mars
Sunday Chat-ups : 8 mars
Talk-Backs : 19 et 22 mars
*il se peut qu'il n'y ait pas de représentation le mercredi, consultez toujours le site centaurtheatre.com pour le calendrier complet
Tarifs
Petite salle : 30$ et 56$
Grande salle : 33$ et 58$
Une présentation du Centaur Theatre
Tout « ça » a commencé parce que j’ai répliqué. When I answered back and spoke up, the worse happened and my life became a battlefield. So I decided to play too (Lorsque je me suis manifestée, le pire est arrivé. Ma vie est devenue un véritable champ de bataille, alors j’ai décidé de jouer le jeu moi aussi.)
Depuis son succès fracassant à La Licorne en 2018, la pièce La Meute de la célèbre comédienne et créatrice Catherine-Anne Toupin a fait des petits, notamment une version anglaise présentée au théâtre Centaur, intitulé Mob.
Arrivée dans un contexte intense où on sentait déjà un début de « ça suffit », la pièce aborde le sujet de la violence qui sévit dans le cyberespace et ses ravages tragiques. Sous forme de thriller psychologique, Mob tient le spectateur en haleine jusqu’à la fin, lui laissant découvrir un à un chaque morceau du casse-tête. Et ce dont le public sera témoin le marquera. Endossera-t-il cette violence comme réponse à la violence ou préférera-t-il continuer de se taire sans dénoncer ? Dur dilemme.
Sous forme de thriller psychologique, Mob tient le spectateur en haleine jusqu’à la fin, lui laissant découvrir un à un chaque morceau du casse-tête.
Au cœur de la distribution, trois acteurs d’égal brio : Adrianne Richards (Sophie) qui reprend avec aplomb le rôle de Toupin, Matthew Kabwe, époustouflant dans la peau de Martin, et Susan Bain (Louise) dans le rôle de la tante naïve de Martin. Chaque personnage est vulnérable et cache une horreur. Et de ce drame, personne ne sortira vainqueur. Seules resteront des victimes écorchées.
À la mise en scène, Andrew Shaver n’a pas changé d’un iota la scénographie, demeurée fidèle à celle de La Meute originale. Même décor gris et sobre, voire fade, qui laisse toute la place au jeu percutant des acteurs et au texte cinglant et troublant d’actualité de Toupin. Mêmes techniques d’éclairage qui éblouissent le public (ou qui accusent les lâches cachés derrière leur écran et qui, trop souvent, font porter impunément le blâme sur quelqu’un d’autre). La traduction efficace rend bien l’humour noir de l’œuvre et en saisit toutes les subtilités. Avec des mots justes et incisifs, parfois insoutenables, Chris Campbell nous « enfonce le nez dedans » et nous oblige à respirer l’écœurante fétidité qui se dégage du Web, dont on connaît trop bien la cruauté étalée sur toutes les plateformes, une cruauté qui peut détruire des vies. Dans Mob, les crisse de chienne deviennent des fucking bitch. Même affaire… La haine ne frappe pas moins fort en anglais. Les coups de poing n’ont pas de langue.
Bien avant la première et à la demande générale, le Centaur annonçait déjà une semaine de supplémentaires. L’opus semble continuer son parcours triomphant. Tant mieux! Depuis le réveil collectif engendré par le mouvement #metoo, la pièce est devenue (oh combien) nécessaire.