Section théâtres Archives des pièces Les coulisses - reportages, entrevues... Liens utiles À propos de MonTheatre.qc.ca.. Contactez-nous Section Montréal

Retour à l'accueil Imprimer cette page Archives Accueil

Du 25 septembre au 13 octobre 2007
Représentations du mardi au samedi à 19h30

Conquérant de l'inutile

Texte d'André Frappier
Mise en scène de Paolo de Paola
Avec Gilles Pelletier, Sébastien Frappier, Mylène Pelletier et  André Frappier

Judes, qui mène à toute vapeur une carrière de comédien en Europe, apprend un jour que son grand-père Fabien est célèbre pour son ascension en solo du Cerro Torre, une montagne de Patagonie. Judes revient au Québec pour voir Fabien, retiré dans Charlevoix. Ayant mis la main sur le  journal de bord où Fabien raconte son ascension, Judes l’amène à revivre cette aventure où s’entremêlent le destin personnel de son grand-père et le destin collectif des Alakalufs, une tribu autochtone en voie de disparition. L’ultime question : revivre ou disparaître? Fabien et Judes sortiront transformés de ce tête-à-tête.

Conception et collaboration : Maurice Day, Christian Frappier

Une création du Théâtre du Vertige et du Théâtre Denise-Pelletier

PÉRIODE PREMIÈRES
25 au 29 septembre
régulier 24,50 $
carte premières 12,25 $

Salle Fred-Barry
4533, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : 514-253-8974

 

 

par Geneviève Germain

L’alpinisme ne semble pas être une activité de tout repos. Braver les fissures, les vents, les tempêtes, les avalanches : chaque ascension et chaque descente comportent son lot de risques. C’est dans cet univers qui lui est familier, ayant participé à plusieurs expéditions d’alpinisme, que nous amène l’auteur André Frappier avec sa pièce Conquérant de l’inutile. Abordant les thèmes de la solitude, du dépassement de soi et de la volonté de survivre, il signe ici une pièce complexe et multidimensionnelle.

Tout débute lorsque Judes (Sébastien Frappier), comédien de métier en Europe, découvre en s’initiant à l’alpinisme que son grand-père Fabien (Gilles Pelletier) est renommé pour son ascension en solo d’un des sommets imposants de la Pantagonie en Argentine : le Cerro Torre. Il revient donc dans la région de Charlevoix où il demande à son grand-père de lui raconter sa périlleuse expédition. Entremêlant ses propres réflexions à celles qui portaient sur les Alakalufs, un peuple d’autochtones menacé d’extinction, Fabien raconte avec précision cette aventure et semble tranquillement reprendre vie, alors que Judes encourage le récit et demande des précisions.

La mise en scène de Paolo de Paola donne forme à ce récit où la montagne devient La Torre, une femme magnifique qui ne cèdera pas ses sommets si facilement, personnifiée par la danseuse et chorégraphe Mylène Pelletier.  Outre le tango qui s’enclenche entre l’alpiniste d’alors (André Frappier) et La Torre, plusieurs éléments scéniques sont mis à profit afin de donner vie au récit de Fabien. Usant de mouvements de draps blancs pour illustrer les tempêtes ou encore d’un panier pour rappeler l’alpiniste juché dans son sac de couchage au ras de la pente, plusieurs apports visuels sont utilisés tout au long de la pièce.

Néanmoins, l’histoire s’étiole dans un trop-plein de détails et de détours. Alors que l’on devine que Fabien fait face à un découragement certain lorsqu’il dit : « J’m’ennuie de ne pas pouvoir prendre congé de moi », et que son petit-fils semble vouloir le sortir de sa torpeur en ressassant ses souvenirs, l’histoire prend une autre direction en étalant moult détails techniques d’alpinisme, et en y ajoutant des interrogations sur la volonté de revivre ou disparaître en lien avec le destin plutôt noir des Alakalufs. Bien que tout semble vouloir pointer dans la même direction, l’histoire est alourdie par ces parallèles nombreux et souvent incertains.

Bien que le jeu de Gilles Pelletier rayonne de par ses nuances, plusieurs de ses répliques se font le nez pointé dans le livre de voyage de Fabien, nuisant à une interaction plus spontanée avec Sébastien Frappier qui détonne, par son enthousiasme semblant parfois démesuré.

Malgré tout, Conquérant de l’inutile parvient vers la fin de la présentation à faire comprendre l’essence de sa réflexion portant sur la volonté de s’aider soi-même en aidant les autres. Il semble toutefois que le chemin emprunté fut plutôt laborieux, peut-être est-ce encore là le parallèle avec l’alpinisme…

29-09-2007