Londres, 1872. Le gentleman Phileas Fogg engage un pari insensé pour l'époque : faire le tour du monde en quatre-vingts jours. Commence alors une course folle contre la montre qui va propulser notre héros et son fidèle valet Passepartout aux quatre coins du globe... Persuadé que Fogg est un vulgaire cambrioleur qui fuit la justice, le détective Fix le poursuit dans ses péripéties et tente tout ce qui est possible pour l’arrêter ou le retarder. De Londres à Shanghaï, en passant par Bombay et San Francisco, Fogg et Passepartout feront un tour du monde surprenant qui leur apportera bien plus que la victoire d’un pari farfelu.
Concepteurs et collaborateurs artistiques : Sarah Balleux, Jason Battah, Annie-Claude Coutu-Geoffroy, Maryse Drainville, Emanuelle Langelier, Marjolaine Provençal, Audrey Thériault, Gilles-François Thérien
Durée : 1h30
Une production du Théâtre Advienne que pourra en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier
Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier
4353, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : (514) 253-8974
par Daphné Bathalon
À une époque où on peut voyager d’un continent à l’autre en quelques clics de souris et quelques secondes, que peut bien raconter aux jeunes d’aujourd’hui l’extraordinaire voyage autour du monde d’un gentleman nommé Phileas Fogg? Le tour du monde en 80 jours, de Jules Verne, écrit il y a près de 150 ans, n’aura pourtant jamais paru aussi éclatant d’énergie et de jeunesse que dans cette production du Théâtre Advienne que pourra. Le léger parfum d’une autre époque qui se dégage de l’histoire lui assure même un certain charme.
Londres, 1872, un gentleman à la vie réglée au quart de tour (et pour qui l’imprévu n’existe pas!) accepte de relever le défi de faire le tour du monde en exactement 80 jours. Quelques heures, et un valet nouvellement engagé, plus tard, le voilà parti pour l’aventure! Il ne se doute pas qu’il est suivi par un inspecteur de police zélé qui le croit en fuite de la justice. Leur course-poursuite autour du globe se révélera riche en péripéties de toutes sortes.
En tournée dans les parcs et les villes de Lanaudière l’été dernier, Le tour du monde en 80 jours, première production de l’authentique roulotte de Paul Buissonneau (retapée et remise en route en 2013) s’arrête le temps d’une quarantaine de représentations à la salle Fred-Barry. Frédéric Bélanger, qu’on retrouvait aussi à la mise en scène du Chat botté, l’un des succès estivaux du Théâtre la Roulotte à Montréal, signe ici un spectacle qui plaira à toute la famille. De l’Angleterre à la Chine en passant par l’Inde, le Japon et l’Amérique, la troupe entraîne le public à sa suite dans une course débridée contre la montre : 90 minutes qui filent comme l’éclair dans cette excellente comédie.
Une magnifique Big Ben trône sur un décor composé d’une dizaine de valises et d’un guichet de gare, trois symboles par excellence des grands voyageurs. Quelques tours de manivelle transforment la grande horloge en panorama pour faire défiler les différentes destinations de Fogg et de son valet, Passepartout. En un tournemain, les valises se transforment quant à elles en train, en bateau, en pagode, et même… en éléphant! Les costumes de Sarah Balleux sont également un régal pour les yeux. Tels des enfants tombés sur une malle remplis de costumes et d’accessoires de théâtre, les comédiens changent continuellement de vêtements et de rôles sans ménager leur énergie.
La grande force de cette production réside d’ailleurs dans la cohésion de la troupe. Tous les comédiens interprètent plusieurs personnages au fil du voyage, mais l’esprit d’équipe et le plaisir de jouer ensemble demeure tangible. La complicité est telle que les comédiens décrochent d’ailleurs à quelques reprises du texte et se permettent d’amusantes improvisations. Si certaines digressions s’étirent un peu trop, elles font néanmoins beaucoup rire le public. Les interactions sont également nombreuses avec les spectateurs : les comédiens franchissent allègrement le quatrième mur pour interpeller le public, adressent quelques clins d’œil aux adultes et ne se privent pas pour arroser l’assemblée en jouant la folle chevauchée à dos d’éléphant dans la jungle indienne!
En serviteur rusé, Louis-Philippe Berthiaume démontre une belle maîtrise de son talent comique ainsi qu’une grande forme physique. Dans le rôle du maître plus réservé, François -Simon Poirier se tire fort bien d’affaire en incarnant un Phileas Fogg tout de flegme britannique. Les trois autres membres de la troupe se glissent aisément dans la peau de personnages variés : vendeurs de souk, crieur de nouvelles ou consuls (Milène Leclerc, particulièrement délirante dans ce rôle).
À n’en pas douter, Le tour du monde en 80 jours donnera envie aux plus curieux de découvrir l’œuvre du grand auteur français… et les prochaines productions du Théâtre Advienne que pourra!