Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Du 22 janvier au 8 février 2014, 19h30
Novecento : pianiste
(en remplacement de Victor Hugo, mon amour)
Texte de Alessandro Baricco
Mise en scène Geneviève Dionne
Avec : Martin Lebrun, Simon Dépot, Jacinthe Gilbert et Karine Chiasson

Né lors d'une traversée, Novecento, à trente ans, n'a jamais mis le pied à terre. Naviguant sans répit sur l'Atlantique, il passe sa vie les mains posées sur les quatre-vingt-huit touches noires et blanches d'un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n'appartient qu'à lui : la musique de l'Océan dont l'écho se répand dans tous les ports. 


Musique originale : Olivier Leclerc
Chorégraphie : Karine Chiasson
Scénographie et éclairage : Jérôme Huot

Une production du Théâtre de la Trotteuse


Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier
4353, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : (514) 253-8974

Facebook


Dates antérieures (entre autres)

du 14 au 18 décembre 2011, création à Premier Acte (Québec), tournée au Québec et en France en 2012

 
______________________________________
 Critique
Critique

par Magali Paquin

Mille-neuf-cent. Novecento. Né sur un navire, l’orphelin a grandi dans les bras de l’Océan, bercé par ses vagues. Il y a fait sa vie, n’en est jamais descendu : « la terre est un bateau bien trop grand ». Inutile de voyager quand le monde vient à soi : riches croisiéristes sur les ponts, immigrants dans les cales, tous offrant des bribes de leur univers que Novecento s’approprie pour composer le sien. Car il y a la musique… Voyageant sur les touches de son instrument, le pianiste étrange mais attachant joue des mélodies qui n’existent nulle part ailleurs qu’en lui.

Adaptée du livre du même nom d’Alessandro Baricco, la pièce « Novecento » convie à une belle épopée scénique teintée d’imaginaire et d’humanité. À travers les souvenirs de son ami et complice (Jean-Philip Debien), est peu à peu dévoilée la vie de Novecento (Marc Auger), cet homme pas comme les autres qui se nourrit de mer et de musique.

Ces deux éléments se situent au cœur de la mise en scène, réussie, de Geneviève Dionne. C’est d’abord sur la musique que Novecento navigue et celle-ci, composée pour l’occasion par Olivier Leclerc, jaillit du piano pour proposer une nouvelle traversée. À quoi ressemble donc une musique qui n’existe pas ? À une invitation au voyage... La mer, qui porte en elle à la fois douceur et violence, se retrouve quant à elle en métaphore dans la gestuelle de deux comédiennes-danseuses (Karine Chiasson, Jacinthe Gilbert). Se balançant sur leurs cordages ou s’élançant au sol, elles s’accordent magnifiquement aux ondulations tranquilles des vagues ou à la houle de la tempête. Elles s’intègrent si bien dans le jeu des acteurs qu’on oublie parfois leur présence pour mieux s’imaginer sur les flots. Quant aux deux protagonistes, leur interprétation s’avère assez juste, bien que le texte souffre parfois d’un débit trop rapide. À eux quatre, ils habitent totalement la scène, qui se déploie au fil du récit par d’habiles jeux de superposition et d’éclairage (de Jérôme Huot).

La pièce a bien quelques légères imperfections, mais rien pour abîmer sa coque. L’embarquement dans le périple proposé par « Novecento » est donc non seulement sans risque, mais est gage d’un plaisir aux accents oniriques.

19-12-2011