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Du 12 novembre au 12 décembre 2014
Dates public (en soirée) : 14-15-20-25-28 novembre et 6 décembre

D'après l'oeuvre d'Alexandre Dumas
Adaptation et mise en scène Frédéric Bélanger
Avec Steve Gagnon, Guillaume Baillargeon, Maude Campeau, Louise Cardinal, Guillaume Champoux, Robin-Joël Cool, Stéphanie M. Germain, Bruno Piccolo, Philippe Robert et Claude Tremblay

Brillamment soutenue par les traditions populaires du masque et du récit d’aventure, l’équipe du Théâtre Advienne que pourra nous raconte avec humour et vitalité ce chef-d’oeuvre de Dumas et nous promet une aventure empreinte d’héroïsme avec envolées de capes et éclats d’épées !

À la mort de son père, le jeune et fougueux d’Artagnan part pour Paris avec l’ambition d’entrer au service du roi, chez les mousquetaires. À son arrivée dans la capitale en compagnie de Planchet son écervelé de valet, il cherche querelle à trois gentilshommes qui, après les avoir conquis par sa bravoure, deviendront ses trois légendaires compagnons : Athos, Porthos et Aramis. Ensemble, ils combattront la mystérieuse Milady, le perfide Rochefort et le crapuleux cardinal de Richelieu qui tentent de déshonorer la reine et de s’emparer du trône. Au coeur des conspirations insidieuses, des rivalités, des trahisons, des secrets et des intrigues amoureuses, seule la fine lame de d’Artagnan tracera la ligne entre les bons et les méchants.

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 Critique

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par Daphné Bathalon

Avis aux amateurs de films de cape et d'épée, il faut vous rendre au Théâtre Denise-Pelletier ces jours-ci afin d'y voir D'Artagnan et les trois mousquetaires, nouvelle production du Théâtre Advienne que pourra.

Dans le Paris du 17e siècle, l'homme d'État du jeune roi Louis XIII, le redoutable cardinal de Richelieu, cherche par tous les moyens à faire tomber en disgrâce la reine, Anne d'Autriche. Un terrain de jeu fertile pour les grandes et romanesques ambitions du jeune D'Artagnan, tout frais débarqué de sa Gascogne natale. Il n'a qu'un souhait : devenir mousquetaire du roi. Il croisera sur sa route trois fameux gentilshommes : Athos, Porthos et Aramis... La suite est si connue qu'elle fait pour ainsi dire partie de l'histoire.

En un peu plus de deux heures, le metteur en scène Frédéric Bélanger nous propose une adaptation fidèle et très plaisante de la brique de 750 pages écrite par Alexandre Dumas en 1844. Malgré la nécessité de couper certaines intrigues secondaires (notamment celle du siège de La Rochelle) pour se concentrer sur l'action, Bélanger parvient à présenter un spectacle de cape et d'épée comme on les aime : remplis de rebondissements, d'humour, de trahisons, d'une bonne dose d'amitié et d'une touche de romance, et tout cela sous le couvert d'intrigues politiques et de luttes pour le pouvoir.

La production du Théâtre Advienne que pourra a un côté très cinématographique, joliment appuyé par une musique qui se dévoile dans les moments poignants ou les combats, et bien servi par une scénographie polyvalente signée Francis Farley-Lemieux. Quelques éclairages et mouvements de tréteaux permettent des changements de lieux efficaces, nous transportant en un instant du Louvre à Calais en passant par les rues animées de Paris.

Le cœur du spectacle bat au rythme de celui de D'Artagnan, incarné par Steve Gagnon. Son D'Artagnan, impétueux et narquois, comme le jeune adolescent qu'il est, vit à toute allure. Tout juste arrivé à Paris, celui-ci s'engage dans trois duels, triomphe des gardes du cardinal, trouve même le moyen de sauver une demoiselle en détresse... et d'en tomber amoureux. Gagnon nous le rend immédiatement sympathique et, complices de sa débordante soif d'exister, on lui offre tout notre soutien lors des combats ou quand l'esprit vif du Gascon le met encore dans le pétrin. Guillaume Baillargeon, Bruno Piccolo et Guillaume Champoux jouent les célèbres Athos, Porthos et Aramis  avec une égale pétulance. Les moments où ils partagent la scène avec D'Artagnan sont parmi les meilleurs, leur grande amitié transparaît derrière les boutades et les échanges bourrus.

Fidèle au genre, le spectacle propose quelques belles passes d'armes, surtout en groupe, mais en duel les comédiens manquent encore d'assurance pour que les chorégraphies soient vraiment dynamiques et captivantes. Les échanges de coups, pour le moment, sont encore un peu trop mous pour nous tenir en haleine. Mais la truculence du texte et des personnages nous fait vite oublier cette petite faiblesse. Le langage fleuri et les nombreux jeux de mots, de même que le jeu, très physique, font en effet beaucoup rire le public. Le roi de Philippe Robert, précieux et ridicule, n'a qu'à paraître en scène pour déclencher les rires. Son cheveu sur la langue et ses dentelles et rubans parachèvent le tableau. En Planchet, le valet de D'Artagnan, Claude Tremblay a toutes les manières d'un parfait Arlequin et brise gaiement le quatrième mur à quelques reprises pendant le spectacle. Le comédien se révèle toutefois moins convaincant en cardinal, auquel il manque la prestance et l'aura de danger pour en imposer. Aux côtés de la dangereuse Milady (Stéphanie M. Germain), ce cardinal paraît bien effacé. La distribution s'en tire par ailleurs plutôt bien au jeu des rôles multiples, chacun incarnant au moins un autre personnage ou figurant.

Récit de bravoure et de loyauté, mais aussi d'injustices et de trahisons, d'amour et de tristesse, D'Artagnan et les trois mousquetaires se révèle le spectacle parfait pour un petit voyage dans le passé, sous le signe des mousquetaires.

16-11-2014