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Du 4 au 21 mars 2015, 19h30
ChatroomChatroom
Texte d'Enda Walsh
Traduction Étienne Lepage
Mise en scène Sylvain Bélanger
Avec Simon Beaulé-Bulman, Anne-Marie Binette, Catherine Chabot, Olivier Gervais-Courchesne, Antoine Rivard-Nolin, Maude Roberge-Dumas

Le Théâtre La Combine présente Chatroom, une histoire puissante qui témoigne de la rébellion adolescente. Dans un cyberespace, six jeunes se retrouvent sur un site de clavardage où les discussions tournent autour de sujets coriaces.

Cette comédie acide aux dialogues courts et rythmés plonge le spectateur dans une spirale de manipulation alimentée par l’ennui et la frustration de ces adolescents. Deux d’entre eux se liguent pour en pousser un troisième à commettre un acte irréparable, sous le regard tantôt cruel, tantôt empathique des autres interlocuteurs.

Quête d’une « cause » ou simple envie de partager ? Détresse ou jeu de pouvoir ? Les personnages exploitent la tribune qui leur est donnée, en tentant de se définir par les mots sans toutefois en mesurer la portée. À l’heure où la problématique de l’intimidation est plus que jamais au coeur de l’actualité, à plus forte raison sur les réseaux sociaux, Chatroom questionne l’anonymat qui protège l’inhumanité.


Section vidéo


Décors : Geneviève Lizotte
Costumes : Marc Sénécal
Éclairages : André Rioux
Musique et environnement sonore : Caroline Turcot
Régie : Sonia Montagne

Durée : 1h15 sans entracte

Une production du Théâtre La Combine en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier


Théâtre Denise-Pelletier, salle Fred-Barry
4353, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : (514) 253-8974

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Dates antérieures (entre autres)

Création : Conservatoire en 2012

 
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 Critique
Critique

par Pascale St-Onge


Crédit photo : Jean-Philippe Baril-Guérard

L’auteur irlandais Enda Walsh n’est plus à présenter en Grande-Bretagne, mais est complètement méconnu au Québec. Ses pièces, comme Disco Pigs, explorent très souvent l’univers adolescent ou jeune adulte. Pour cette raison, Chatroom semble avoir trouvé son public à la salle Fred-Barry.

Jim, adolescent dépressif, fréquente les salons de clavardage. En raison de la distance et de la protection procurée par l’écran d’ordinateur et l’anonymat, d’autres jeunes de son âge tiennent des propos durs et dangereux, tentant même de convaincre le garçon de se suicider. Ils le font par défi, par plaisir ou peut-être même par cruauté. Ces jeux de pouvoir et de manipulation sont le centre de Chatroom, dénonçant la tribune un peu trop libre que sont les réseaux sociaux.

Cette production mise en scène par Sylvain Bélanger était d’abord une production des finissants du Conservatoire d’art dramatique de Montréal de 2012. Optant pour une scénographie sobre, Bélanger choisit de mettre en lumière les personnages et le texte dont le rythme est la force irréprochable. La traduction d’Étienne Lepage est d’ailleurs d’une grande habileté. Les conventions sont claires : jamais les personnages ne se rencontrent réellement, tous les dialogues ne sont que les fenêtres de clavardage. Il s’agit certainement du danger de ce texte : il est un réel défi d’en faire ressortir sa théâtralité. Bélanger réussit ce pari et dirige de jeunes comédiens de la relève qui s’en sortent généralement bien. Dans le rôle de Jim, Simon Beaulé-Bulman se démarque particulièrement grâce à un jeu nuancé, tandis qu’Olivier Gervais-Courchesne est tout simplement mordant et détestable dans son rôle de leader manipulateur.

Chatroom est une pièce toute désignée pour le public adolescent que cherche à viser la salle Fred-Barry. Par son humour cinglant, sa grande vérité et malgré une finale un peu moralisatrice, cette pièce met le doigt sur des enjeux importants qui font partie du quotidien des jeunes. Le spectacle fonctionne à tous les niveaux ; on ne peut qu’espérer qu’il atteigne le plus large public possible. 

09-03-2015