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Les prouesses et épouvantables digestions du redouté Pantagruel
Du 26 septembre au 20 octobre 2018
Dates publiques : du 27 septembre au 20 octobre, du jeudi au samedi
(représentations de 20h, samedi 16h) + mardi 16 octobre, 19h

Un pèlerin, qui ne veut plus vivre dans un monde absurde, décide de se jeter dans le ventre du géant Pantagruel. Il y découvre l’endroit idéal pour les loisirs et les aises, les agapes et les ravissements. Sa joie n’est pas éternelle. Son nouvel ami Panurge meurt des suites d’un accident gastrique et ressuscite pour provoquer une guerre intestine dans les boyaux de Pantagruel. Cette guerre a des conséquences épouvantables sur l’estomac du géant et sur le monde utopique qui s’y trouve.

Au XVIe siècle, François  Rabelais, humaniste de la Renaissance et grand défenseur de l’éducation, pense qu’il faut réformer la manière d’ingérer toute substance, même intellectuelle. Devinait-il que son univers démesuré traverserait les époques et saisirait encore, près de cinq siècles plus tard, nos consciences et notre morale ?

Prouesses eépouvantables digestiondredouté Pantagrueest une œuvre de Rabelais devenue celle de l’auteur Gabriel Plante (Histoire populaire esensationnelle, prix Gratien-Gélinas 2016), du metteur en scène Philippe Cyr (Le brasier, J’aime Hydro) et d’un quatuor de comédiens capables de grands discours, d’irrévérences et d’hilarité.


D'après l'oeuvre de Rabelais
Texte et adaptation Gabriel Plante
Mise en scène Philippe Cyr
Avec Paul Ahmarani, Nathalie Claude, Renaud Lacelle-Bourdon et Cynthia Wu-Maheux


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance et régie Mélissa Campeau
Conseil dramaturgique Pierre Bernard et Isabelle Leblanc
Conception Éric Forget, Rogé Francoeur, Chantal Labonté, Éric Le Brech

Durée à venir

Rencontre avec les artistes après la représentation - 6 octobre

 

Régulier

*60 ans et +

*30 ans et -

**MHM

44,00 $

32,00 $

​30,00 $

29,00 $

​36,00 $

32,00 $

30,00 $

26,00 $

* Pièce d'identité requise
** Pour les résidents de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Preuve de résidence requise.

Forfait Premier Regard

2 billets pour 1 même spectacle 36,00$
Disponible du mercredi au samedi de la première semaine de représentations.

Billets ni transférables ni remboursables. Le Scriptarium 2019 exclu.

Une production Théâtre Denise-Pelletier


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Critique disponible
            
Critique

Au Théâtre Denise-Pelletier, Gabriel Plante ose s’attaquer au monstre rabelaisien en proposant sa version des aventures du géant Pantagruel. La principale difficulté des textes de Rabelais réside dans sa langue inédite qui mélange des dialectes régionaux, le français médiéval et différents néologismes. Or, Plante réalise l’exploit de rendre accessible cette littérature au grand public, en y perdant toutefois au passage une partie de l’esprit de l’auteur.




Crédit photos : Hugo B. Lefort

La mise en scène de Philippe Cyr est à la hauteur de la démesure et de l’impudeur du texte de Rabelais. La pièce s’ouvre sur un coup de génie, alors que Dany Laferrière incarne l’auteur de la Renaissance, interagissant avec ses personnages par le biais d’une voix hors champ que le timbre et la chaleur rendent immédiatement reconnaissable. À la fois figure divine et réincarnation d’outre-tombe, c’est lui qui tire les ficelles du pays d’Utopie, situé en plein cœur de l’estomac de Pantagruel. Sa toute-puissance lui permet d’offrir nourriture et littérature aux personnages, ou même de ressusciter Panocle lorsque celui-ci se retrouve terrassé par une crise intestinale.

Les comédiens s’impliquent entièrement dans l’interprétation de leur personnage. Nathalie Claude campe un Frère Jean particulièrement déjanté, à la fois animateur de foule et défenderesse des deux principales activités du pays d’Utopie : rire et manger. Paul Ahmarani incarne un pèlerin désabusé par l’amour et la science et Renaud Lacelle-Bourdon prête ses traits au professeur Ponocrates, véritable érudit ne trouvant malheureusement pas de véritables interlocuteurs avec qui parler de philosophie. Cynthia Wu-Maheux, quant à elle, interprète Panurge, ami fidèle de Pantagruel caractérisé par son exubérance et sa capacité à s’exprimer en quatorze langues.

Un immense tunnel, à la fois bouche et anus, permet de faire apparaître et disparaître des accessoires et constitue le couloir par lequel les personnages entrent et sortent de scène.

Les personnages cherchent leur bonheur au milieu des sucs gastriques, de la nourriture, des vomissures, des flatulences et des excréments. À cet effet, le décor d’Odile Gamache et les costumes d’Elen Ewing débordent d’inventivité. Un immense tunnel, à la fois bouche et anus, permet de faire apparaître et disparaître des accessoires et constitue le couloir par lequel les personnages entrent et sortent de scène. De la mousse recouvre le plancher, tombe du plafond et s’incruste par certains orifices du décor. Les costumes, quant à eux, prennent des allures surréalistes avec des chapeaux triangulaires, des armures en ossements et des cuirasses de bacon. Or, si l’humour scatologique et sexuel provoque le rire et l’amusement, l’insistance mise sur cet aspect atténue la partie plus humaniste de la pensée de l’auteur. Dans l’écriture rabelaisienne, la dimension grivoise et irrévérencieuse cohabite avec des réflexions philosophiques, morales et religieuses qui sont peu exploitées par Plante et qui restent toujours d’actualité.

Ainsi, si certains littéraires trouveront l’adaptation un peu simpliste et réductrice, le public peu familier avec l’univers de Rabelais risque d’avoir beaucoup de plaisir à assister au spectacle. Gabriel Plante arrive définitivement à susciter la curiosité et à donner envie de plonger dans les aventures de Pantagruel et de son père Gargantua. Et ne serait-ce que pour la folie des acteurs et pour les qualités visuelles de la pièce, un tour au Théâtre Denise-Pelletier s’impose.

30-09-2018
 

Théâtre Denise-Pelletier
4353, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : 514-253-8974

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