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Du 5 au 29 février 2020
Dates publiques : du 6 au 29 février 2020, du jeudi au samedi
(représentations de 20h, samedi 16h)

Les étudiants ont déclenché une grève générale illimitée pour protester contre l’inaction du gouvernement face aux enjeux de l’heure. Sauf Zoé, qui ne veut pas interrompre ses études et qui exige d’avoir ses cours. Après avoir obtenu d’un juge une injonction obligeant ses professeurs à lui enseigner, elle se présente en classe, accompagnée d’un garde du corps. Son professeur de philosophie est alors contraint, sous peine de payer une lourde amende, de lui donner son cours, à elle seule, et ce, pour toute la session. S’amorce alors un duel entre deux conceptions du monde aux antipodes l’une de l’autre.

Avec cette pièce inspirée de la grève étudiante de 2012, Olivier Choinière s’attaque au rôle de l’éducation et rend un vibrant hommage à l’enseignement de la philosophie, en posant au passage quelques questions fondamentales. Pourquoi agissons-nous ? Devant les défis qui sont les nôtres, quelles actions devons-nous entreprendre ? Que faut-il apprendre pour mieux comprendre le monde de demain ?

Fondée en 2000, L’ACTIVITÉ est née d’un questionnement sur le renouvellement de la forme théâtrale et la place qu’occupe le spectateur au sein de la représentation. Cette mission se traduit par la recherche constante d’une adéquation entre les formes variées de ses créations, la portée sociale et politique de ses pièces et les lieux mêmes où elles sont présentées.

Son directeur artistique Olivier Choinière (Félicité, Chante avec moi, Ennemi public, Manifeste de la Jeune-Fille, Jean dit) s’est imposé comme une voix forte de la dramaturgie contemporaine.

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Texte et mise en scène Olivier Choinière
Avec Marc Béland et Zoé Tremblay-Bianco

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Est-il possible de prendre des décisions sans considérer leurs effets sur les autres? La majorité peut-elle avoir tort? Quel est le but de l'éducation? La liberté individuelle prime-t-elle sur celle des autres? La philosophie s'invite sur la scène du Théâtre Denise-Pelletier avec la nouvelle création d'Olivier Choinière, qui en signe le texte et la mise en scène.

Inspiré par les événements de la grève de 2012, Choinière s'est plus précisément intéressé aux injonctions qui ont contraint des professeurs à aller à l'encontre des décisions de la majorité étudiante en grève, dans certains cas pour enseigner à un seul élève. Avec un professeur de philosophie forcé par la justice à donner son cours, le rapport de pouvoir entre le maître et son élève s'en trouve complètement chamboulé. L'absurdité d'une telle situation a piqué l'intérêt de l'auteur, mais Zoé va au-delà de l'anecdote; la pièce s'enrichit plutôt de ce contexte social unique pour bâtir un véritable dialogue socratique.

L'auteur et metteur en scène crée des situations tendues et des prises de position qui laissent toute la place à la nuance en posant ainsi les bases de réflexions qui se poursuivent avec animation en dehors de la salle de spectacle.

Au milieu d'une forêt de chaises qui rappelle autant l'alignement des pupitres dans une salle de classe que la foule de manifestants dehors, sous un ciel de néons aux allures de ciel de guerre, la confrontation se révèle fascinante. Entre l'élève, sûre de son droit à être éduquée, et son professeur, déterminée à semer le doute, Choinière varie les points de vue et les perspectives, faisant même reprendre à ses acteurs plusieurs lignes de dialogue, sur des tons chaque fois différents. L'auteur et metteur en scène crée des situations tendues et des prises de position qui laissent toute la place à la nuance en posant ainsi les bases de réflexions qui se poursuivent avec animation en dehors de la salle de spectacle.

Marc Béland, d'abord hésitant et quelque peu bredouillant au soir de la première, trouve peu à peu ses marques et livre finalement une performance aussi précise que nuancée. Son professeur, sage et philosophe, a ses moments de colère, d'abandon ou d'espoir, mais garde ouverte jusqu'à la fin la porte du dialogue. Face à lui, Zoé Tremblay-Bianco est aussi convaincante dans la peau de l'étudiante sûre que sa liberté personnelle prévaut et obsédée par sa réussite scolaire.

Malgré les opinions opposées de ses personnages, la pièce invite au dialogue, de plus en plus rare dans l'agora publique actuelle où on carbure aux conflits et aux prises de position irréconciliables. La coproduction du Théâtre Denise-Pelletier et de L'Activité a la grande qualité de démontrer la nécessité de comprendre le point de vue d'autrui pour développer une véritable pensée critique. Elle met brillamment et sobrement en situation des questions éthiques auxquelles on est confrontées tous les jours.

Articulée autour de concepts philosophiques autrement plutôt abstraits, Zoé offre une véritable leçon de philosophie sans verser dans le cours magistral et parvenant même, sous les échanges théoriques, à faire poindre l'émotion.

10-02-2020

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