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Je cherche une maison qui vous ressemble
Du 22 au 30 avril 2021, Jeudis et vendredis 17 h 30 et samedi 16 h

Pauline et Gérald. Julien et Godin. Une passion peu commune, qui ne s’est jamais démentie. À travers deux comédiens, Catherine Allard et Simon Landry-Désy, leur parole incandescente ressurgit pour créer un dialogue à quatre, entre les avancées d’hier et les doutes à venir. Vingt ans après la mort de Pauline Julien se répondent de nouveau l’identitaire et le politique, la chanson et son engagement.

Créé en 2018 à la Salle Fred-Barry, Je cherche une maison qui vous ressemble est présentée dans une version adaptée pour le grand plateau de la Salle Denise-Pelletier. La pièce connaît un vif succès en tournée avec plus de 70 représentations à son actif et a valu à la comédienne Catherine Allard les honneurs du Prix Françoise-Graton 2019.

Sous la plume sensible de Marie-Christine Lê-Huu et le regard vigilant de Benoît Vermeulen, le spectacle mêle poésie, documentaire, musique et théâtre pour ranimer la fièvre passionnelle de Pauline Julien qui a laissé, tout comme son grand amour Gérald Godin, un héritage marquant pour le Québec.


De Marie-Christine Lê-Huu
Mise en scène Benoit Vermeulen
Avec Catherine Allard et Simon Landry-Désy et les musiciens Gaël Lane Lépine en alternance avec Yves Morin (piano) et Cédric Dind-Lavoie (contrebasse)


Entrevue

EN RAPPEL

Ces deux voix qui nous rassemblent : entrevue avec Benoît Vermeulen et Marie-Christine Lê-Huu pour Je cherche une maison qui vous ressemble

Par Olivier Dumas


Crédit photo : Julie Artacho

Dans Je cherche une maison qui vous ressemble, Benoît Vermeulen conjugue le verbe de Marie-Christine Lê-Huu aux idéaux de Pauline Julien et Gérald Godin.

Le 1er octobre 1998 à l’âge de 70 ans, Pauline Julien nous quittait après un long combat contre une rare maladie dégénérative. La chanteuse est allée rejoindre son compagnon de route des trente dernières années : le poète-député Gérald Godin. Pourtant, au cours de la décennie subséquente, les traces de la « passionaria du Québec », reconnue pour ses engagements en faveur de l’indépendance du Québec et l’émancipation des femmes, ont tardé à se manifester, malgré l’acharnement de fidèles alliées comme Monique Giroux.
[lire la suite de l'entrevue]


Crédits supplémentaires et autres informations

Chorégraphie Sylvain Émard
Scénographie Olivier Landreville
Costumes Caroline Poirier
Éclairages Erwann Bernard
Conception sonore Martin Tétreault
Maquillages Sylvie Rolland-Provost
Direction de production et direction technique Mélissa Perron
Photo Marie-Andrée Lemire

Durée 1h25

Tarifs 2020 :

 

Régulier

*60 ans et +

*30 ans et -

Abonné.e.s

32,00 $

26,00 $

​26,00 $

25,00 $

​32,00 $

26,00 $

26,00 $

25,00 $

Pour les directives d'accueil, voir le site denise-pelletier.qc.ca

Une production Collectif de La Renarde et Théâtre Les Gens d'en bas


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Critique disponible
            
Critique



Crédit photos : Marie-Andrée Lemire

L’histoire de Pauline Julien et Gérald Godin en est une de passion. Passion amoureuse, passion politique, passion des mots.

Et c’est une Catherine Allard passionnée qui a eu l’idée de cette pièce à mi-chemin entre le music-hall et le théâtre documentaire, dans laquelle elle interprète une flamboyante Pauline Julien, en plus de se jouer elle-même. Et attention! On n'interprète pas un tel monument à la légère! Mais le lien personnel qui relie Allard à Julien, cet amour sincère que la comédienne lui porte, un amour transmis par son père, dont on finit par connaître l’histoire, est ressenti tout au long du spectacle et fait oublier les quelques petites maladresses de ce soir de première. Le tout est porté par l’écriture poétique de Marie-Christine Lê-Huu, qui sait se rendre touchante ou drôle selon le moment. 

Il est casse-gueule d’interpréter Pauline Julien, surtout en chansons. Allard s’y risque tout au long de la pièce et sa voix un peu hésitante pendant la première chanson gagne en assurance et en force ; elle finit par incarner Julien, corps et âme - elle lui ressemble même physiquement - et plusieurs chansons récoltent les applaudissements.

Gérald Godin, dans cette pièce décrite comme étant dédiée à la mémoire de Godin et Julien, fait presque figure de faire-valoir : c’est Julien qui est centrale, qui sert de fil conducteur. Est-ce une façon de redonner une voix à celle que les journalistes n’hésitaient pas à couper en entrevue au profit de Godin?

Et c’est une Catherine Allard passionnée qui (...) interprète une flamboyante Pauline Julien (...)

C’est aussi un pari risqué de vouloir raconter des épisodes de la vie bien remplie de personnes devenues mythiques en une pièce d’une heure et demie, tout en y intégrant des éléments audio et vidéo, des chansons et des poèmes, sans que le tout devienne un melting pot un peu chaotique. Bien que la première demi-heure puisse être déstabilisante, avec les sauts dans le temps, les histoires de Gérald Godin et de Gérald Allard (le père de Catherine Allard) qui s’entremêlent et les interventions des comédiens se jouant eux-mêmes afin d’apporter un aspect « commentaire » à la pièce, on finit par se retrouver et par apprécier les ruptures de ton.

D’ailleurs, la première intervention de Gabriel Robichaud en lui-même, lui qui joue aussi un Godin correct, vient surprendre les spectateurs et provoque les rires. Ces interventions des acteurs permettent d’amener les nuances nécessaires à cette pièce qui traite aussi de politique. Elles permettent de ne pas éviter le malaise actuel que suscite le projet d’indépendance ; au contraire, elles osent le nommer et le questionner. 

La mise en scène simple et épurée de Benoît Vermeulen est efficace. Les deux musiciens sont bien intégrés sur la scène et ne détonnent pas ; le décor composé de chaise et de petites étagères de livres ne distraient pas et le changement de costume de Catherine Allard permet de suivre la temporalité de la pièce. On peut par contre se demander si l’écran composé de plusieurs panneaux représentant des feuilles de papier est un choix judicieux, puisque les ombres de ces panneaux viennent diviser les images vidéo, traçant par exemple des lignes sombres sur les visages montrés.

Je cherche une maison qui vous ressemble veut, dans cette époque cynique qui est la nôtre, éveiller, transmettre, faire ressentir la force des convictions, la passion qui animaient Gérald Godin et Pauline Julien. Et lorsque la noirceur se fait sur les dernières notes chantées par Pauline Julien, on est à même de constater que le défi a été relevé avec brio.

14-09-2018

Théâtre Denise-Pelletier
4353, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : 514-253-8974

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Dates antérieures (entre autres)

Du 11 au 29 septembre 2018 - Salle Fred-Barry + tournée