Texte Sylvie Drapeau et Isabelle Vincent
Mise en scène Martine Beaulne
Avec Annick Bergeron, Micheline Bernard, Sophie Cadieux, Pierre Collin, Isabelle Vincent
Après l’immense succès remporté par leur première pièce, AVALER LA MER ET LES POISSONS (Théâtre de La Manufacture, 2005, 130 représentations et quatre nominations au gala des Masques), les comédiennes et auteures Sylvie Drapeau et Isabelle Vincent renouent avec la complicité de l’écriture à quatre mains. À travers le portrait de quatre femmes - à qui la vie a souri différemment -, elles nous renvoient la tendresse, l’humour et l’importance des liens que nous entretenons avec les nôtres, avec la terre qui nous a vu naître, la maison où l’on a grandi et le pays qui nous habite.
Après avoir mis en scène AVALER LA MER ET LES POISSONS, Martine Beaulne renouvelle son engagement envers le tandem Drapeau-Vincent. Sa connaissance de grands personnages féminins (LA LOCANDIERA, ALBERTINE, EN CINQ TEMPS, TOP GIRLS, TOUTEFEMME, LE DÉNI), sa sensibilité, son intuition émotive et la précision de sa direction d’acteurs font d’elle un atout essentiel pour révéler la poésie de la pièce LES SAISONS et l’humanité qui s’en dégage.
Assistance à la mise en scène et régie Allain Roy
Décor Richard Lacroix
Costumes Maryse Bienvenu
Lumières André Rioux
Musique Jean-Fernand Girard
Accessoires Normand Blais
Maquillages Suzanne Trépanier
Coiffures Matthieu Tessier
Les rencontres d'Ariane
Jeudi 8 avril 2010 après la représentation
Une coproduction du Théâtre de La Manufacture et d’ESPACE GO
par Aurélie Olivier
Après avoir exploré l’amitié au féminin dans Avaler la mer et les poissons, leur première collaboration, Sylvie Drapeau et Isabelle Vincent se penchent sur les rapports sororaux et la difficile cohabitation entre les générations, dans une nouvelle pièce écrite à quatre mains : Les Saisons.
Quatre sœurs se retrouvent dans la maison familiale à l’occasion des 80 ans de leur père, un cultivateur bourru aussi attaché à sa terre qu’au passé. S’inquiétant d’être sans nouvelles de leur mère, elles apprennent par le paternel que celle-ci l’a quitté pour partir en voyage en Europe. Sans que l’on comprenne trop pourquoi, les filles se mettent à douter de cette explication et tentent d’en savoir davantage, tout cela pour aboutir à un drame si mal amené que l’on ne s’en émeut aucunement. Parallèlement, les quatre sœurs essaient d’en savoir plus sur une éventuelle vente de la propriété, prétexte à quelques réflexions sans beaucoup de profondeur sur la transmission de patrimoine. Dans cette histoire confuse où les revirements et pics dramatiques arrivent comme des cheveux sur la soupe, peu de choses parviennent à susciter l’intérêt. Il y a bien, ici, un moment de tendresse entre une fille et son père, là une confidence sur une blessure d’enfance, là encore une explosion de franchise, mais tout cela reste bien peu à se mettre sous la dent. À aucun moment nous ne ressentons de sympathie à l’égard des personnages, voire une quelconque empathie. Au contraire, on est agacé par le manque d’épaisseur et de fluidité de la trame narrative et on se demande si un enjeu nous échappe tant le propos paraît superficiel.
De son côté, la mise en scène de Martine Beaulne brille par son manque d’inventivité. Procédés répétitifs, déplacements sans surprise, manque de précision, clichés visuels et sonores… on a connu la metteure en scène plus inspirée. La scénographie aussi est décevante, misant sur un semi-réalisme bancal et compliquant la mise en scène. Une porte d’entrée est plantée au milieu de la scène avec côté jardin, une salle à manger jouxtée par une cuisine cachée derrière la porte d’entrée (dans le jardin donc) et côté cour un salon qui deviendra à l’occasion l’extérieur de la maison. Dans ce contexte, les comédiens – Annick Bergeron, Micheline Bernard, Sophie Cadieux, Pierre Collin et Isabelle Vincent – ne font pas de miracle, mais qui pourrait le leur reprocher?