Texte Rémi De Vos
Mise en scène, décor et costumes Éric Vigner
Avec Anne-Marie Cadieux, Marie-France Lambert, Micha Lescot, Maria de Medeiros, Johanna Nizard, Jérôme Soulas, Jutta Johanna Weiss
Simon, jeune agent publicitaire, a dû renoncer à une affaire importante pour assister à l’enterrement de sa mère. « Oh non, pas maintenant, merde! » Épuisé, il rentre à la maison maternelle avec Claire, une collègue de travail qui insiste pour rester quelques jours et l’aider à régler ses affaires. Claire est amoureuse de Simon. Et Simon est agacé par Claire. Est-ce acceptable d’avoir un élan érotique sur les cendres de sa mère?
Simon n’est pas au bout de ses peines. Sa conception de l’existence sera bouleversée par l’apparition de Jane et Blanche, voisines excentriques, cosmopolites, polyglottes et lesbiennes, et de leur impudique chienne parlante, Walkyrie. C’est sans compter Sarah, la première expérience sexuelle de Simon, qui rejoint cette galerie de créatures délirantes aux élans charnels débridés. Rêvée ou réelle, chacune d’entre elles réclame son existence dans celle de Simon, qui plonge dans les eaux troubles de son rapport au désir, à ses fantasmes, au sexe, à la mort et à l’étrangeté féminine.
Dans SEXTETT, le sexe est joyeusement plus fort que tout.SEXTETT est une comédie érotique déjantée dont le texte a été commandé à l’auteur français Rémi De Vos, expressément en fonction d’une distribution internationale qui réunit les Québécoises Anne-Marie Cadieux et Marie-France Lambert, la Portugaise Maria de Medeiros (PULP FICTION, HENRY & JUNE, LA LECTRICE), l’Autrichienne Jutta Johanna Weiss et les Français Micha Lescot et Johanna Nizard. La musicalité si particulière à la langue de Rémi De Vos trouve son prolongement dans les chansons du spectacle puisque chaque actrice chantera dans sa propre langue.
Le spectacle, mis en scène par Éric Vigner (LA BÊTE DANS LA JUNGLE, SAVANNAH BAY), sera créé au CDDB - Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National, du 5 au 9 octobre 2009, puis prendra l’affiche au célèbre Théâtre du Rond-Point, à Paris, du 15 octobre au 15 novembre 2009, à l’invitation de son directeur Jean-Michel Ribes. Après une tournée en France, SEXTETT sera présenté en première nord-américaine, à Montréal, du 12 janvier au 6 février 2010.
Le texte est publié aux Éditions Actes Sud-Papiers.
Assistant à la mise en scène Olivier Fredj
Lumière Pascal Noël
Son Othello Vilgard
Maquillage et coiffure Soizic Sidoit
Assistance au décor Karine Chahin
Atelier costumes Sophie Hoarau
Les rencontres d'Ariane
Jeudi 28 janvier 2010 après la représentation
Une coproduction du CDDB - Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National (France), d’ESPACE GO (Québec), de La Comédie de Reims - Centre Dramatique National et du Centre Dramatique National Orléans/Loiret/Centre (France)
Avec l'aide à la production et à la diffusion du Fonds SACD.
critique de Mélanie Thibault
Vertige distinct
Sextett pour six corps perdus, six singularités, six libidos qui répondent à des désirs étranges, veilleurs de tombe encore fraîche. Un fils assiste à l’enterrement de sa mère, qui n’a pas d’amis. Il est accompagné d’une collègue de travail. Ils traversent la demeure vide de la morte sans larme. La collègue voudrait bien faire l’amour avec le fils. Les voisines lesbiennes et leur chien passent, insistent pour chanter, chantent, repartent, reviennent. L’amie Sarah siliconée de toute part, apparaît, disparaît, veut baiser, rigole, disparaît.
La cruauté et la sexualité émanant de cette balade d’humains donne plaisir à voir. Rigolos personnages d’une comédie érotique stylisée en phase avec la modernité. C’est simple et c’est beau, même si c’est horrible, au fond.
Ils dansent, chantent, parlent comme de beaux petits objets glissant sur un immense tapis de couleur acidulé. Misant sur une scénographie épurée, aussi bien que le mouvement est chorégraphié, la pièce est d’une perfection rythmique, élégante et tordue.
Les voix tanguent de grave à aigu. Homme à femme, femme à homme, femme à femme, animal à biscuit, homme à animal et la valse des genres tourbillonne de réalité à fiction.
Voir une telle représentation à Montréal, pour inaugurer le trentième anniversaire d’Espace GO, donne espoir. La pièce, présentée d’abord au théâtre du Rond-Point à Paris, inspire. Il y a de ces pièces qui marquent sans prétendre changer le monde, rassemblant en quelques mots toute la complexité des relations humaines. Une heure et quart dans cette salle et toujours en soi. Un processus original et marquant.