Sur un terrain de soccer, neuf jeunes filles s’échauffent avant un match de qualification pour les championnats nationaux. Entre étirements, pas de course et jeux de jambes, les filles se livrent à de petites joutes internes. Les échanges sont dynamiques et les conversations se chevauchent. De Netflix à Harry Potter, de la religion aux serviettes sanitaires, de la pression sexuelle aux troubles de l’alimentation, les sujets sont variés et leur permettent de se positionner les unes par rapport aux autres, tout en se questionnant sur le monde dans lequel elles vivent. Chacune a sa personnalité, mais lorsqu’elles portent leur maillot, elles sont des louves, des guerrières prêtes à livrer bataille.
Texte Sarah Delappe
Traduction Fanny Britt
Mise en scène Solène Paré
Avec Claudia Chan Tak, Claudia Chillis-Rivard, Leïla Donabelle Kaze, Célia Gouin-Arsenault, Stephie Mazunya, Alice Moreault, Noémie O’Farrell, Elisabeth Smith, Zoé Tremblay-Bianco, Dominique Leduc
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène Suzanne Crocker
Scénographie Robin Brazill
Lumière : Martin Sirois
Costumes Ginette Noiseux
Assistance aux costumes Marie-Luc Despaties
Environnement sonore Alexander MacSween
Mouvement Wynn Holmes
Entrainement sportif Joel Chancy
Maquillages et coiffures Justine Denoncourt
Rencontre avec le public
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À la carte* | |
Général | 38$ |
65 ans et + | 30$ |
30 ans et + | 28$ |
Duo à 40$** | |
Vendredis GO | 20$ 30 ans et - |
* les billets à la carte de la reprise de la pièce Parce que la nuit sont au tarif unique de 45 $.
* les billets à la carte du programme double de l’atelier lyrique de l’Opéra de Montréal sont au tarif unique de 48 $.
** pour les deux premières semaines de représentation - choisissez trois spectacles de la programmation et profitez du tarfi de 40$ pour 2 personnes par spectacle
Les tarifs indiqués comprennent les frais de service, les taxes fédérale (5 %) et provinciale (9,975 %) et ne s’appliquent pas aux représentations supplémentaires.
Les billets à la carte ne sont ni remboursables ni échangeables.
Coproduction Espace GO, Fantôme compagnie de création et Théâtre français du Centre national des Arts
Les spectateurs entrent dans la salle du théâtre de l’ESPACE GO et se dirigent vers leur siège, placés en rangées sur toute la largeur de l’espace scénique et disposés comme des gradins. Au sol, jusqu’au bord de la première rangée, du faux gazon vert. Sur l’un des côtés, des ballons et des sacs à dos. Sur l’autre largeur, des piliers supportent les projecteurs qui éclaireront les joueuses, et entre ces colonnes, les portes doubles du gymnase. Il n’y a pas de doute, il s’agit bien d’un terrain de soccer - où de foot, selon la région du monde où l’on y joue.
Neuf joueuses s’installent sur le terrain en discutant et débutent leurs échauffements. Une bande de jeunes filles parfaitement incarnées par des actrices au casting diversifié; il est important de souligner ici l’effort alors que le milieu culturel est souvent pointé du doigt pour la blancheur de ses intervenants. Elles sont bruyantes, elles sont vulgaires, elles sont dynamiques et drôles : l’écriture de Sarah DeLappe, tout comme la traduction qu’en a fait Fanny Britt, capture tout à fait l’essence de l’adolescence au féminin dans tout ce qu’elle peut avoir de cruelle et de rassembleuse à la fois. Et le soccer, ici n’est qu’un prétexte pour aborder des enjeux plus vastes : la performance, la justice, les espoirs, le rapport aux autres, à soi-même, et à la mort. Les filles qui y sont représentées s’intéressent au monde qui les entoure, se posent des questions, sont allumées. Elles savent aussi être égocentriques, méchantes, directes et hypocrites. L’écriture de DeLappe et les mots de Britt les font surtout être vraies.
Les Louves est une pièce à voir - on espère sincèrement que les écoles profiteront de l’occasion pour intéresser leurs élèves au théâtre.
Chaque comédienne incarne son personnage en sachant le rendre unique. Rapidement, on arrive à distinguer leur personnalité, les liens qui les unissent. Brillantes performances, où personne ne détonne, où personne ne sonne faux. La mise en scène de Solène Paré fait qu’on y est, avec ce groupe d’adolescentes qui se relancent, qui s’interpellent, qui sautent du coq à l’âne. Un joyeux chaos rendu avec justesse. Et lorsque le drame frappe - ce que l’on comprend lors d’une scène franchement émouvante où Claudia Chan Tak, qui joue la gardienne de but #00, se retrouve seule et offre une performance de grand talent - la rupture de ton et la référence au temps qui passe sont diablement efficaces. Mention spéciale pour le jeu de Dominique Leduc, qui interprète la mère de l’une des joueuses, lors d’une scène particulièrement touchante. Gageons que peu de spectateurs ont pu y être insensibles.
L’heure et demie que dure la pièce file à toute allure, sans aucun temps mort. Les Louves est une pièce à voir - on espère sincèrement que les écoles profiteront de l’occasion pour intéresser leurs élèves au théâtre.