Texte de Jean Asselin Marie Lefebvre d'après Louis Aragon
Mise en scène de Jean Asselin, Marie Lefebvre
Avec Pau Bachero et Louise Marleau
Il y a plus de trente ans, une femme écrivait des lettres à son amant. Aujourd’hui, elle les relit, à voix haute. De quelques mots ou de plusieurs phrases, ces billets, au nombre de 119, font (re) vivre une femme avide de jouer à l’homme. Celle-ci manipule son lecteur, le tourmente doucereusement et instille chez lui, goutte à goutte, le poison de la jalousie. Se servant d’ellipses, de contradictions, elle déploie savamment une parfaite perversité.
Telle une Marquise de Merteuil d’une version surréaliste des Liaisons dangereuses, la femme française est un être amoral, d’un réalisme sanglant. Elle orchestre les passions, détermine l’émotion, maîtrise l’élan et se plaît à décapiter un jeune amant. Ce dernier, dont les réponses sont mimographiées, réplique aux lettres à l’aide d’un certain lyrisme, un romantisme qui, contrastant avec la matérialité du discours de la femme, n’est pas sans rappeler le jeu entre les genres et références si cher à Aragon.
Dans une structure dichotomique et un univers visuel
rappelant parfois celui de Magritte, La femme française et les étoiles expose donc une relation entre homme et femme,
maîtresse et amant, dominante et dominé, réalisme et
lyrisme. C’est aussi un dialogue scénique entre la voix
humaine au féminin et le corps au masculin. Une
correspondance atypique qui représente bien la dramaturgie
d’Omnibus, composée autant de geste que de parole. Au jeu
des interprètes s’insèrent les collaborations de Geoffrey
Levine (scénographie), Mathieu Marcil (lumières), Sharon
Scott (costumes et accessoires) et Yves Daoust (bande-son).
PROPOSITION THÉÂTRALE
Un dialogue théâtral entre une actrice et un mime, à partir d'un roman, à partir de lettres entrecoupées de petites étoiles. Ces étoiles qui ponctuent chaque lettre d'Aragonla femme nous plongent dans le silence du temps qui passe ; elles deviennent autant de prétextes pour montrer le délire surréaliste du mime. Mouvement surréaliste, ancré dans cette période d'effervescence et de remise en question, prémisse à l'intégration de différentes formes d'expression artistique, qui a vu naître le mime actuel. La femme française explore systématiquement la démarche artistique d'Omnibus, entre l'acte et le verbe, le vu et l'entendu.
Scénographie Anick Labissonnière
Musique Yves Daoust
Production Omnibus Le Corps du Théâtre www.mimeomnibus.qc.ca