Du 25 au 29 mai 2010
Du mardi au vendredi 20 h
Le samedi 29 mai à 16 h et 20 h

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Un atoll dans la têteUn atoll dans la tête

Texte et mise en scène de Filip Forgeau
Avec Julien Defaye, Soizic Gourvil et Hervé Herpe

Un atoll dans la tête est un poème sonore et visuel qui pulvérise l’existence… Brigitte Aubonnet, de la revue Encres vagabondes, résume ainsi la pièce : « Filip Forgeau nous transporte sur son atoll dans les pensées intérieures d’un être qui a du mal à délimiter la frontière entre le monde réel et la folie, entre le dedans et le dehors. Nous retrouvons son extraordinaire écriture où les mots sont de véritables patinoires qui nous font glisser d’un univers à un autre. L’émotion et la sensibilité sont toujours très présentes avec la voix si particulière et si touchante de cet écrivain. »

PROPOSITION THÉÂTRALE
Filip Forgeau, auteur et metteur en scène français, s’est retrouvé avec trois autres écrivains en 2005 à l’hôpital psychiatrique de Limoges pour une résidence d’écriture de trois semaines. En est ressorti un texte, une fiction imprégnée du lieu et des rencontres, entre réel et imaginaire. Il ne s’agit pas d’une « écriture documentaire » ou d’une « écriture reportage » sur le monde de l´hôpital, mais bien d’une fiction, d’un voyage immobile, peut-être, onirique, sûrement.Comme le consacre la formule : « Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite. » Ainsi, de l´hôpital a pu naître la poésie.

Création lumière François Chaffin
Univers sonore Fabrice Chaumeil
Vidéo Paul Éguisier
Régie lumière Claude Fontaine

Création de la Compagnie du Désordre en coproduction avec le Théâtre du Cloître de Bellac, France (2007)
Présentation Espace Libre

Espace Libre
1945, rue Fullum
Billetterie : 514-521-4191

par Sara Fauteux

La frontière entre la poésie et la folie est insidieuse. Il s’agit d’une zone inquiétante qui a pourtant inspiré quelques-uns des plus beaux chefs d’œuvres poétiques. Mais où s’arrête la créativité pour laisser place à la démence? Cette question fertile a intéressé plus d’un penseur de l’histoire littéraire, et ce, depuis des siècles. C’est suite à une résidence de trois semaines, en juin 2005, dans le pavillon des ambulanciers de l’hôpital psychiatrique de Limoges que Filip Forgeau se penche à son tour sur ce sujet troublant. Il entame la rédaction du texte original d’Un Atoll dans la tête, publié en 2006 aux Éditions Le bruit des autres. Ce texte est à l’origine de la création de la pièce éponyme, présentée à l’Espace Libre, et dont Forgeau assure aussi la mise en scène et l’interprétation du rôle principal.

Le personnage multiple qu’il interprète dans Un Atoll dans la tête se débat dans son univers intérieur. Isolé du monde sur son atoll, il tente de définir sa place entre réalité et folie dans un contexte social, hospitalier, ainsi que dans le regard des autres. On lui dit qu’il a un incendie dans la tête, une tumeur, une démence ; il répond que c’est un atoll qu’il a dans le crâne, un minuscule îlot de poésie et de beauté. Ce débat intérieur en est un des plus horrifiants, pourtant, on aurait aimé sentir ce vertige de manière plus puissante. Tout ce que le texte donne à voir, c’est l’absurdité d’un diagnostic devant une remise en question de notre société et la constatation de la folie du monde moderne.

Il s’agit, certes, d’une réflexion pertinente, mais mille fois soulevée déjà. La pièce de Forgeau, malgré la démarche sérieuse et intense de celui-ci, ne nous amène pas plus loin dans cette recherche ; on reste sur notre faim quant à ce qu’il a pu découvrir lors de cette fameuse résidence. L’œuvre est soulevée par une énergie qui crée un effet singulier, effet qui ne plaira pas à tous. Artiste multidisciplinaire, Forgeau entretenait un désir profond de sonder plus particulièrement le rapport du fond et de la forme de l’écriture. Cet aspect de son travail est particulièrement présent dans Un atoll dans la tête et constitue sans aucun doute l’aspect le plus intéressant du spectacle.

La pièce est ponctuée de numéros de chansons, de projections vidéo et d’effets sonores qui créent des moments oniriques et délirants. L’interprétation des comédiens est excellente et maîtrisée du début à la fin. L’univers sonore créé par Fabrice Chaumeil est particulièrement réussi et habite le spectateur tout au long de la représentation. On ne peut pas en dire autant des projections vidéo qui manquent pour la plupart d’originalité et apportent peu au spectacle. Heureusement, tous ces éléments sont irréprochables au point de vue technique et se lient les uns aux autres dans une mise en scène fluide pour créer une représentation animée et vivante.

29-05-10
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