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Du 11 au 22 janvier 2011
Nature morte dans un fossé
Auteur : Fausto Paravidino
Traduction : Paul Lefebvre
Mise en scène : Christian Lapointe
Avec Marcia Babineau, Stéphanie David, Jean-Michel Déry, Christian Essiambre, Kevin Mccoy, Mario Mercier

Nature morte dans un fossé est un polar théâtral. Une jeune fille est retrouvée morte dans un fossé. Est-ce que mourir est un choix? Les victimes connaissent-elles toujours leur assassin? Leur vie court-elle vers ce rendez-vous-là?

La trame de ce thriller narratif est construite comme un Rubik’s Cube où la solution apparaît soudainement au dernier mouvement. Utilisant toujours la forme monologuée, les personnages de cette pièce se situent dans plusieurs espace-temps à la fois : passé, présent et futur. L'absence de certains personnages, simplement cités, donne place à un travail de choralité propre au genre tragique. Ce texte offre tous les ancrages nécessaires à l'élaboration d'un langage théâtral inusité, mais qui frappe au cœur.

Du mardi au samedi à 20 h
Jeudi 20 janvier à 19 h, suivi d'une discussion
Vendredi 21 janvier à 18 h 30

Scénographie, éclairages et accessoires : Jean Hazel et Jean-François Labbé
Vidéo : Lionel Arnould
Conception sonore : Mathieu Campagna
Recherche costumes : Huguette Lauzé
Photo: Nicolas Frank Vachon

LA PROSTITUTION : au coeur de la pièce nature morte dans un fossé
Jeudi 13 janvier à 18 h : Table ronde sur la prostitution
Avec Diane Matte de la Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle (CLES), Léa Brière, étudiante en sciences juridiques à l'UQAM ainsi qu’une femme ayant vécu la prostitution.
Samedi 15 janvier à 17 h : Projection du film Le plus vieux mensonge du monde de Ève Lamont
Des jeunes femmes et des ados témoignent de leur expérience dans la prostitution. À travers leur histoire, elles révèlent l’envers du décor, déboulonnent bien des mythes et soulèvent les intérêts et les enjeux occultés.
Production LA CLES, 2009 — Durée : 30 min. 25 sec. Voir la bande annonce

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L’Arche Éditeur, pour la version française originale

Production : Théâtre Blanc (Québec) Et Théâtre L’escaouette (Moncton)

Espace Libre
1945, rue Fullum
Billetterie : 514-521-4191
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 Critique
Critique
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par Mélanie Thibault

Polar pictural

Le genre est populaire, mais plus rare dans le théâtre actuel, surtout dans la façon dont Nature morte dans un fossé est mis en scène. L’occasion est à prendre pour découvrir l’invention d’un genre théâtral qui côtoie l’humour et la cruauté du réel.

L’auteur italien Fausto Paradivino, connu pour ses expérimentations de nouvelles formes narratives, aborde le polar par des séquences monologué qui se répartissent sur des temps et des espaces différents. Les versions du meurtre de la jeune Élisa, trouvée dans un fossé, se croisent et se confondent en voie vers la découverte du crime.

La pièce se passe en Italie. Pour cette raison, l’accent québécois utilisé ne passe pas bien. La distribution à néanmoins pour avantage d’être composée de différents accents anglophones comme francophones qui amènent une dimension amusante au spectacle. Un conseil, oublier l’Italie dans l’histoire. Cela n’amène rien de plus.

La force du récit tient davantage dans la manière dont les personnages racontent les faits - avec toute la précision d’un quotidien cru, désabusé, mais fort coloré - que l’effet-surprise du dévoilement du meurtrier.

Le genre polar peut parfois être affaissant s’il n’est joué que dans le tragique. Fort heureusement, la pièce s’apparente plus à Colombo, où le ton de l’enquêteur appelle au sourire. Contrairement au célèbre personnage, la nuance est reléguée à la prise de panique et à l’emportement, recette rigolote au possible.

Entre en compte la cruauté des images, par ailleurs bien travaillées, du cadavre de la demoiselle. Combinées au récit et à l’interprétation enlevée des comédiens, elles heurtent, dégoûtent, puis questionnent.

Une grande place est réservée aux objets. Ils situent dans les lieux par leur aspect réaliste tout en amenant une force au discours. L’inventivité dont fait preuve le metteur en scène, Christian Lapointe, est foudroyante. Les odeurs du café tout droit sorti du percolateur, combiné à d’autres matières organiques se transforment en sang. La cigarette, combinée à un masque d’oxygène fait jouer les sens. La matière crée des contrastes ingénieux.

Pour les férus du polar, les curieux, les gens qui n’ont pas froid aux yeux et qui font preuve de profondeur et de désinvolture, cette pièce est à voir.

15-01-2011
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