Le RIMM5 accueille sept compagnies d'Europe et d'Amérique pour un état des lieux fédérateur de l'Art du corps. Aficionados et néophytes sont conviés au mime dans tous ses états; un menu varié d'œuvres et de pratiques à la croisée de pratiques diverses (théâtre, marionnette, cirque, clown, danse, performance) instille au mime actuel en tant que genre, les germes qui le renouvellent et le redéfinissent désormais dans la globalité culturelle.
Pendant douze jours, le RIMM5 squatte les trois étages d'Espace Libre. Les festivaliers peuvent faire saucette ou alors s'immerger pendant cinq heures dans une diversité d'activités et de spectacles de 30 à 90 minutes. Des artistes, établis ou émergents, conversent, se confrontent, se comparent et se complètent au quotidien: conférences et classes de maîtres, tables rondes, projections de films d'archives et de répertoire complètent la programmation.
Pendant douze jours, de 18h à 22h, le festival de
mime squatte tous les étages d’Espace Libre avec
trois événements quotidiens.
18h dans le studio Espace Libre – le charme secret
du théâtre de poche : quatre « petites formes » de +
ou – 45 minutes y brûlent les planches et démarrent
la soirée en douceur.
Ce sont :
Les vertus de la marionnette idéale, prestation en
forme de conférence par la grande Claire Heggen du
Théâtre du mouvement (France), une habituée du
festival. L’artiste noue et dénoue les ficelles qui lient
le mime et le marionnettiste dans leurs pratiques
fraternelles.
Vie et mort du petit chaperon rouge en huit minutes ralenties et Le Grand Oeuvre par la compagnie La tortue noire. Entre deux tournées au Mexique où ils font un tabac, Dany Lefrançois et Martin Gagnon montent du Saguenay avec leur théâtre d’objets, leurs gestes précis et calculés, des effets à dimension humaine, magiques et fascinants.
Mariane Lamarre de la compagnie Mâle|Femelle (Montréal) met en scène, comme pour l’apprivoiser, le rendez-vous ultime avec la mort. Seule sur scène, la comédienne propose une réflexion sur la mort et ce qui l’entoure dans un spectacle intitulé Jusqu’à la dernière minute j’ai pensé que je ne mourrais jamais.
Le vestibule par la cie Collectif Point de rupture est une création de deux complices aguerries, habitués de l’enseignement du mime et de la création chez Omnibus. Christian LeBlanc met en scène Anne Sabourin dans un solo où l’on voit très bien ce qu’on voit.
19h dans la salle d’Omnibus-École de Mime au premier - la convivialité chaleureuse du bar : douze rencontres avec les artistes, projections d’oeuvres de répertoire et tables rondes autour des enjeux du mime actuel… et de quoi boire et se sustenter pour continuer la soirée.
20h dans la grande salle – trois grandes formes d’Europe et d’Amérique font halte à Montréal.
Ce sont :
«Au-delà du temps» et «Si un jour je te quitte je te garderai
en moi à nu à vif à jamais» par la compagnie «à fleur de
peau» (France). Comment être profondément humain
et comique à la fois ? Pour Denise Namura et Michael
Bugdahn, il semble que la question ne se pose même pas
tant l’un ne va pas sans l’autre. Elle est brésilienne et lui,
Allemand. À fleur de peau, les cinq artistes présentent un
florilège emblématique du parcours de cette singulière
compagnie. 25 ans d’âge !
Twin Houses par la compagnie Mossoux-Bonté (Belgique). Ce « monologue multiple » met en scène Nicole Mossoux et cinq mannequins articulés, confondus dans un corpsà corps où l’on ne sait plus, de l’acteur ou du mannequin, qui manipule qui, qui détient le pouvoir sur l’autre. Depuis sa création en 1994, le spectacle a été présenté sans interruption sur les cinq continents.
La danseuse malade par la compagnie Jocelyne Montpetit Danse (Canada). Mime à ses heures, Jocelyne Montpetit présente sa dernière création, inspirée du livre La danseuse malade de Tatsumi Hijikata. On y voit quelqu’un devenir autre :femme, enfant, animal, malade, fou. Jocelyne sonde de multiples facettes du corps qui se forment avec des liens secrets à travers le temps et l’espace.
21h30 dans la salle d’Omnibus-École de Mime au premier – le public et les artistes qui ne peuvent plus se quitter se retrouvent à l’Omnibar afin de célébrer jusqu’à l’aurore.
Plusieurs forfaits sont disponibles allant d'une soirée complète, aux classes de maîtres ou la totalité de la programmation.
Production : Omnibus Le Corps Du Théâtre
Jusqu’à la dernière minute j’ai pensé que je ne mourrais jamais
par Cynthia Beauchemin
Créée en 2004 par Christian Leblanc et Mariane Lamarre, la Compagnie Mâle|Femelle ne cesse de repousser les limites du théâtre, en amalgamant différents médias ou types d’interventions à leurs créations.
Jusqu’à la dernière minute j’ai pensé que je ne mourrais jamais met en scène la mort, celle de son interprète et créateur, Marianne Lamarre. Décortiquant chaque étape, ce spectacle nous amène à analyser et même dédramatiser cette mort mondialement crainte. Chaque étape y passe : préarrangements funéraires, embaumement, crémation, funérailles et testament. Tantôt comique, tantôt triste, la pièce nous propose vraiment des pistes de réflexion concernant notre attitude face à la mort, que ce soit la nôtre ou celle de nos proches.
Le décor est sobre : un cube servant à la fois d’autel, de table et de cercueil, une chaise et un micro. Seule sur scène, Marianne Lamarre est à la fois personnage et narratrice. La mise en scène, signée Marc Beaupré, est simple et efficace : toute l’attention est mise sur le texte et sur l’interprète.
Faisant partie du volet Petites formes du RIMM5, Jusqu’à la dernière minute j’ai pensé que je ne mourrais jamais est une création solide qui ouvre de belle manière ce festival.