Le sexe est intimement lié à la vie. Ici, l’amour jusqu’au bouleversement; là, une séance de sexe olympique; ailleurs, le sexe qui fait mal qu’on endure les poings fermés. Tiré d’histoires véridiques, Faire l’amour, la dernière création de l’auteure Anne-Marie Olivier de Bienvenue aux dames, parle de la force irrépressible du désir, des amours ratées, de la lumière qui jaillit de la rencontre d’âmes sœurs, de vies cristallisées dans la frustration. Après tout, c’est de là d’où vient la vie, non?
Costumes Maude Audet
Environnement sonore Mathieu Campagna
Éclairages Christian Fontaine
Recherche et conseil artistique Catherine-Ève Gadoury
Scénographie Claudie Gagnon
Assistance à la mise en scène Marilyn Laflamme
Conseil chorégraphique Lydia Wagerer
21 novembre
Vendredi-entretien
Entretien thématique
27 novembre
Jeudi-discussion
Discussion avec les artistes
Date Premières : 19, 20, 21, 22 et 25 novembre 2014
Régulier 32$
Billet (30 ans et moins) 25$
Billet du Studio Espace Libre 24$
Forfait PréVoir 24$
Carte premières : 16$
Une production Théâtre Bienvenue aux dames!
Dates antérieures (entre autres)
Du 15 avril au 3 mai 2014, Périscope
par Caroline Poliquin
Faire l’amour est une compilation d’histoires vraies. Des histoires parfois drôles, parfois tristes, mais toujours belles, touchantes et pleines d’espoir.
Les textes ont été récoltés et écrits par Anne-Marie Olivier, dont la plume est absolument exquise. Elle a décidément un talent pour raconter des histoires en toute poésie. Bien que la pièce soit centrée sur l’acte sexuel, jamais elle n’est vulgaire ; on laisse plutôt la place à la sensualité et à l’érotisme.
Au centre de la petite salle de l’Espace Libre se trouve une montagne de mouchoirs en papier. Au-dessus de celle-ci, des fils de pêche sont suspendus, emmêlés comme de fins cheveux blancs, donnant un aspect féérique au décor. Au fond de la scène, quatre chaises noires sont placées côte à côte. Sur chacune d’elles sont posés des boites de mouchoirs ainsi qu’un miroir de poche. La scénographie est épurée, rien n’est superflu.
La mise en scène de Véronique Côté est très dynamique : les acteurs courent, sautent, se roulent par terre. Ils se servent du monticule de mouchoirs de maintes façons, en se vautrant dedans, en s’y enterrant ou en propulsant les mouchoirs en l’air.
Accompagnée des comédiens Maryse Lapierre, Eliot Laprise et Nicola-Frank Vachon, Anne-Marie Olivier redonne vie à des dizaines de récits. Les comédiens sont d’une grande justesse ; ils parviennent même à nous faire croire que les histoires qu’ils nous racontent sont les leurs. Ils nous font frissonner, nous arrachent des larmes et nous font rire aux éclats. La sincérité de leur jeu est frappante.
Le musicien Mathieu Campagna accompagne les comédiens de sa guitare électrique, de son métallophone et de son équipement d’enregistrement. Il nous berce tout au long de la pièce avec ses mélodies envoûtantes. Les acteurs poussent parfois la note ; leur chant est enivrant. La musique apporte beaucoup à la pièce, amplifiant les émotions peintes par les comédiens.
Cette œuvre est une touche lumineuse nécessaire. Une fois la pièce terminée, on n’a qu’une seule envie, faire l’amour. Si ce début d’hiver vous déprime, courez à l’Espace libre.
par Guillaume Garcia (Québec, 2014)
Présentée au Théâtre Périscope jusqu'au 3 mai prochain, la pièce Faire l'amour, d'Anne-Marie Olivier, nous plonge au coeur du couple, sans accorder d'importance ni au genre ni aux normes.
Amour de jeunesse, d'une vie, aventure d'un soir ou trip à trois de vacances, la pièce met en scène l’histoire et l’intimité de couples de tous âges et de tous horizons. Basés sur des histoires véridiques, les textes reflètent la réalité de l’acte d’amour ; tantôt crus, tantôt tendres, à la fois naïfs et extrêmement profonds, ils sont la raison d’être de la pièce.
Au milieu d’un lac, sur une chaloupe, deux frères se battent pour la même maîtresse. La haine n’est jamais très loin de l’amour… Un couple d’alpinistes sécurise son bivouac avant de passer la nuit accroché à une falaise. L’excitation prend le dessus sur la raison. Faire l’amour c’est un peu faire le grand saut…
Pour laisser toute la place à ces histoires vraies, la metteure en scène Véronique Côté a choisi un décor minimaliste composé de quatre chaises et d’un énorme amas de plumes blanches, représentant le cocon des couples, sorte de nid d’amour où ils se retrouvent pour parler, se jeter, s'enlacer, se reposer et se débattre. Un musicien, sur le côté de la scène, ajoute, de temps à autre, une trame musicale aux histoires. Quelques notes lui suffisent pour créer un univers mélancolique ou joyeux.
La metteure en scène ainsi que les quatre comédiens, Anne-Marie Olivier, Maryse Lapierre, Eliot Laprise et Nicola-Frank Vachon, sont parvenus à rendre absolument crédibles toutes ces histoires, plus surprenantes les unes que les autres. On se rend compte que la réalité dépasse définitivement la fiction.
Loin de tomber dans la facilité provocatrice, qui aurait été de multiplier les scènes de nudité, les orgasmes feintés et l'entremêlement de corps à foison, Faire l’amour s’attarde sur les détails des histoires, le ton des échanges, le jeu des regards entre les comédiens. La pièce suggère plus qu’elle ne montre. La profondeur de ces textes vrais nous renvoie à nos expériences passées, heureuses ou malheureuses. Assis dans nos fauteuils, on soupire, on rit, on se souvient et on se s’interroge.
Au cours des histoires, nous sommes tantôt l'amant chanceux, la femme trompée, l'adolescente émoustillée, le couple uni dans la mort ou encore celui qui reste derrière, suite à la disparition de l'autre. Toutes ces situations nous remémorent la rapidité à laquelle défile notre existence. On repense à nos ratés, à nos bons coups, à toutes ces nuits où l’on s’est retrouvé au fond du trou et aux autres, celles qui nous collent encore aujourd’hui un sourire béat au visage.
Au fond, la pièce ne parle pas que de sexe, mais elle s’emploie à montrer comment cet acte naturel, charnel, provoqué par une batterie d'émotions et de pulsions difficilement contrôlables constitue un des piliers de nos vies, des couples ou des célibataires. Que de « faire l’amour » est empreint de nos expériences, de nos fantasmes et de nos peurs.