Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Du 21 octobre au 15 novembre 2014, 20h, 24 et 30 octobre 19h
FableRue Fable
Maîtrise d'oeuvre Jean Asselin, Réal Bossé, Sylvie Moreau
Avec Jean Asselin, Audrey Bergeron, Pascal Contamine, Sylvie Moreau, Bryan Morneau.

Une ville comme les autres... Une rue, la Rue Fable... Ses migrations, ses adresses civiques, autant d’impudiques invitations au voyeurage. Autant de fables imaginées et de tranches de vie révélées. Où vivons-nous? À qui appartiennent les vêtements suspendus aux cordes à linge d’hier et d’aujourd’hui?

Lola Lipop, Tite en Crisse, Cible, Miguel Azores, Bob Morning et Monsieur Maxime. Six personnages pas platement réalistes, mais fabuleusement vrais. La vie qui s'écoule au rythme des grands offices de la nature que sont les saisons. Un environnement comme tracé à la craie par un enfant... L'IMAGINATION! C'est ce qu' OMNIBUS donne à voir.

RUE FABLE donne à voir une réalité toute autre que de surface, des impondérables ou des invisibles que les mots, eux, ne pourraient pas, n’oseraient même pas traduire... pas disable: l'onirisme de ces rêves qu'on ne parvient à extirper de leur nuit.


Section vidéo


Scénographie et costumes Charlotte Rouleau
Lumières Mathieu Marcil

24 octobre
Vendredi-entretien
Entretien thématique
30 octobre
Jeudi-discussion
Discussion avec les artistes

Billet régulier 32$
Billet (30 ans et moins) 25$
Billet du Studio Espace Libre 24$
Forfait PréVoir 24$

Une production Omnibus Le corps du théâtre


Espace Libre
1945, rue Fullum
Billetterie : 514-521-4191

Facebook Twitter
 
______________________________________
 Critique
Critique

par Sara Thibault

Maîtrise d’œuvre ?  


Crédit photo : Catherine Asselin-Bélanger

L’été dernier, lors du dévoilement de la programmation 2014-2015 du théâtre Espace Libre, Jean Asselin annonçait que Sylvie Moreau et Réal Bossé se joignaient à lui à la direction artistique de la compagnie Omnibus. Cette collaboration allait de soi pour plusieurs, vu la fréquence avec laquelle les trois complices ont travaillé ensemble par le passé. J’étais personnellement intriguée de voir si la direction artistique à trois têtes allait ajouter une nouvelle couleur aux spectacles de la compagnie qui, à mon avis, piétine un peu depuis quelques années. Malheureusement, la première représentation de la nouvelle création Rue Fable m’a semblé loin d’être convaincante.

Une incompatibilité réside entre la poésie que les créateurs voulaient mettre de l’avant et les multiples clichés utilisés sur scène. Le spectacle Rue Fable est né d’un désir de Réal Bossé de faire une pièce assez narrative et d’une volonté des trois metteurs en scène de développer un langage poétique. Une citation de Jacques Prévert chapeaute d’ailleurs le programme de soirée et semble être une des sources d’inspiration importante du spectacle : « Sur le tableau noir du malheur / Il dessine le visage du bonheur ». Considérant que la compagnie Omnibus se consacre essentiellement au théâtre gestuel, cet exergue prend une signification importante.

L’équipe de création a choisi de travailler à partir de personnages-types qui leur permettraient de guider leurs expérimentations et leurs improvisations au cours du processus créateur. Le personnage incarné par Audrey Bergeron, Tite en crisse, est d’ailleurs représentatif de cette caractérisation très typée des personnages. Encore une fois, Sylvie Moreau se retrouve dans le rôle de la nunuche aguicheuse. L’actrice définissait d’ailleurs son personnage sur le site d’Espace Libre par les mots « mythomane », « pathétique » et « épidermique », dressant le même portrait que l’on aurait pu faire de ses personnages télévisuels marquants que sont Catherine et Valence. Même au niveau de sa coiffure, la ressemblance était frappante. Il me semble que son nouveau statut au sein de la compagnie aurait pu être une occasion pour elle de montrer l’étendue de sa palette.

Notons toutefois que le choix de structurer la pièce par la succession des saisons était judicieux, à la fois pour montrer le quotidien des voisins d’une même rue et pour aider le spectateur à donner un sens à ce qui était représenté sur scène. Le soulignement du découpage avec Les quatre saisons de Vivaldi était cependant assez maladroit. À cela, la configuration de la salle sur le sens de la longueur ajoutait la possibilité de mettre en parallèle des actions se déroulant dans chacun des six appartements de la rue Fable.

Beaucoup de bonnes idées émergent de la nouvelle création d’Omnibus, à commencer par l’idée de départ de présenter, comme pouvait le faire Georges Perec dans La vie mode d’emploi, le quotidien de six voisins partageant la rue Fable. Ce point de départ aurait pu offrir énormément de potentiel au spectacle. Paradoxalement, c’est peut-être justement ce qui a affaibli la pièce. À vouloir garder toutes les idées, le nouveau trio de maîtres d’œuvre s’est un peu perdu.

23-10-2014