Le monde est une arène. Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour votre quinze minutes de célébrité? Pour un simple clic J’aime? Ludi Magni du NTE réactualise l’un des plus anciens jeux sportifs de l’Empire romain. Ces combattants modernes se livreront à une lutte sans merci devant vos yeux de spectateurs de plus en plus avides de sensations fortes. Que les jeux commencent!
Scénographie et costumes Jean Bard
Lumières Francis Hamel
Conception dramaturgique Mathieu Leroux
24 avril
Vendredi-entretien
Entretien thématique
30 avril
Jeudi-discussion
Discussion avec les artistes
Le mardi 14 avril à 20h, le NTE diffusera, en direct, une compétition préliminaire au spectacle, animée par Salomé Corbo.
C'est un rendez-vous au ludimagni.ca pour avoir un avant-goût de cette grande compétition théâtrale qui mettra le théâtre Espace Libre sans dessus-dessous!
Billet régulier 32$
Billet (30 ans et moins) 25$
Billet du Studio Espace Libre 24$
Forfait PréVoir 24$
Une production Nouveau Théâtre Expérimental
par Marie-Luce Gervais
Se mettre en scène sur les réseaux sociaux afin d’attirer le plus de « like » possible ou se mettre en danger dans une arène pour obtenir une certaine reconnaissance sociale, le combat est un peu le même. Se faire aimer sur la place publique, gonfler son égo, être louangé afin d’assouvir son besoin de se sentir meilleur que les autres, l’homme le fait depuis la Grèce antique dans les jeux annuels des Ludi Magni. Cela a d’ailleurs inspiré le comédien Benoît Drouin-Germain dans l’écriture de son spectacle du même titre où tous les coups sont permis afin d’attirer la sympathie du public.
Dans une arène dont le sol est divisé en cases géantes, trois adversaires (le soir de la première, ce fût les comédiens Sonia Cordeau, Marie-Pier Labrecque et Mathieu Quesnel) s’affrontent dans un combat sans merci sous l’œil attentif de l’empereur (incarné ce soir-là par Christophe Payeur). Les jeux sont composés de cinq épreuves : récit d’une anecdote de vie, démonstration de talent artistique, étalage des connaissances générales, concours de beauté et capacité de susciter de l’émotion, puis d’une finale qui consiste à déclamer des vers tirés des grandes œuvres antiques. À l’issue du spectacle, le grand gagnant (évalué par le public à la suite de chaque épreuve) deviendra l’empereur du prochain spectacle alors que les deux « perdants » subiront les fougues du souverain.
Si le jeu proposé est rafraîchissant et original en soi, il se situe dans une zone nébuleuse quelque part entre théâtre, performance, match sportif et jeu-questionnaire sans jamais vraiment prendre de direction claire. Il en résulte un spectacle intéressant, mais plutôt anecdotique, et dont le déroulement est assez rapidement prévisible. La performance des comédiens est impressionnante durant les épreuves ; ils sont à la fois drôles, habiles et touchants. Toutefois, certaines maladresses font surface entre les joutes, notamment lors d’adresses directes au public ; sans doute simple fruit de la fébrilité de la première. Les éclairages (Francis Hamel) et la conception sonore (Michel F.Côté) apportent à eux seuls le côté épique promis en plongeant véritablement le spectateur dans un univers plus grand que nature.
Le public occupe une grande place dans le déroulement du spectacle. En plus de voter, il est invité à réagir à l’action qui se déroule devant ses yeux, à aider ou à nuire à certains participants lors d’un jeu-questionnaire et à consommer bière et maïs soufflé durant les jeux. Sa participation (ou non) influencera donc directement l’ambiance de la soirée.
Loin de se terminer au couronnement du vainqueur, les jeux se poursuivent en ligne, siège de l’exhibitionnisme, où il est possible de faire gagner des points aux candidats en vue du couronnement suprême du grand jeu de la reconnaissance sociale (www.ludimagni.ca).