Ma(g)ma est une suite de tableaux mêlant le théâtre, la danse, le chant et la vidéo. Objet théâtral hybride conçu par une trentaine d’artistes qui peuplent la scène, cette œuvre atypique nous parle de la masse et donne un écho à la démesure de l’époque. Par un travail de chœur fascinant qui allie sensualité et violence, les créateurs questionnent notre rapport au groupe, à la sexualité et au besoin irrépressible de se doter de nouvelles idoles. Ma(g)ma fait vibrer un chœur qui préfère l’action au commentaire. Le groupe, tantôt cocon rassurant, tantôt horde menaçante, suit la pulsion vitale de la jeunesse qui le compose. Une première étape de travail de Ma(g)ma fut présentée à Zone Homa en 2015.
Castel Blast est né de la rencontre d’Olivia Sofia, Léo Loisel, Xavier Mary et Guillaume Rémus, diplômés en 2015 de L’École Nationale de Théâtre du Canada, de l’École de Danse Contemporaine, et de l’Université de Montréal venant tous de disciplines différentes (interprétation, danse, scénographie, musique numérique). Le collectif aborde le spectacle comme un ensemble, sans distinction entre les différentes disciplines qu’il tend à regrouper.
Scénographie et costumes Xavier Mary
Conception sonore Guillaume Rémus
Conception vidéo Laura-Rose Grenier
Conception lumières Emily Vallée Knight
Dramaturgie Alice Ronfard
Salle principale
Billet régulier 33$
Billet 25 ans et moins | Étudiant 26$Studio
Billet du Studio Espace Libre 26$
Billet 25 ans et moins | Étudiant du Studio Espace Libre 22$Forfait PréVente* 25$
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Étudiants en théâtre 19$
Une production Castel Blast - Facebook
Ma(g)ma, présentée en première à Espace Libre, est une création du collectif Castel Blast, formé d’Olivia Sofia, Léo Loisel, Xavier Mary et Guillaume Rémus. Ces quatre comparses proviennent de disciplines distinctes : l’interprétation, la danse, la scénographie et la musique ; leurs créations sont, pour ainsi dire, un amalgame multidisciplinaire.
Ma(g)ma se dit être une contemplation de la jeunesse, de l’enfance et de la découverte du monde. S’il n’avait été de l’enfant qui apparait à quelques moments de la pièce, il aurait été difficile de saisir le rapport à l’enfance dans cette œuvre abstraite. Alors que le message est difficile à saisir, l’émotion, elle, est palpable.
Malgré la lecture du synopsis, le spectateur aura peine à trouver une narration claire au cours des quelques 55 minutes qui constituent le spectacle. Bien que la pièce soit de courte durée, il aurait été éprouvant de recevoir autant de stimuli plus longtemps. Avec sa trentaine de comédiens sur scène, faisant souvent des choses différentes, Ma(g)ma s’avère un réel exercice de concentration ; il devient ardu de tenter d’observer tout ce qui se passe devant soi.
La mise en scène et les chorégraphies d’Olivia Sofia et de Léo Loisel sont renversantes. À la manière de chefs d’orchestre, ils ont construit une symphonie physique. Chaque corps est utilisé, placé, semblant suivre des instructions très précises. Il est parfois inconcevable que tout ait été planifié ; on peine à croire que les comédiens n’improvisent pas quelques gestes. Pourtant, lorsque l’on porte attention à chaque individu, on réalise la précision chirurgicale de l’œuvre. Les interprètes sont souvent peu vêtus, permettant d’admirer la beauté du corps humain, de ses mouvements.
La conception sonore de Guillaume Rémus est tout simplement poignante, accompagnant parfaitement les chorégraphies ; les bruits et rythmes créés par celle-ci viennent d’ailleurs compléter la partition de Rémus. Tantôt affolante, parfois angoissante, comme une musique de film d’horreur, elle nous pousse à nous attendre au pire. On sent d’ailleurs les inspirations cinématographiques tout au long de la pièce, notamment dans la conception d’éclairages d’Emily Vallée Knight.
La scénographie, quant à elle, s’avère des plus minimalistes. Le seul élément de décor est une petite boite noire, qui sera conservée précieusement par l’enfant. Ce minimalisme scénique est toutefois approprié, vu le nombre d'interprètes sur scène.
Malgré une trame narrative floue, le collectif parvient à susciter l’émotion, à la manière d’une œuvre abstraite qui nous prend par les tripes, nous excite, nous effraie, nous laisse dans l’incompréhension et nous trouble. Ma(g)ma ne laisse pas indifférent : elle choque, elle brasse, elle chamboule, elle reste en nous longtemps, comme un rêve que l’on n’arrive pas à oublier.