L’être humain prend plus que jamais le dessus sur son évolution : les technologies que nous développons entrent maintenant dans le corps avec pour objectif notre augmentation corporelle et cognitive. Une porte s’est ouverte sur la création de nous-mêmes. Qui sont ces nouveaux créateurs qui nous rêvent et dont certains travaillent à tuer la mort?
Post Humains est le fruit de quatre années de recherches et de rencontres. Suite à son immense succès à l’automne 2017, Post Humains est de retour.
Poussée par une condition médicale contraignante, Dominique se met à la recherche d’alternatives aux outils médicaux désuets et dispendieux dont elle dépend. Sa quête la mène à la rencontre d’acteurs importants de la communauté cyborg et transhumaniste qui brouillent les pistes entre médecine curative et médecine d’amélioration.
Post Humains crée un lieu de rencontre privilégié où spectateurs et performeurs sont conjointement invités à participer à cette grande réflexion sur l’avenir de notre espèce. En alliant théâtre documentaire, autofiction et performance, trois comédiens et un journaliste s'immergent au coeur du mouvement cyborg et transhumaniste pour y mesurer leurs limites et celles du public. Qu’avons-nous à y perdre ou à y gagner? Et surtout, jusqu’où irons-nous?
Texte Dominique Leclerc
Mise en scène Édith Patenaude et Dominique Leclerc, assistées de Patrice Charbonneau-Brunelle
Interprétation Dennis Kastrup, Dominique Leclerc, Didier Lucien et Édith Paquet
Crédits supplémentaires et autres informations
Conception Push 1 Stop, Patrice Charbonneau-Brunelle, Cédric Delorme-Bouchard, Gaël Lane Lépine et Maude St-Pierre
Rencontre avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation du jeudi 7 février
Tarifs
Salle principale
> Billet régulier >33$
> Billet 25 ans et moins | Étudiant > 26$
> Tarif PréVente * > 25$
* Soyez les premiers ! Achetez vos billets avant le jour de la première et profitez du tarif PréVente valable pour les premières représentations. Quantité limitée.
> Étudiants en théâtre > 19$
Forfaits passeport disponibles
Vous êtes résident du quartier? Présentez-vous au guichet avec une preuve d'adresse (H2K) et obtenez un billet à 22$.
Production TRS-80
critique publiée en 2017
La pièce Post Humains, produite par TRS-80 et présentée jusqu’au 14 octobre au théâtre Espace libre, s’inscrit dans la tradition du théâtre documentaire, en permettant aux spectateurs venus assister à la représentation d’approfondir leurs connaissances sur un sujet de société dont les enjeux sont présentés de façon plus libre et éclatée que s’ils l’avaient été sous une autre forme.
L’auteure Dominique Leclerc, prenant sa propre expérience avec le diabète de Type 1 comme point de départ, tente ainsi de démystifier un sujet des plus complexes : le transhumanisme. C’est en voulant trouver une solution au glucomètre - un appareil qu’elle doit utiliser pour mieux contrôler sa maladie et duquel elle se sent l’esclave - que ses recherches l’ont lentement menée à faire la rencontre des communautés de cyborgs, de biohackers et de transhumanistes. Ces communautés ne partagent pas nécessairement les mêmes objectifs, mais sont liées par leur intérêt de la technologie mise au service du corps humain afin de le soulager et, même, de l’améliorer. On pourrait dire que les cyborgs sont déjà parmi nous; quelqu’un ayant une jambe artificielle ou un implant cochléaire pourrait être considéré comme tel. Dominique Leclerc a elle-même, au cours de son parcours sur le sujet, franchi une grande étape, puisqu’elle s’est fait poser une puce d’identification par radiofréquence (RFID) dans la main. Les transhumanistes, quant à eux, vont encore plus loin et souhaitent trouver des façons de déjouer la mort et d’accéder à la vie éternelle, sous une forme ou une autre.
La pièce trace les grandes lignes des découvertes que Leclerc a faites au cours de ses quatre années de recherches. Lorsqu’elle a réalisé que les communautés mentionnées plus haut existaient en marge du débat public, et que la société en général n’avait qu’une très mince compréhension des questions éthiques entourant le transhumanisme, elle a décidé de partager ses découvertes avec le grand public.
Dès leur entrée dans la salle, les spectateurs ont la possibilité de répondre sur des post-its à quelques questions assez intimes en gagnant leur siège. Les réponses seront lues plus tard, pendant certains moments clés de la pièce. Des boîtes blanches sont aussi posées en rangées bien droites sur le sol. Dominique Leclerc s’adresse au public dès le début de la pièce et raconte ainsi son parcours, entraînant les spectateurs au fil des rencontres qu’elle a faites et des questions que celles-ci lui inspirent. Par l’autofiction, elle donne aussi une chance aux spectateurs de s’attacher à elle, et de vraiment s’intéresser à son cheminement. C’est ainsi que l’on fait la connaissance de Dennis Kastrup, le journaliste qui deviendra son mari et qui l’accompagnera dans ses questionnements et expérimentations.
L’usage de la vidéo vient moduler le rythme des scènes, dans lesquelles on réussit à glisser une grande poésie malgré le caractère plus factuel du sujet traité. Les prestations de Didier Lucien, qui interprète différents rôles selon les besoins de l’histoire, et les interventions de Cadie Desbiens, toujours justes et pertinentes, ajoutent à l’intérêt de la pièce. Une touche appréciée d’humour permet aussi d’alléger un sujet qui pourrait facilement devenir lourd et difficile d’approche.
Attention! Certaines scènes peuvent être plus difficiles à regarder. D'ailleurs, lors de la première, un spectateur a eu un malaise et la pièce a dû être interrompue de longues minutes. Une fois le spectateur souffrant transporté à l’extérieur, la pièce a pourtant repris comme si rien ne s’était passé : cela démontre toute la solidité et l'aplomb des acteurs, qui maîtrisent à fond leur sujet.
On ressort de la pièce avec beaucoup de questions, mais on a au moins l’impression d’être plus allumé sur ces enjeux qui vont rapidement s’imposer au débat public dans un avenir rapproché. L’objectif de Dominique Leclerc est donc atteint : avec Post Humains, elle réussit à intéresser le grand public à un sujet opaque et à le vulgariser de façon à ce qu’il soit compris par les gens à qui elle s’adresse.
Dates antérieures (entre autres)
Du 3 au 14 octobre 2017