Du 23 avril au 31 mai 2008
du mardi au vendredi à 20 h
le samedi à 16 h et 20 h 30
les dimanches 4 et 18 mai à 14 h 30
Equus
Texte de Peter Shaffer
Traduction de Daniel Roussel et Guy Nadon
Mise en scène de Daniel Roussel
Avec : Éric Bruneau, Guy Nadon, Micheline Bernard, Éric Cabana, Eve Gadouas, Germain Houde, Michelle Labonté, Louise Laprade, Raymond Legault
Qu’est-ce qui a poussé Alan Strang, 17 ans, à crever les yeux de six chevaux dans l’écurie où il était employé?
Pourquoi tuer ce qu’on aime le plus au monde?
Un psychiatre, le docteur Dysart, va tenter par tous les moyens d’élucider le mystère qui entoure l’acte terrible posé par le garçon pour qui, étrangement, le cheval est un animal qu’il a en adoration.
S’engage alors un duel passionné et passionnant dominé par la figure fantasmatique d’Equus, le dieu-cheval dont Alan a fait son maître et son esclave.
Cette œuvre, inspirée d’un fait divers authentique et encore inexpliqué, est construite comme un roman policier où les morceaux du puzzle se mettent lentement en place.
Entre Dysart et le jeune Alan s’établit une étrange relation où se confrontent deux visions du monde. Le psychiatre réussira-t-il à résoudre cette extraordinaire énigme?
Une production - Duceppe
Théâtre Jean-Duceppe
175, rue Sainte-Catherine O. - Place des Arts
Billetterie : 514-842-2122, 1-866-842-2112
par Sara Fauteux
C’est à un psychiatre fatigué et désabusé qu’on amènera ce jeune garçon, profondément marqué d’une souffrance mystérieuse, qui a crevé les yeux de six chevaux. Le Docteur Dysart sera happé par le mystère de ce garçon et tous ses repères seront bouleversés par la grandeur et la force de son délire. Il tentera de retracer l’histoire d’Alan en fouillant dans son enfance, auprès de ses parents, de ses proches. Pour venir en aide au jeune homme, il devra découvrir tous les éléments de son mystère.
La scène imposante du Théâtre Jean Duceppe se prête bien à la pièce de Peter Shaffer, qui, trente après sa création conserve tout de sa richesse. Malgré la simplicité des éléments scéniques - presque toute la pièce se déroule dans le bureau du psychiatre - le metteur en scène Daniel Roussel a très bien su mettre en valeur la complexité et le tragique du texte de Shaffer. Les longues séances d’analyses sont tout sauf ennuyantes et les scènes du passé sont évoquées avec beaucoup d’habilité.
Toute l’arrière-scène est dissimulée derrière un immense panneau de miroirs transparents qui dédouble les personnages en avant-scène et laisse deviner ce qui se passe derrière le panneau. Ce mur immense qui se dresse devant les spectateurs en plongés est également le lieu de projections magnifiques de chevaux. Ces images, ainsi que le support musical de Christian Thomas , confèrent aux élucubrations du jeune Alan tout le mystique nécessaire.
Parmi l’impressionnante brochette d’acteurs qu’on retrouve dans cette production (Éric Bruneau, Ève Gadouas, Germain Houde, Michelle Labonté, Louise Laprade et Raymond Legault), il faut mentionner le jeu de Guy Nadon (Docteur Dysart), qui ne quitte pratiquement pas la scène, et celui de Micheline Bernard (Esther), qui partage avec Nadon des scènes clés de la pièce.
Manifestement, Shaffer maitrise à la perfection l’art du mystère, cette corde qu’il faut tendre et relâcher de façon minutieuse. Mais l’auteur réussi à nous atteindre de manière encore plus percutante à travers le questionnement douloureux du psychiatre qui se découvre jaloux de la passion de son patient. Il pose avec une extrême pertinence l’éternelle confrontation de l’esprit sain et tranquille devant la puissance d’une folie passionnelle.
08-05-2008