Nous sommes en 1965. La trame de la pièce s’organise autour du personnage d’Isabelle Tanguay, 27 ans, déficiente intellectuelle. Isabelle était toute jeune quand sa mère a quitté le nid familial. Mais son frère et ses deux sœurs lui ont menti en lui disant que cette dernière était morte. Plus tard, au hasard d’une rencontre, Isabelle apprend que sa mère est toujours vivante. Elle monte alors un subterfuge pour se venger. Elle réunit son frère et ses sœurs à la maison familiale en leur faisant croire que leur mère revient. Là, en l’espace d’une fin de semaine, le clan Tanguay revit le passé, chacun réinventant ses parents à sa manière. Autour d’une table, ils se confient, se vident le cœur et crient leur mal de vivre ainsi que leur besoin inassouvi d’amour.
Les Muses orphelines, une pièce forte, envoûtante, inquiétante, le psychodrame d’une famille à la suite d’un mensonge. Du Michel Marc Bouchard à son meilleur!
Section vidéo
deux vidéos disponibles
Décor : Richard Lacroix
Costumes : Daniel Fortin
Éclairages : Claude Cournoyer
Musique : Ludovic Bonnier
Accessoires : Normand Blais
Assistance à la mise en scène : Manon Bouchard
En semaine à 20 h
les samedis à 16 h et 20 h 30
les dimanches 13 et 27 janvier à 14 h 30
Prix des billets
20,95 $ à 58,50 $
(Incluant les taxes et frais de service facturés par la Place des Arts.)
- Conférence : « Nos secrets de famille : mieux les comprendre pour mieux les traiter »
DUCEPPE AUX BELLES SOIRÉES
Dans le cadre de la pièce Les Muses orphelines
Lundi 18 février à 19 h 30
Avec Doris Langlois et la participation de l’auteur Michel Marc Bouchard
- Série « Les Causeries DUCEPPE en temps réel » GRATUIT
Retrouvez les artisans des cinq spectacles de la saison 2012-2013 : notre directeur artistique Michel Dumont, des auteurs, des metteurs en scène, des comédiens, des concepteurs de décor, d’éclairages, de costumes, de musique… Échangez, commentez, participez! Une manière exceptionnelle d’en savoir plus sur la genèse des pièces chez DUCEPPE. Activité gratuite ouverte à tous.
Où? Devant l’entrée du Théâtre Jean-Duceppe, dans l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts
Quand? De 17 h à 17 h 45.
- Mercredi 27 février : « Les Muses orphelines », avec l’auteur Michel Marc Bouchard, la metteure en scène Martine Beaulne et Michel Dumont
- Soirées-rencontres pour nos spectateurs
Pour chacun des cinq spectacles de la saison 2012-2013, DUCEPPE propose à ses spectateurs d’échanger avec le directeur artistique Michel Dumont, le metteur en scène, les comédiens et les concepteurs du spectacle. Un moment privilégié à ne pas manquer.
Le 5 mars
- Série « Les midis DUCEPPE 101 » GRATUIT
en collaboration avec la Société de la Place des Arts
Le midi : un cours 101 sur le monde du théâtre!
Six rencontres thématiques, en compagnie de notre directeur artistique Michel Dumont et de ses invités de choix. Ne manquez pas ces rendez-vous des plus agréables. À votre agenda!
Où? Devant l’entrée du Théâtre Jean-Duceppe, dans l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts
Quand? De 12 h 15 à 13 h
- Mercredi 6 mars : « Premier rôle, première fois chez DUCEPPE », avec Émilie Bibeau, Benoît McGinnis et Michel Dumont.
- Visite exclusive des coulisses pour nos abonnés en compagnie de Michel Dumont
Pour les abonnés
Michel Dumont vous invite à une visite exclusive du Théâtre Jean-Duceppe en sa compagnie!
Pour retenir votre place, veuillez réserver de vive voix par téléphone à compter de 10 h SEULEMENT le 27 février au 514 842-8194 (50 places disponibles).
Jeudi 7 mars, de 17 h à 18 h 30.
- Nuit blanche. Samedi 23 février 2013. GRATUIT
Chaque année, DUCEPPE en partenariat avec la Société de la Place des Arts a le plaisir de vous proposer une activité dont vous êtes le héros! Retour en images sur l’activité du 25 février 2012 intitulée Improvisez chez DUCEPPE.
TOURNÉE
ven. 05 avr. 2013 | Beloeil | Centre Culturel | 450-464-4772 |
sam. 06 avr. 2013 | Joliette | Salle Rolland-Brunelle | 450-759-6202 |
jeu. 11 avr. 2013 | Ste-Thérèse | Théâtre Lionel-Groulx | 450-434-4006 |
sam. 13 avr. 2013 | Saguenay | Auditorium Dufour | 418-698-4080 |
lun. 15 avr. 2013 | Québec | Salle Albert-Rousseau | 418-659-6710 |
mer. 17 avr. 2013 | Longueuil | Salle Pratt & Whitney Canada | 450-670-1616 |
jeu. 18 avr. 2013 | Longueuil | Salle Pratt & Whitney Canada | 450-670-1616 |
ven. 19 avr. 2013 | Shawinigan | Salle Philippe-Filion | 819-539-6444 |
sam. 20 avr. 2013 | St-Hyacinthe | Centre des arts Juliette-Lassonde de Saint-Hyacinthe | 450-778-3388 |
mar. 23 avr. 2013 | Sherbrooke | Salle Maurice O'Bready | 819-820-1000 |
sam. 27 avr. 2013 | St-Jérôme | Salle André-Prévost (Polyvalente) | 450-432-0660 |
mar. 30 avr. 2013 | Drummondville | Salle Léo-Paul Therrien | 819-477-5412 |
ven. 03 mai. 2013 | Gatineau | Salle Odyssée | 819-243-2525 |
sam. 04 mai. 2013 | Gatineau | Salle Odyssée | 819-243-2525 |
mar. 07 mai. 2013 | Trois-Rivières | Salle J.-Antonio-Thompson | 819-380-9797 |
mer. 08 mai. 2013 | L'Assomption | Théâtre Hector-Charland | 450-589-9198 #5 |
ven. 10 mai. 2013 | Ste-Geneviève | Salle Pauline-Julien | 514-626-1616 |
sam. 11 mai. 2013 | Terrebonne | Théâtre du Vieux-Terrebonne | 450-492-4777 |
mar. 14 mai. 2013 | Rouyn-Noranda | Théâtre du Cuivre | 819-797-7133 |
mer. 15 mai. 2013 | Val-d'Or | Théâtre Télébec | 819-824-2666 |
ven. 17 mai. 2013 | Laval | Salle André-Mathieu | 450-667-2040 |
sam. 18 mai. 2013 | Salaberry-de-Valleyfield | Salle Albert-Dumouchel | 450-373-5794 |
Une production - Duceppe
par Olivier Dumas
Michel Marc Bouchard s’avère être probablement cette année l’un des créateurs québécois les plus choyés et les plus chouchoutés. Après une nouvelle création (Christine, la reine-garçon, TNM) qui a reçu les éloges dithyrambiques de la presse et du public, son œuvre la plus reconnue, Les Muses orphelines, connaît ces jours-ci sa 120e production. Si la relecture de Martine Beaulne déçoit un peu, elle comporte tout de même plusieurs atouts sensibles et émouvants dans sa manche.
Écrite à la fin des années 1980, la pièce demeure certainement l’une des plus fortes, des plus sombres et des plus évocatrices de l’auteur des Feluettes et du Voyage du couronnement. Elle reprend avec une virtuosité aussi aiguisée qu’un scalpel les obsessions sur la famille dysfonctionnelle, les tabous conservateurs, les identités sexuelles marginales et les tragiques secrets enfermés comme dans un coffre verrouillé à double tour qui finiront par éclater au grand jour. Rarement son talent n’a brillé avec autant de ferveur. Le cinéaste Robert Favreau a même brillamment transposé au grand écran cet univers d’écorchés aux débuts des années 2000 avec, notamment, une remarquable composition de Fanny Mallette.
Pendant une heure quarante, l’action se déroule dans le Québec étouffant des années 1960, plus précisément au fond d’un rang du village de Saint-Ludger-de-Milot, situé au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les quatre enfants de la famille Tanguay se retrouvent réunis grâce à des subterfuges de la plus jeune sœur, Isabelle, souffrant de déficience intellectuelle. Les vérités et les mensonges se succèdent dans cet affront avec les envahissants fantômes du passé dont cette mère disparue mystérieusement.
Dès les premières minutes de la représentation, le climat d’enfermement et d’opposé est exposé avec une certaine sensibilité par la metteure en scène. Les couleurs sobres du décor donnent l’impression de se retrouver dans un passé lointain, comme dans les photographies d’un album aux pages jaunies par les années. Dans cette atmosphère fébrile aux confidences, les acteurs prennent un peu de temps à s’imposer dans l’espace et dans les intrigues construites comme un suspense. Par la suite, ils s’harmonisent assez habilement avec la parole dure, vertigineuse et tranchante du dramaturge.
Dans les années 1990, Martine Beaulne avait proposé une relecture magistrale d’Albertine en cinq temps de Michel Tremblay. À cette œuvre déjà remarquable d’intensité, elle lui conférait une inoubliable portée dramatique encore plus saisissante. Pour avoir eu la chance de voir cette production, la barre était haute pour cette autre exploration d’un classique contemporain de la dramaturgie québécoise. Malgré le travail certes rigoureux de la metteure en scène, le résultat scénique aurait été mieux servi par une vision plus organique et plus foudroyante de la partition ; il manque un peu d’éclat et d’étincelles à cette version des Muses orphelines pour soutenir le verbe rebelle et farouche de Bouchard. On se sent parfois comme dans un cocon, loin du bruit, de la tension et de la rage qui imbibe le texte.
Le soir de la première médiatique, les interprètes semblaient éprouver une certaine nervosité, surtout au tout début de la représentation. Débitées sur un ton très rapide, certaines répliques manquaient de projection et de clarté. Heureusement, les quatre personnages sont tous campés avec une vibrante émotion. Par contre, la douée Léane Labrèche-Dor se détache légèrement de ses partenaires de jeu par sa justesse foudroyante et sa parfaite élocution dans un rôle complexe. Elle évite le pathos et la caricature pour conférer une dimension troublante et profondément attendrissante à son Isabelle. En lesbienne militaire, Natalie Mallette se révèle étonnante de sobriété et de rage contenue. La sœur aînée campée par Macha Limonchik exprime tout en nuance la sécheresse qui peu à peu craquèle devant les tragédies familiales remontant à la surface. Avec les vieilles robes de sa mère qu’il porte comme une seconde peau, Maxime Denommée est également saisissant de vérité dans les errances de ce frère paumé et fantasque, plus complexe et renfermé que le traditionnel homme travesti.
«La culture, (…) c’est l’ensemble de toutes les formes (…) qui ont été plus fortes que la mort parce que la seule puissance égale aux puissances de la nuit, c’est la puissance inconnue et mystérieuse de l’immortalité», disait l’écrivain et politicien français André Malraux. Emblématique de notre peuple, la cellule familiale s’est entre-déchirée, confrontée et a expurgé ses démons dans d’innombrables morceaux de notre dramaturgie nationale. Une pièce comme Les muses orphelines transcendent ainsi les modes, les courants et les idéologies. Surtout avec une finale saisissante conçue par les concepteurs de cette production comme un chant de délivrance qui laisse percevoir une lueur d’espoir pour des êtres en quête d’humanité.