Trois frères dînent ensemble à l’occasion d’une pendaison de crémaillère en compagnie de leurs charmantes épouses. Tout se déroule pour le mieux dans le meilleur des mondes quand surgit une ravissante demoiselle que les trois frères ont mieux que bien connue.
L’atmosphère de la soirée, amorcée dans la joie de se retrouver, change alors du tout au tout : suspicion chez les femmes, panique chez les hommes. Tout y passe : méfiance, nervosité, malaise, jalousie, mensonges, secrets, tout cela finement brodé dans une comédie qui interpelle l’intelligence du spectateur.
Une comédie drôlement fine qui aborde avec brio et originalité le thème des relations conjugales et familiales, et qui rassemble des personnages qui nous ressemblent tous. Ici, ce ne sont pas les portes qui claquent, ce sont les mots.
L’esprit de famille, un véritable jeu de massacre, un ballet rythmé au cours duquel la vie de couple en prend pour son rhume.
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Décor et accessoires : Normand Blais
Costumes : Pierre-Guy Lapointe
Éclairages : Kareen Houde
Assistance à la mise en scène : Jeanne Laperle
LES CAUSERIES RÉCONFORTANTES
LE LAIT
Mercredi 8 janvier 2014
de 17 h à 17 h 45 - GRATUIT
Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts
Pour se familiariser avec les dessous de la pièce L’esprit de famille, avec la metteure en scène Monique Duceppe et les comédiens Catherine-Anne Toupin, Roger La Rue et Anne Casabonne.
LES MIDIS DUCEPPE 101
Mercredi 15 janvier 2014
de 12 h 15 à 13 h - GRATUIT
Espace culturel Georges-Émile-Lapalme
de la Place des Arts
Les 40 ans de DUCEPPE : une histoire de famille !
Les débuts de DUCEPPE, son fondateur, les pièces les plus marquantes, les tournées à travers le Québec et les créations québécoises. Avec
Louise Duceppe (directrice générale),
Monique Duceppe (metteure en scène)
et Laurent Duceppe (comédien).
Une production DUCEPPE
par Geneviève Germain
L’esprit de famille est une comédie de mœurs d’abord monté en 2007, en France, et qui y a connu un vif succès : la pièce d’Éric Assous a récolté en tout cinq prix Molière. Il est plutôt amusant de savoir qu’il a été suggéré à l’auteur de modifier le titre de la pièce, d’abord intitulée Les belles-sœurs, et d’adapter le contenu afin de mieux traverser l’Atlantique, ce qui a été fait par nul autre que Michel Tremblay. Après avoir été présentée au théâtre de Rougemont en 2011, puis au travers des régions du Québec, c’est maintenant chez DUCEPPE que la pièce prend l’affiche, dans une mise en scène de Monique Duceppe.
Explorant le terrain riche, mais souvent miné, des relations hommes-femmes, la pièce réunit trois frères et leurs conjointes à l’occasion d’une pendaison de crémaillère. Cette réunion forcée de couples tous un peu dysfonctionnels devient un véritable champ de bataille lorsque la venue d’une invitée-surprise est annoncée. On sent le malaise du côté des hommes alors que les femmes deviennent de plus en plus soupçonneuses et inquisitrices. La belle Talia fait son arrivée tardivement dans la soirée, mais juste à temps pour confirmer le flou existant autour des relations qu’elle entretient avec les trois frères, elle qui annonce avoir vécu «une relation très libre avec un homme qui l’était moins».
La pièce qui nous est offerte est largement servie par le texte intelligent et acéré d’Éric Assous. L’intrigue s’essouffle un peu en cours de route, car on découvre assez rapidement les dessous de la vie de Talia et de ses hommes, mais l’impact des répliques et les personnalités affirmées des personnages perdurent. Le texte aborde les questions de fidélité et de jalousie, tout en évitant de tomber dans la caricature et les clichés. On a simplement l’impression d’être témoin d’un souper de famille qui dégénère.
Les trois belles-sœurs qui doivent subir leur compagnie respective, en plus d’encaisser les bavures de leurs maris, sont particulièrement bien campées. Catherine-Anne Toupin incarne Nicole, une femme de maison naïve à souhait qui impatiente ses belles-sœurs tant elle en fait trop. Fortement contrastée, Anne Casabonne donne vie à Christelle, une agente immobilière superficielle qui intimide Nicole sans toutefois impressionner son autre belle-sœur, Martine, magnifiquement interprétée par Linda Sorgini. Avec une multitude de répliques acerbes, on comprend rapidement que Martine en a assez des politesses envers la famille et elle use de son intelligence pour lancer une multitude de pointes assassines.
De leur côté, les trois hommes de la pièce se défendent bien et communiquent aisément le malaise qui les envahit à la vue de la belle Talia, trouble-fête incarnée par Catherine Florent. Yves Bélanger, Antoine Durand et Roger La Rue réussissent aussi à transmettre l’absence de réelle culpabilité de la part de ces hommes qui ont pourtant bien des choses à se faire pardonner, ce qui rend l’infidélité quasiment banale dans cette pièce et surtout tolérée, lorsqu’elle vient du côté des hommes, bien sûr.
Il en ressort une comédie bien ficelée qui nous offre des personnages qu’on prend plaisir à découvrir. Certaines questions de couple pourtant lourdes sont abordées sans que le côté humoristique et plus léger de la pièce soit évacué. L’esprit de famille réussit à combiner intelligence, comédie et un habile jeu d’acteurs pour notre plus grand plaisir.