Qui a tué Wellington, le chien de Mme Shears, la voisine ? Christopher Boone, «quinze ans, trois mois et deux jours», décide de mener l’enquête. Christopher possède une intelligence remarquable et une logique imparable: il aime les listes, les plans, la vérité et Sherlock Holmes. Il connaît tous les pays du monde et les nombres premiers jusqu’à 7507. Christopher est autiste et porte en lui une part de génie. Cependant, les êtres humains le déconcertent. Tout seul, il n’est jamais allé au-delà du bout de sa rue. Mais quand son père lui ordonne de cesser ses investigations, Christopher refuse d’obéir. Au risque de bouleverser profondément le délicat équilibre de l’univers qu’il s’est construit…
Adaptation du best-seller international The Curious Incident of the Dog in the Night-Time de Mark Haddon, cette pièce signée Simon Stephens crée l’évènement partout où elle est présentée. Cette fascinante épopée d’un adolescent singulier et courageux prend vie cette saison sur les planches de DUCEPPE, portée par l’inventivité du metteur en scène Hugo Bélanger. Ce spectacle émouvant et captivant incite à poser un regard nouveau sur la différence, sur notre monde, sur nous-mêmes. Une œuvre aussi extraordinaire que son jeune héros, acclamée du West End de Londres jusqu’à Broadway avec une récolte exceptionnelle de sept Laurence Olivier Awards et cinq Tony Awards.
Texte Simon Stephens
Traduction Maryse Warda
Mise en scène Hugo Bélanger
Interprétation Stéphane Breton, Normand D’Amour, Catherine Dajczman, Lyndz Dantiste, Milva Ménard, Catherine Proulx-Lemay, Adèle Reinhardt, Sébastien René, Philippe Robert et Cynthia Wu-Maheux
Crédits supplémentaires et autres informations
Décor Jean Bard
Costumes Marie Chantale Vaillancourt
Éclairages Luc Prairie
Musique Ludovic Bonnier
Accessoires Normand Blais
Concepteur Lionel Arnould
Assistance à la mise en scène Guillaume Cyr
TARIFS |
SECTION 1rangées A à N |
SECTION 2rangées O à Q |
SECTION 3rangées R à T |
Adulte | 62,00 $ | 50,00 $ | 38,00 $ |
Jeunesse (18 à 30 ans, preuve d’âge exigée) | 38,00 $ | 35,00 $ | 28,00 $ |
Aîné (65 ans et plus, preuve d’âge exigée) | 56,00 $ | 45,00 $ | 34,00 $ |
Ado (12 à 17 ans, accompagné d'un adulte qui paie le prix courant. Une preuve d’âge est exigée.) | 25,00 $ | 25,00 $ | 25,00 $ |
Promo 24 : 24 billets pour chacune des 3 premières représentations. Détails: duceppe.com/24h | n.d. | n.d. | 24,00 $ |
Tous frais et taxes inclus
Causerie DUCEPPE
Invités :
Stéphane Breton
Catherine Proulx-Lemay
Sébastien René
Cynthia Wu-Maheux
Hugo Bélanger
Les soirées-rencontre Tout détenteur d’un billet pour la production à l’affiche peut assister à la soirée-rencontre
Une production DUCEPPE en collaboration avec Juste pour rire
Dernière production sous la direction artistique de Michel Dumont, Le Bizarre incident du chien pendant la nuit réussit le pari de conjuguer une histoire dans la tradition de chez Duceppe tout en misant sur un traitement scénique surprenant.
Quelques semaines précédant la première, le nom original de la pièce (The Curious Incident of the Dog in the Night-Time) est apparu dans l’une des répliques de Chienne(s) de Marie-Claude St-Laurent et Marie-Ève Milot où le personnage principal incarné par St-Laurent raconte, apeuré, que le plafond d’un théâtre de Londres s’était effondré lors d’une des représentations. Autrement, le public montréalais découvre ces jours-ci le nom de l’auteur du Bizarre incident, Simon Stephens. Le travail de ce dernier aurait été présenté au moins deux fois sur les scènes montréalaises, en 2016 : lors de la première édition de Territoires de parole par une mise en lecture de Charles Dauphinais d’Harper Regan et en anglais au Centaur pour Punk Rock.
Adaptation du roman de Mark Haddon, Le Bizarre incident du chien pendant la nuit plonge dans le quotidien de Christopher Boone (Sébastien René), « quinze ans, trois mois et deux jours ». Atteint d’autisme, son intelligence prodigieuse l’incite à résoudre l’énigme suivante : qui a tué Wellington, le chien de sa voisine? Attaché à son institutrice (Catherine Dajczman), le protagoniste souffre de la perte de sa mère (Catherine Proulx-Lemay). Or, il apprend que son père (Normand D’Amour) lui a menti. Cet amoureux des plans, de chiffres et de Sherlock Holmes (dont Le Chien des Baskerville) décide de se lancer dans une excursion des plus téméraires. Heureusement, il peut compter sur l’affection de son rat Toby.
Durant les deux heures et vingt minutes entrecoupées d’un entracte, l’histoire se déploie entre suspense et quête initiatique. En plus des principaux personnages, nous rencontrons diverses silhouettes qui ne font que passer, parfois en l’espace de quelques secondes. Or, malgré tous les déplacements, le public s’attache surtout aux états d’âme et revendications de l’adolescent.
Par certains de ses enjeux, la présente production se rapproche de l’un des dramaturges les plus appréciés chez Duceppe, soit Michel Tremblay. Par ailleurs, ses deux plus récentes présences sur les planches du théâtre de la rue Sainte-Catherine traitaient plus précisément du rapport affectif à la mère (représentée ici d’une certaine manière par l’enseignante) : Encore une fois, si vous permettez et Enfant insignifiant !, plus tôt dans l’actuelle saison. La personnalité touchante, mais aussi complexe de l’adolescent du Bizarre incident du chien joue beaucoup dans l’intérêt porté au récit. Rusé et têtu malgré son désir d’être aimé, il est prêt à s'affranchir de ses peurs pour retrouver la vérité.
La seule réserve concerne l’amorce du spectacle qui prend un peu de temps à s’incarner véritablement sur le grand plateau. Les voix des interprètes manquent alors encore de projection. Pourtant, quand tout rentre dans l’ordre, le rythme ne flanche pas. L’humour se pointe le bout du nez à de nombreuses occasions, notamment lorsqu’une voisine, Mme Alexander (Adèle Reinhardt), propose à Christopher un dessert qu’il refuse (parce qu’il n’aime pas la couleur jaune), tout comme les sensations fortes lorsque l’aventurier se jette sur les rails de métro pour retrouver son cher Toby.
Fidèle de Duceppe, Hugo Bélanger poursuit son exploration de mondes où l’imaginaire occupe une place prédominante. Après Peter et Alice de John Logan et Harold et Maude de Colin Higgins (dont le traitement onirique tranchait avec l’aspect contestataire du célèbre film), il plonge plus loin cette fois-ci, mais sans tomber dans la surenchère visuelle. Tout en proposant une signature personnelle, son travail évoque celui d’autres créateurs influents comme Robert Lepage (dont La Face cachée de la lune qui sera de la prochaine saison de Duceppe), mais aussi l’artiste sud-africain William Kentridge dont les mises en scène, principalement à l’opéra (La Flute enchantée de Mozart ou Le Nez de Dmitri Chostakovitch), s’amusent à inclure des projections animées et de la technique de dessin en direct. Toutefois, l’exécution scénique se distingue des précédentes de la compagnie par sa scénographie moins imposante. Elle innove aussi par l’utilisation habile des objets, comme ces tiroirs extirpés du sol pour symboliser autant des sièges de train que des pupitres d’écoliers.
Six des interprètes de la distribution se produisent pour la première fois dans cette institution théâtrale : Catherine Dajczman, Lyndz Dantiste, Milva Ménard, Catherine Proulx-Lemay, Philippe Robert et Cynthia Wu-Maheux. Si l’ensemble rend bien les divers rôles de la partition, Sébastien René (déjà dans les deux précédentes réalisations du metteur en scène chez Duceppe) démontre une vivacité incroyable et une énergie physique fougueuse dans un rôle exigeant, portant beaucoup cette œuvre sur ses épaules.
Le Bizarre incident du chien pendant la nuit constitue ainsi le pont entre le passé et l’avenir de Duceppe, en plus d'une amorce prometteuse des deux nouveaux directeurs artistiques : David Laurin et Jean-Simon Traversy.