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Du 25 octobre au 2 décembre 2017

Petite Italie. Dimanche après-midi. Un léger vent de panique se lève dans l’appartement de Tony. Il est sans nouvelles de sa femme Amanda. Elle, qui veille à tout, est sortie faire des courses et ne revient pas. Cette mystérieuse disparition provoquera par ailleurs un retour aussi inattendu qu’explosif : celui d’Ivana, la marginale… Au fil d’un drame irrésistiblement comique, une galerie de personnages hauts en couleur est forcée de mettre en pièces les belles apparences. Les couteaux voleront bas, les paroles égratigneront. Et, un dimanche après-midi dans la Petite Italie, la vérité éclatera enfin au grand jour.

Cette nouvelle pièce de l’auteur de Mambo Italiano et des Chroniques de Saint-Léonard met en scène une famille d’Italo-Montréalais figée dans le déni et l’évitement. Malgré leur savoureux franc-parler et un sens du drame typiquement italien, tous refusent de reconnaître une réalité qui « déshonore ». On s’accroche au passé, esquivant le présent. Un drame à l’italienne, nouveau genre, où Steve Galluccio fait allègrement volte-face du tragique au comique, au cœur d’un univers qu’il connaît parfaitement.

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Texte Steve Galluccio
Mise en scène Monique Duceppe
Interprétation Davide Chiazzese, François-Xavier Dufour, Michel Dumont, Roger La Rue, Danièle Lorain, Marie Michaud, Pascale Montreuil

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Trois ans après Les Chroniques de St-Léonard, Steve Galluccio propose Les secrets de la Petite Italie, un cocktail d’humour léger, servi au théâtre Jean-Duceppe jusqu’au 2 décembre, qui s’avère facile à consommer malgré l’amertume laissée en bouche par un triste dénouement. Comme dans sa précédente pièce, l’auteur dresse le portrait d’une famille d’Italiano-Québécois qui habite le quartier montréalais de son enfance. Se déroulant à l’époque actuelle, l’intrigue débute suite au départ subit d’Amanda, l’épouse de Tony. Réunis par l’inquiétude, famille et amis s’imposeront chez lui ravivant certains conflits du passé. L’arrivée d’une mystérieuse femme qui semble tout savoir viendra ajouter de l’huile sur le feu engendrant colère et remords. Figure transgenre, cette dernière engagera un dur combat entre le déni et la vérité. Malgré sa mise en scène des plus conformes, ce spectacle, grâce à des personnages à la fois touchants et détestables, donne à jouir autant qu’à réfléchir.

Alors qu’un tapis de fleurs tout simplement magnifique habille le centre de l’avant-scène tout au long du spectacle, c’est un rideau aux couleurs de l’Italie qui s’ouvre et dévoile un décor élaboré dans les moindres détails. Recréant réalistement l’intérieur chaleureux d’un domicile familial typique de Montréal, Normand Blais mérite d’être félicité. Probablement conçus dans un même souci de vraisemblance, les costumes de Pierre-Guy Lapointe appuient la personnalité de chacun des protagonistes en toute simplicité. Une mention spéciale s’oblige pour l’habit de François-Xavier Dufour qui, malgré son travestissement, semble tout à fait à l’aise dans ses mouvements et lui permet d’avoir une prestance plutôt séduisante. Sans jamais aller dans le cliché, celui-ci incarne le personnage d’Ivana avec une sensibilité et une sincérité qui s’éloignent totalement des préjugés populaires et offre de quoi s’interroger sur le fondement de plusieurs jugements sociaux trop souvent considérés comme universels.

Visant toujours une authenticité remarquable, Monique Duceppe paraît avoir dirigé ses acteurs vers un jeu agréablement bien rythmé. Faisant ressortir le comique d’un quotidien banal tout en allégeant la portée dramatique de l’action, la metteure en scène fait oublier l’écriture un peu prévisible de Galluccio en attribuant un caractère propre à chaque personnage et permet une mixité d’individus amusante. Assistée par Carol Gagné, Monique Duceppe semble avoir veillé à l’équilibre de plateau donnant à chacun un espace raisonnable pour évoluer en toute liberté pour le grand plaisir de l’auditoire. D’ailleurs, aussi drôle qu’émouvant, Michel Dumont vole la vedette dans la peau d’un grand-père dont il est plaisant d’identifier à quelqu’un de son entourage. Attendant constamment la petite remarque qui détendra l’atmosphère, les spectateurs se languissent de sa prochaine parole. Même si leur rôle est moins réjouissant dans l’ensemble, le reste des comédiens s’avère fort convaincant, tous collé à un réalisme soutenu grandement apprécié.

Même si la pièce ne se conclut pas dans une ambiance qui invite à rire comme pour le spectacle en général, les dernières répliques font espérer à un renouement possible. Tourner en dérision les chicanes qui, malgré tout, nous rassemblent, n’est-ce pas la meilleure façon d’accepter leurs impacts malheureux ? Avec des visages enthousiastes, nombreux sont ceux qui retournent à leur dure réalité en s’étonnant de voir que le temps a si vite passé. Il est à parier, après avoir été applaudis haut et fort, que « les secrets de la Petite Italie » ne se raconteront pas en catimini !

27-10-2017

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