Deux ennemis jurés se rencontrent. Des décennies de haine les ont menés là, à braver l’interdiction de contact pour tenter de trouver une issue au conflit qui déchire leurs peuples. À l’origine de cette réunion improbable : un couple de diplomates norvégiens aux manières peu orthodoxes. Avec ruse, détermination et persuasion, ils se sont lancé un défi insensé : orchestrer une série de négociations clandestines entre l’État d’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine. Privilégiant une démarche plus intime, loin des caméras et des avocats, ces deux visionnaires verront leurs efforts aboutir à la signature des célèbres accords d’Oslo de 1993. Oslo raconte leur incroyable histoire.
Thriller humaniste absolument captivant, drôle et intelligent, Oslo témoigne du parcours véridique et hors du commun d’un groupe d’hommes et de femmes qui, dans le plus grand des secrets, ont tout risqué pour la paix. Après deux années de recherches, d’entrevues et de voyages, l’auteur américain J.T. Rogers livre une œuvre personnelle fascinante, ancrée dans un contexte historique complexe. Plusieurs fois récompensée depuis sa création à New York en 2016, Oslo a notamment reçu le convoité Tony Award de la Meilleure pièce.
Texte J.T. Rogers
Mise en scène Édith Patenaude
Traduction David Laurin
Interprétation Emmanuel Bilodeau, Isabelle Blais, Félix Beaulieu-Duchesneau, Luc Bourgeois, Jean-François Casabonne, Steve Gagnon, Reda Guerinik, Ariel Ifergan, Marie-France Lambert, Justin Laramée, Jean-Moïse Martin, Manuel Tadros
Crédits supplémentaires et autres informations
Décor Odile Gamache
Costumes Cynthia St-Gelais
Éclairages Julie Basse
Musique Mathieu Désy
Accessoires Normand Blais
Assistance à la mise en scène Caroline Boucher-Boudreau
TARIFS |
SECTION 1rangées A à N |
SECTION 2rangées O à Q |
SECTION 3rangées R à T |
Adulte | 64,00 $* | 51,00 $* | 39,00 $ |
Jeunesse (billet au prix de l'âge, 18 à 35 ans, preuve d’âge exigée, duceppe.com/TonAge) | - | - | - |
Aîné (65 ans et plus, preuve d’âge exigée) | 57,00 $* | 46,00 $* | 34,00 $ |
Ado (12 à 17 ans, accompagné d'un adulte qui paie le prix courant. Une preuve d’âge est exigée.) | 25,00 $ | 25,00 $ | 25,00 $ |
Promo 24 : 24 billets pour chacune des 3 premières représentations. Détails: duceppe.com/24h | n.d. | n.d. | 24,00 $ |
Tous frais et taxes inclus
* à partir de
Causerie DUCEPPE
DUCEPPE tiendra une discussion publique pour souligner le 25e anniversaire de la signature des accords d'Oslo le vendredi 7 septembre 2018 à 17h, dans le théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts.
Les panellistes Sami Aoun (Directeur de l'observatoire sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord de la Chaire Raoul-Dandurand), l’honorable Jacques Saada (ancien ministre fédéral) et Manon Globensky (journaliste à Radio-Canada) ont été invités par DUCEPPE dans le cadre des activités entourant la présentation de la pièce de théâtre Oslo, qui retrace les négociations clandestines ayant mené à la signature de ces accords historiques.
La discussion sera animée par Brian Myles, rédacteur en chef du Devoir.
Le public est invité à assister et participer à la discussion gratuitement, en réservant une place sur duceppe.com/entretiens-Oslo
Les accords d'Oslo de 1993 posèrent les premiers jalons d'un premier accord de paix entre Israël et la Palestine.
Une production DUCEPPE
La question du conflit israélo-palestinien n’a rien de simple, elle prend racine dans des siècles d’histoire et s’enterre sous des couches et des couches de détresse humaine, de terres ravagées, d’inimitiés profondes et de méfiance. Monter le drame Oslo, qui raconte un des nombreux épisodes politiques de ce conflit, représentait donc un pari audacieux pour les jeunes et nouveaux directeurs artistiques du Théâtre Duceppe, Jean-Simon Traversy et David Laurin.
La metteure en scène Édith Patenaude, qu’on a chaque fois plaisir à revoir à Montréal, relève le défi avec un grand souci de représenter les différents partis et de proposer une lecture limpide d’un conflit complexe. Le texte de l’auteur américain JT Rogers met la table pour un spectacle qui se vit comme un véritable suspense.
Il y a 25 ans, dans le plus grand secret, en Norvège, se négociait un accord de paix entre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et des universitaires représentant très officieusement le gouvernement israélien de Shimon Peres. Le tout sous la houlette du sociologue norvégien Terje Rød-Larsen, convaincu que la réussite d’un tel accord passe par une façon plus humaine, moins protocolaire et rigide, de faire se rencontrer et discuter les deux partis. À ses côtés, la figure forte, logique et déterminée de Mona Juul, son épouse, ambassadrice de la mission norvégienne des Nations Unies.
La metteure en scène Édith Patenaude (...) relève le défi avec un grand souci de représenter les différents partis et de proposer une lecture limpide d’un conflit complexe.
Tous les acteurs prennent place sur scène, dans des estrades, comme pour assister à un affrontement sportif. Mais ici, les échanges costauds sont verbaux; les protagonistes d’Oslo se mesurent dans l’arène, tantôt se serrent la main dans une ambiance tendue, tantôt blaguent sur un ton bon enfant. Le vent pouvant changer brusquement dans un sens ou dans l’autre, une blague innocente pouvant pratiquement mettre un terme au dialogue. La production transcrit à merveille cet équilibre constamment fragilisé par une histoire et un présent lourds de tensions politiques, de revendications territoriales et de violences meurtrières, car les attaques de part et d’autre se poursuivent alors même que Larsen tente à tout prix de garder ouvert ce canal de communication entre ces frères ennemis.
Dans la peau de Larsen, Emmanuel Bilodeau dégage ce qu’il faut de candeur et d’entêtement (parfois aveugle) pour mener le bal, épaulé par Isabelle Blais, qui hérite d’une grande partie de la narration et des explications socio-politico-historiques. Dans les circonstances, la comédienne s’en tire plutôt bien, même si ce rôle d’exposition la limite à un ton plus neutre qui fait peu ressentir la personnalité charismatique évoquée par les autres personnages. Parmi les autres membres de la distribution, Manuel Tadros, en membre du comité central de l’OLP, et Ariel Ifergan, en vice-ministre des Affaires étrangères, se démarquent particulièrement en se faisant les piliers principaux des négociations, autour de la table ou en coulisses.
La production se laisse bercer par des airs jazz, joués par deux musiciens sur scène à la contrebasse et à la batterie, qui noient malheureusement parfois le propos malgré les micros-casques des comédiens (avec, en plus, quelques ennuis de micro au soir de la première). À l’inverse, la scénographie signée Odile Gamache nous sert une belle illustration de la théorie de Larsen. L’encombrement initial de la scène, avec une vingtaine de classeurs métalliques qui restreignent d’abord les déplacements des acteurs et séparent littéralement les personnages, fait peu à peu place à un espace dégagé où les négociateurs peuvent enfin se voir et se parler franchement.
Pendant toute la représentation, et malgré l’espoir que fait naître le fragile équilibre humain finalement trouvé à Oslo, impossible de ne pas penser à la situation politique et sociale qui prévaut encore, 25 ans plus tard, en territoires palestiniens aussi bien qu’en Israël. Les accords d’Oslo auront au moins eu le mérite de prouver que le dialogue est possible, et la production de Duceppe qu’il est possible de raconter clairement et avec passion cette histoire aux multiples ramifications.