Sans frontières entre la poésie, le drame, l’anecdote et l’autodérision, un auteur-compositeur au cœur de la soixantaine retrace ses origines. « Je suis né sans mon consentement, premier prix de consolation dans un concours de circonstances, indépendantes de ma volonté… », lance Michel Rivard dans ce récit impressionniste où il plonge loin derrière, revenant sur sa conception, sa naissance, son enfance, sa jeunesse… Où il raconte l’histoire de ses parents ainsi que sa découverte, sur le tard, de ce qui n’allait pas dans leur relation trouble. Une proposition théâtrale qui mêle, dans un doux désordre, fiction et autobiographie, et relate la quête d’un homme pour retrouver les morceaux de son passé qui lui ont échappé.
Inspirée de sa propre recherche identitaire amorcée il y a quelques années, cette œuvre est la plus personnelle de Michel Rivard. Ce spectacle théâtral dont Claude Poissant assure la mise en scène déploie un long monologue, ponctué de chansons originales que le chanteur livre en toute simplicité, accompagné du musicien Vincent Legault. Créé et présenté à guichet fermé à La Licorne en avril 2019, puis en tournée à travers le Québec, L’origine de mes espèces revient à Montréal à la fin de 2019. DUCEPPE se réjouit d’accueillir cette performance unique de l’un des créateurs les plus marquants de la scène culturelle québécoise.
Texte, chansons et interprétation Michel Rivard
Mise en scène Claude Poissant
Musicien sur scène Vincent Legault
Crédits supplémentaires et autres informations
Décor Patrice Charbonneau-Brunelle
Éclairages Martin Labrecque
Arrangement et atmosphères musicaux Philippe Brault
Conseillère dramaturgique Alexia Bürger
TARIFS |
SECTION A | SECTION B | SECTION C | SECTION D |
Courant | 70,00 $ | 65,00 $ | 52,00 $ | 40,00 $ |
Aîné (65 ans et plus, preuve d’âge exigée) | 67,00 $ | 62,00 $ | 49,00 $ | 37,00 $ |
Jeunesse (18 à 35 ans, preuve d’âge exigée) | 39,00 $ | 37,00 $ | 36,00 $ | 30,00 $ |
Ado (17 ans et moins, preuve d’âge exigée) | 25,00 $ | 25,00 $ | 25,00 $ | 25,00 $ |
Une production La Maison Fauve
Troquant la salle plus intimiste de La Licorne pour la salle plus spacieuse de Duceppe, Michel Rivard reprend son théâtre musical L’origine de mes espèces pour une autre série de représentation. Mis en scène bien simplement par Claude Poissant, ce spectacle donne à son sujet toute l’attention du public, rendant ce dernier déjà avide de connaître le dénouement de cette quête identitaire dès les premières répliques.
Même s’il semble quelque peu accessoire par le rôle modeste qu’il joue dans la compréhension de ce qui est présenté, le dispositif scénique plutôt banal conçu par Patrice Charbonneau-Brunelle permet à la fiction de coexister avec la réalité. L’ajout d’une porte bien en évidence sur la scène suffit à figurer l’acte théâtral qui laisse planer un doute sur la véracité de tout ce que raconte l’auteur-compositeur-interprète de manière si métaphorique. La présence toute en subtilité du musicien Vincent Legault sur scène semble également aller en ce sens alors que ce dernier, à peine éclairé, semble faire partie du décor.
Comparable aux chansons qui ont fait sa renommée, son texte s’avère d’une grande intelligence qui est plaisante à constater au fur et à mesure du récit qu'il nous offre.
À l’inverse, l’étoile qu’est Rivard brille de mille feux sous l’éclairage chaleureux de Martin Labrecque. Un tel contraste ne manque pas de rappeler qui est le principal sujet de la soirée, et ce, avec raison. Toujours aussi habile avec les mots, l’ex-membre du groupe Beau Dommage enchaîne les anecdotes de famille dans un langage qui lui est propre. Comparable aux chansons qui ont fait sa renommée, son texte s’avère d’une grande intelligence qui est plaisante à constater au fur et à mesure du récit qu'il nous offre. De son enfance aux côtés de parents malheureux à sa résilience qui le fait sentir vieux, il se raconte à travers un passé dans lequel plusieurs se reconnaîtront à coup sûr. Grâce au travail de Marcella Grimaux à la conception vidéo, des projections de photos en noir et blanc appuient ses dires et renforcent le caractère intimiste de la représentation. Dommage que l’immensité de la salle du Duceppe, comparé à la Grande Licorne, n’est pas idéale pour recréer l’intimité propice aux confessions.
L’expertise et la fascination de Poissant pour l’artiste se remarquent dans sa mise en scène. S’il y a des moments où il est possible de sentir que certains déplacements ou gestes ont été placés, c’est l’homme au-delà de l’auteur-comédien-chanteur qui est mis de l’avant. Empreint d’une sensibilité et d’une fragilité palpable, Michel Rivard offre une performance des plus authentiques. Sa générosité fait le succès du spectacle. Révélant de tristes vérités avec humour et ironie, il s’assure de ne jamais tomber dans la lourdeur, faisant de son spectacle un divertissement sur toute la ligne. Cela dit, l’émotion est au rendez-vous. Partageant ses peines et déceptions d’enfant, d’adolescent et d’adulte, il fait preuve d’une ouverture qui va droit au cœur et qui, visiblement, paraît libérer la conscience.
Pendant près de deux heures, voyant Rivard seul sur une grande scène presque vide devant une assistance aussi nombreuse, il est impossible de ne pas se sentir concerné par un tel dévoilement. Chaque mot est choisi avec soin afin de créer des images claires avec des souvenirs flous. Si le choix de salle peut être questionné, il n’en demeure pas moins que Michel Rivard, grâce à des concepteurs respectueux de son œuvre, réussit à faire de L’origine de mes espèces une intrigue captivante ponctuée de chansons qui, tels des points de suspension, laissent le public quitter la salle la tête pleine d’interrogations.
Dates antérieures (entre autres)
Du 2 au 13 avril 2019 - La Licorne