Trois générations d’une famille afro-américaine,
les Younger, vivent entassées dans un appartement
d’un quartier pauvre de Chicago. Nous sommes dans
les années 50 et chacun des membres de ce foyer voit
ses opportunités limitées par la domination blanche.
Ils aspirent malgré tout à une vie meilleure et leurs
rêves s’enflamment alors que la prime d’assurance
du patriarche décédé est sur le point d’arriver. Mama
envisage d’acheter une maison ; son fils Walter Lee
veut investir dans un magasin d’alcool ; Beneatha, la
cadette, dégourdie et idéaliste, veut poursuivre ses
études en médecine. Tandis que chacun entrevoit
enfin la chance de s’élever, une crise familiale éclate.
Dix mille dollars c’est beaucoup, mais insuffisant pour
réaliser tous les rêves et pour anéantir toute injustice.
Dans un monde dur et en mutation, les luttes héroïques des Younger tissent une histoire intemporelle d’espoir, d’amour et de courage. Au coeur de celle-ci se dégage la force des femmes, doublement opprimées puis tiraillées entre un besoin de s’émanciper « à l’Américaine » et la préservation de leur identité noire. Ce récit visionnaire de la dramaturge Lorraine Hansberry, première pièce d’une Afro-Américaine à être produite à Broadway, a marqué un tournant dans l’histoire du théâtre. Attirant les foules, elle récoltait en 1959 le New York Drama Critics’ Circle Award de la meilleure pièce, une première pour un auteur noir. S’imposant comme une oeuvre phare de son époque et bien au-delà, cette pièce demeure l’une des plus inspirantes de la dramaturgie américaine.
Texte Lorraine Hansberry
Mise en scène Mike Payette
Traduction Mishka Lavigne
Avec Frédéric Pierre, Patrick Émmanuel Abellard, Lyndz Dantiste, Myriam De Verger, Malik Gervais-Aubourg, Tristan D. Lalla, Tracy Marcelin, Mireille Métellus, Éric Paulhus, Jason Selman
Crédits supplémentaires et autres informations
Titre original : A Raisin in the Sun
Décor Eo Sharp
Costumes Elen Ewing
Éclairages Luc Prairie
Musique Mathieu Désy
Accessoires Normand Blais
Assistance à la mise en scène Élaine Normandeau et Dayane Ntibarikure
Soirée-rencontre : 17 septembre
Les représentations en après-midi sont maintenant à 15 h.
Les représentations du samedi soir sont devancées à 20 h.
TARIFS SAISON 2019-2020 |
SECTION A | SECTION B | SECTION C | SECTION D | SECTION E |
Courant | 70,00 $ * | 65,00 $ * | 52,00 $ | 40,00 $ | 25,00 $ |
Aîné (65 ans et plus, preuve d’âge exigée) | 67,00 $ * | 62,00 $ * | 49,00 $ | 37,00 $ | 25,00 $ |
Jeunesse (18 à 35 ans, preuve d’âge exigée) | 39,00 $ | 37,00 $ | 36,00 $ | 30,00 $ | 25,00 $ |
Ado (17 ans et moins, preuve d’âge exigée) | 25,00 $ | 25,00 $ | 25,00 $ | 25,00 $ | 25,00 $ |
18 à 35 ans : ton âge = ton prix (duceppe.com/TonAge)
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Clients non abonnés
Il est possible de demander un changement de date pour les billets simples (frais de service applicables) à la billetterie de la Place des Arts:
514 842-2112 ou sans frais 1 866 842-2112.
Une production DUCEPPE
Produite pour la première fois en français, la pièce à succès A Raisin in the Sun de l’auteure afro-américaine Lorraine Hansberry ouvre la saison du Théâtre Duceppe en grand. Rebaptisé Héritage par Mishka Lavigne qui en a assuré la traduction dans un français assez familier, le texte est sans temps mort, truffé de répliques cinglantes bien choisies et parsemées de quelques jurons ou expressions québécoises dont l’emploi peut surprendre, mais qui en font un spectacle que tous pourront appréciés malgré la triste réalité de misère représentée.
Supportés par un travail de conception aussi méticuleux, tous les comédiens brillent de mille feux.
Orchestré dans une scénographie des plus réalistes conçue par Eo Sharp et soutenue par l’excellent travail de l’accessoiriste Normand Blais, le metteur en scène Mike Payette jouit d’un espace de jeu sur deux étages où l’étage inférieur constitue l’appartement modeste des Younger, alors que le palier supérieur sert à figurer le prolongement de l’immeuble. Délimité par de frêles murs de bois et surchargé de meubles ou d’accessoires usés, mais très colorés, l’espace du bas se transforme en un magnifique tableau animé aussitôt éclairé. Si le second étage avait pu être davantage exploité, la présence du musicien Jason Selman comme voisin du deuxième apporte un côté organique visuellement intéressant aux décors, alors que celui-ci se charge de l’ambiance sonore durant les brefs changements de décor effectués par les interprètes. Surplombée par l’éclairage de Luc Prairie, la scène se transforme en une demeure familiale des plus chaleureuses digne d’affecter les nostalgiques dans la salle. De pair avec le mobilier, les costumes d’Elen Ewing sont de teintes et de styles variés très représentatifs du caractère et du rôle que chacun occupe dans la dynamique familiale. Supportés par un travail de conception aussi méticuleux, tous les comédiens brillent de mille feux.
La complicité qui unit la troupe menée par Payette est tout simplement remarquable. Que ce soit par l’entremise d’un regard tendre ou l’échange d’une simple caresse, l’amour et la solidarité qui s’en dégagent ne peuvent que les rendre attachants. Dans le rôle de l’imprévisible Walter Lee Younger, Frédéric Pierre s’investit à fond, s’efforçant de maintenir son intensité du début à la fin. Ses échanges assez enflammés avec celles qui personnifient sa femme (une Myriam De Verger tout en nuances) et sa sœur (une Tracy Marcelin complètement assumée) s’avèrent des moments assez poignants par leur réaliste. Sous les traits de leur fils Travis, le jeune Malik Gervais-Aubourg étonne par son énergie et sa présence sur scène. Pour ce qui est de la performance de Lyndz Dantiste et de Patrick Émmanuel Abellard, il est amusant de voir évoluer ses deux hommes tandis que les étudiants qu’ils incarnent sont de caractères totalement opposés, mais dont l’attirance à l’égard du personnage de Marcelin réunit. Chacun amène sa propre touche d’humour au spectacle décochant quelques rires au passage. Celle qui retient particulièrement l’attention demeure Mireille Métellus en parfaite matriarche de la famille Young. Réunissant force de caractère et sagesse dans une même femme, Lena Younger s’avère une mère, une belle-mère et une grand-mère drôle par son intensité, mais dont les propos vont droit au cœur. Un rôle que Métellus a assuré avec brio, à en croire les applaudissements bruyants de la foule lors de son salut. Bien que seulement présents après l’entracte, Éric Paulhus et Tristan D. Lalla ont su livrer un jeu à la hauteur de leurs collègues. Payette peut se féliciter d’avoir su diriger ses comédiens vers une si belle réussite collective.
Après plus de deux heures à entendre les Younger se disputer pour ensuite se réconcilier et s’aimer, il est évident que l’histoire d’Héritage n’a rien de bien révolutionnaire. Malgré le contexte difficile dans lequel l’œuvre originale a été écrite, cela demeure un texte centré sur la vie de famille. Mike Payette et son équipe l’ont bien compris. Avec une distribution tissée serrée et une équipe de production bien accordée sur la même idée, la création d’un spectacle de qualité rempli d’humanité est assurée.