11 mars 2010, 20h
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LuiLui, Fantaisie existentielle

(marionnettes pour adulte)
Texte : Marc-Antoine Cyr
Mise en scène : Marcelle Hudon
Marionnettiste - interprétation : Pier Dufour

Univers de joie, de gravité et de finesse, cette fable poétique et lucide nous offre, par ses réflexions et avec une intimité déroutante mais nécessaire, une manière différente de voir le monde.

KoBoL juxtapose des univers uniques liés par une musique atmosphérique. La démarche artistique de la compagnie s’est rapidement distinguée par son exploration d’un langage théâtral alliant, en un « cabinet de curiosités », marionnettes, ombres, objets, marionnettistes-interprètes et musique originale

Scénographie : Louis Ayotte
Musique : Jean-François Léger
Lumière : Nancy Longchamp
Marionnettes et objets : Mélanie Charest

Une présentation et une production KoBol Marionnettes

Maison de la culture Côte-des-Neiges
5290 ch. de la Côte-des-Neiges
Billetterie : 514-872-6889

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Dates antérieures

Du 12 au 21 novembre 2009, mardi au sam. 20h - La Chapelle

par David Lefebvre

Pier Dufour est l'un des plus talentueux marionnettistes du Québec. Cofondateur de la compagnie KoBol Marionnettes, qui nous a offert dans le passé de splendides spectacles, comme Jolis deuils, îLo ou ekos, il revient, seul cette fois, présenter le projet le plus intime de sa carrière.

Lui, Fantaisie existentielle pourrait être considérée comme une fable moderne, un conte métaphorique sur notre vie, nos sources d'angoisse, d'isolement, de tentatives de guérison. Pourtant, c'est bien de l'homme de théâtre dont il est plus ou moins question. Pier Dufour est atteint depuis quelque temps d'une maladie inflammatoire et dégénérative de la colonne vertébrale. Lors d'une rencontre avec l'auteur Marc-Antoine Cyr, l'idée de s'inspirer du mal dont souffre le corps de Pier Dufour a germé. Le résultat est une introspection fantaisiste, une incursion poétique dans la quotidienneté. La trame narrative nous présente un homme qui accumule les visites chez différents docteurs. Mais peu de mots sont prononcés; la mise en scène de Marcelle Hudon se concentre sur le rapport du comédien-manipulateur envers certains objets, du déséquilibre existentiel, de la modification de certains rituels.

Dufour ferme, en début de spectacle, son espace de jeu d'un cordon bleu, dont il ne sortira qu'à la toute fin. Les objets qu'il utilise, conçus par Mélanie Charest, sont assez restreints. D'abord, une représentation de la colonne vertébrale, séparée en quatre parties, qu’il triture, manipule et fait parler, ainsi qu’une petite table rouge. Puis, un instrument à cordes, rappelant un shamisen, et une cage rouge, gardant enfermé un pantin de bois articulé, une réplique miniature du personnage en scène. Cette toute petite marionnette lui permet de se représenter hors de lui et d'explorer le passé et le présent. Avec beaucoup de douceur, l'interprète manie avec soin tous les accessoires qui sont à sa disposition; certains moments sont limpides de vérité, d'autres s'aventurent dans une poésie visuelle dont le sens peut être plus difficile à saisir.

La musique originale de Jean-François Léger prend une place de choix dans la narration émotionnelle du spectacle. En suggérant une ambiance atmosphérique d’une touchante sensibilité, qui emprunte un peu au jazz et au classique, elle trace la voie vers une autre trame du texte, accessible que par le non-dit. La lumière, conçue par Nancy Longchamp, s'assure de bien cerner l'espace de création, éclairant principalement de trois angles différents. Les jets lumineux permettent quelques jeux d'ombres, mais surtout, la possibilité d'appuyer la poésie qui émane de certaines scènes.

Pier Dufour est en parfait contrôle de toutes les manipulations et nous offre d'accéder à une partie de lui, de son rapport avec son corps, de sa vision sur la vie et la mort. Lui, Fantaisie existentielle est un spectacle tout en lenteur, dans lequel le public entre doucement, contemple, capte la perte d'équilibre et se laisse malgré tout porter par la fantaisie et le talent de son interprète.

14-11-2009

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