Texte : Armando Llamas
Mise en scène : Jean Boillot
Avec Katia Lewkowicz, Philippe Lardaud, Jean-Christophe Quenon
No way, Veronica ! est un faux film hollywoodien mettant en scène les stars américaines des années 80, Peter Falk, Gina Lollobrigida, Stanley Baker... Le scénario-catastrophe raconte l’histoire de chercheurs météo sur une île subantarctique dont l’univers masculin est perturbé par une vamp nymphomane (interprétée par l’actrice montante du cinéma français, Katia Lewkowicz) qui cherche à pénétrer la base scientifique en se déguisant en chien, en professeur ou en E.T. Le travail combiné de Jean Boillot, metteur en scène, et David Jisse, compositeur, fait basculer cette comédie hilarante dans un spectacle mi-pièce de théâtre mi-concert électro/pop, une science-fiction loufoque, jubilatoire et musicale où se croisent les cultures théâtrales, musicales et cinématographiques des années 80.
Musique : David JIsse
Environnement sonore : Christophe Hauser
Lumière : Ivan Mathis
Une production La Spirale, Compagnie Jean Boillot, une coproduction La muse en circuit
La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738
Acheter vos billets en ligne en cliquant ici
par Mélanie Thibault
Un délire pour l’ouïe.
Trio blanc comme neige. Situation : une bombe sexuelle interprétée par Gina Lollobrigida, alias Veronica Evans, alias Katia Lewkowicz, vient perturber un univers purement masculin. Lieu : Base météorologique d’une île subantarctique. Point commun : le plaisir du son et le délire du verbe.
Dès l’entrée du premier acteur, le spectateur comprend que le voyage sera sonore : le mouvement lent des pas accompagnés du son de leur impression dans la neige installe l’ambiance. Plusieurs personnages sont incarnés par une seule et même actrice au timbre vocal variable. Le thème est lancé : le machisme de ces hommes assignés à la station d’études météorologique. Représentées par la voix d’une femme, les scènes trouvent leur part d’humour, sans quoi il n’y aurait pas eu d’intérêt à représenter ces scientifiques plus amoureux des pingouins que de la chaleur féminine. L’interprète Lewkowicz l’a visiblement saisi et apporte une part risible et cruelle aux personnages masculins tout en révélant l’absurdité du comportement bimbo typiquement féminin de l’actrice principale. Nul n’est épargné. Le ludisme est roi et les images fusent grâce à la qualité des interprètes.
Le dispositif scénique se résume à des micros, des amplis, un beat box et quelques autres outils technologiques. L’équipe nous emmène loin de la réalité, à la fois en constante référence à celle-ci, par la mise en abîme, le surjeu, la facticité des répliques phares d’Hollywood et des films de série B. Ce qui sort de la simple parodie : le talent du décalage, l’implication des interprètes, les nuances sonores, la composition rythmique. Une création tirée des textes d’Armando Llamas pour le moins dépaysante.
L’avantage de cette pièce incomparable en son genre, c’est qu’il y aura une suite. La Compagnie française Jean Boillot reviendra au Québec. À ne pas manquer !