Du 25 janvier au 10 février 2009
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Scotstown

Texte, mise en scène et interprétation : Fabien Cloutier

Le rire côtoie la colère et le quotidien rencontre le merveilleux dans ces histoires folles où l’auteur et interprète du spectacle donne, au grand plaisir des spectateurs, plusieurs permissions ! Ses récits vous mèneront d’un petit bar de la Ste-Catherine aux fameux monuments de neige de St-Bernard et de la statue de Champlain à Québec à… Scotstown, bien entendu !

Drôle, cru et provocant, Scotstown, c’est une virée hallucinatoire dans ce que la mythologie québécoise a de plus pittoresque. À travers Scotstown, vous vivrez de mémorables saouleries,  vous ferez des rencontres surnaturelles et vous découvrirez des personnages attachants et d’autres… moins rassurants !  Écrit, joué et mis en scène par le comédien Fabien Cloutier, ce spectacle est tiré du conte « Ousqu’ié Chabot » qu’il avait présenté aux Contes Urbains en décembre 2005 à La Licorne.

Équipe de conception : Maude Audet, Patrick Campagna et Fabrice Tremblay

Carte Prem1ère
Régulier : 20$
Abonnés : 10$
Dates Prem1ères :
25 janv. au 3 févr.

dimanche à 15:00 / lundi à 20:00 / mardi à 21:00

Une production Bavota communications

La Petite Licorne
4559, avenue Papineau
Billetterie : 514-523-2246

par Mélanie Viau

Janvier achève et on a l’impression que le froid canadien ne fait que commencer à nous pincer l’épiderme au point de ne plus vouloir sortir de nos foyers chauffés trop cher. On rêve de réunions festives post temps des fêtes, on espère pouvoir rire de bon cœur avant la première fonte de neige. Bonne nouvelle : les solitaires saisonniers blasés de leur écran télé sont invités à se rassembler collés-collés à la Petite Licorne pour une soirée sans gants blancs ni grands mots auprès d’un conteur beauceron qui n’a assurément pas la langue coincée dans la poche de son jean. Veuillez bien, s’il vous plaît, laisser vos préjugés et vos bouchons pour oreilles sensibles au vestiaire, et prévoyez un léger mal de côtes à la sortie… vous vouliez rire, eh bien vous serez grassement servis !

Après avoir fait un tabac monstre aux Contes Urbains 2005 avec sa création Ousqu’y é Chabot ?, le comédien, auteur et metteur en scène Fabien Cloutier donne suite à cette virée cauchemardesque avec sa pièce Scotstown, dans laquelle son personnage du bon jack trouillard et baveux comme dix devra, sans son chum Chabot, faire face à plusieurs réalités jusqu’alors ignorées. Explosif et dérangeant, ce texte pour les 13 ans et + (coté 18 ans et + lors de son passage au Festival de théâtre de rue de Lachine) dévoile toute la richesse d’une mythologie québécoise qu’on a trop souvent gavée de clichés, et qui pourtant contient en elle une véritable force fraternelle, un humanisme franc, dur et défendable avec les poings bien serrés. Notre dramaturgie contemporaine a besoin d’une telle œuvre.

La chaise rustique du conteur, un véritable objet d’art fait d’un alliage de bois, de métal et de trophées de chasse (signé Maude Audet), fait office d’unique élément de décor pour les quatre contes présentés. La trame narrative tissant le lien entre Ousqu’y é Chabot, Le Cousin, Les Russes et Le retour de l’enfant prodigue suit l’ordre chronologique des aventures trop réelles et surnaturelles de notre Scotstownois, nous embarquant dans le road trip allant du petit village de 600 habitants de Scotstown jusque sur la Ste-Catherine, puis au « Défi monu-neige » de St-Bernard, en Nouvelle Beauce, pour finalement se garer sur la Terrasse Dufferin avant de reprendre la route vers le village aux quatre clochers. On y rencontre une constellation fort colorée faite de tapettes, de grosses, de gens d’église pas trop catholiques, de sculpteurs sur neige, de ménagerie agricole, de Russe champion de boxe, de belle Africaine aux babines cochonnes et bien sûr, du diable en personne. Le rythme s’exalte, les nuances sont travaillées avec précision (mentionnons cette surprenante performance vocale sur un gros hit d’Iron Maiden) et on ne peut que s’accrocher aux lèvres de l’illustre conteur pour ne pas tomber en bas de nos chaises !

Car oui, la performance de Fabien Cloutier est à vous jeter par terre. Par la voix et la langue de ce personnage qui lui appartient à lui seul, il installe sur scène tout un contexte référentiel puisé à même la réalité régionale, modulée bien sûr par sa folle imagination, le tout avec une générosité et un charisme digne de son immense talent d’orateur. Empathique et amusant comme tout, son personnage tend une main amicale au public, que ce soit en nous faisant chanter des mots grivois ou pour nous confesser ses peurs, ses rages, ses envies. Souhaitons-lui de pouvoir réunir les gens terrés aux quatre coins du Québec afin que tous puissent célébrer, ensemble, collés-collés, la beauté d’un peuple pour qui l’or n’a pas besoin de bel emballage…

29-01-2009
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