Du 24 février au 28 mars 2009
Supplémentaires : Les samedis 21 mars et 28 mars 2009 à 15h
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Les points tournants - un road movie sans entracte

Texte : Stephen Greenhorn
Traduction : Olivier Choinière
Mise en scène : Philippe Lambert
Avec : Christine Beaulieu, Gary Boudreault, Philippe Cousineau, Maxime Denommée, Steve Laplante, Dominique Quesnel et David Savard

S’inspirant des road movies, Les Points tournants raconte la rocambolesque aventure de deux amis qui entreprennent de traverser l’Écosse pour aller vendre une planche de surf volée dans une boutique de sport. Mais ils ne se doutent pas qu’ils sont poursuivis par le patron du magasin, petit mafieux plutôt fêlé…

Dans une histoire un peu folle qui nous entraîne à travers l’Écosse d’aujourd’hui, c’est ici un rendez-vous avec la capacité de transformation inhérente au voyage par les situations et les rencontres qu’il provoque et qui deviennent souvent des « points tournants » dans nos vies. Créée à l’automne 2006, la production a généré tant d’enthousiasme que l’on vous convie à nouveau au voyage ! La pièce sera aussi présentée en tournée à travers le Québec et le Canada.

Assistance à la mise en scène : Catherine La Frenière
Décor : Patricia Ruel
Costumes : Magalie Amyot
Lumières : André Rioux
Bande sonore : Larsen Lupin
Accessoires : Jasmine Catudal
Maquillages : Suzanne Trépanier

Une production du Théâtre de La Manufacture

La Licorne
4559, avenue Papineau
Billetterie : 514-523-2246

Tournée

23 janvier Sainte-Geneviève Salle Pauline-Julien 514-626-1616
24 janvier Montréal-Nord Salle Désilets 514-328-4132
25 janvier Saint-Léonard Théâtre Mirella & Lino Saputo 514-328-8400
30 et 31 janvier Laval Salle André-Mathieu 450-667-2040
6 et 7 février Moncton Théâtre de L’Escaouette 506-855-0001
11 février Drummondville Centre culturel de Drummondville 819-477-5412
17 février Sherbrooke Salle Maurice O’Bready 819-820-1000
19 février Sept-Îles Salle Jean-Marc-Dion 418-962-0100
31 mars New Richmond Salle régionale Desjardins 418-392-4238 #243
1 au 4 avril Le Bic Théâtre du Bic 418-736-4141
7 avril Trois-Rivières Salle J.-Antonio-Thompson 819-380-9797
11 avril Joliette Salle Rolland-Brunelle 450-759-6202
14 avril L’Assomption Théâtre Hector-Charland 450-589-9198 # 5
16 avril Alma Auditorium d’Alma 418-669-5135
17 avril Dolbeau Salle Maria-Chapdelaine 418-276-1317 #2420
18 avril Jonquière Théâtre La Rubrique 418-542-5521
21 avril Rouyn-Noranda L’Agora des arts 819-797-0800
23 au 25 avril Sudbury Théâtre du Nouvel-Ontario 705-525-5606
1er mai Shawinigan Salle Philippe-Filion 819-539-6444
6 au 9 mai Vancouver Théâtre La Seizième 604-736-2616
15 mai Saint-Hyacinthe Salle Desjardins 450-778-3388
16 mai Salaberry-de-Valleyfield Salle Albert-Dumouchel 450-373-5794

Dates antérieures

Du 17 octobre au 25 novembre 2006
En supplémentaires les samedis 4, 11, 18 et 25 novembre à 15 heures

par David Lefebvre

Deux jeunes, Brian et Alex (Steve Laplante et Maxime Denommée), stagnent dans une petite ville d’Écosse. Alex travaille dans un magasin de sport qui, un soir, se fait vandaliser et cambrioler. Binks (Jean Marc Dalpé), le patron véreux et un peu fou, le met à la porte, et, pour se venger, Alex vole la planche de surf du boss. Voyant sa connerie, avec l’aide de Brian, sans que celui-ci puisse émettre une objection, ils se dirigent vers Thurso, au nord du pays, guide touristique en main puisqu’ils n’avaient jamais quitté la ville, pour tenter de la revendre. Mais on ne sème pas Binks comme ça… Sur le chemin, dans une Lada déconfite, les deux amis feront la rencontre de plusieurs personnes qui changeront le cours de leurs vies, dont Mirren (Christine Beaulieu), une jolie jeune femme nomade, qui cherche elle (aussi) des réponses que la Vie ne lui donne pas facilement.

Certains d’entre vous ont déjà entendu parler de Points tournants ; le texte (en anglais, Passing Places), de l’Écossais Stephen Greenhorn, a été traduit par Olivier Choinière lors d’une résidence de traduction du CEAD en 2004. La pièce a été par la suite présentée en lecture publique, le 25 octobre de la même année, à La Licorne. Créée originalement en 1997 à Édimbourg, elle fait état du manque d’identité propre de l’Écosse, après 18 ans de règne du Parti Conservateur au Royaume-Uni. À ce moment, l’avenir était incertain pour plusieurs, il n’y avait aucun sentiment clair d’appartenance au pays, et cette partie de l’île était plutôt complexe, contradictoire, surprenante et confuse, selon les propres mots de l’auteur. Par Passing Places, c’est un voyage personnel qu’il entreprenait pour définir son pays. Complexe, contradictoire, sentiment d’appartenance… Ça ne vous rappelle rien comme description?

La traduction de Choinière est terriblement efficace : tout en réussissant à conserver cette Écosse que Greenhorn explore et nous fait découvrir, plusieurs parallèles s’imposent rapidement entre le Québec et cette partie du Royaume-Uni. Deux courants de vie principaux émergent du récit. D’abord le «chemin», voie qui mène vers une destination ; mais surtout un voyage, intérieur comme extérieur. Par exemple, comme on l’explique dans le spectacle, en Écosse, certaines routes sont à voie simple, avec, à certains moments, des élargissements. Si une voiture arrive en sens inverse, nous devons calculer notre vitesse pour que nous la rencontrions à ces points de rencontre, pour éviter tout impact ou un arrêt de la voiture. La vie, comme ces routes et ces points importants, est ainsi faite. Et il y a aussi «l’océan», le point culminant de cette présente aventure, représentant l'aboutissement, l’impossible à dompter, le milieu effervescent de la vie et de la mort. Le surfer y cherche la bonne vague, puis la chevauche, ne fait qu’un avec sa planche pour se taper le trip du siècle. C’est l’amour passion, c’est l’union parfaite, la communion-symbiose entre l’univers et le corps. C’est l’image symbolique de l’ouverture de soi, de l’aboutissement de la quête personnelle, la connexion directe avec la Vie. C'est la destination et le renouveau.

Les points tournants
Crédit photos : Marlène Gélineau-Payette

Ludique, empreint de folie, Points tournants est un spectacle enlevant, franchement hilarant et disons-le, modestement anarchique. Utilisant la méthode de l’aparté, Alex ou Brian parlent au public, agissant comme deux narrateurs du voyage initiatique qu’ils ont entrepris malgré eux. Liberté, quête, ouverture de soi au monde, voilà ce que ces deux copains découvriront. Accepter l’inconnu, l’apprivoiser, et finalement changer. La mise en scène de Philippe Lambert (Beaver, Les cinq doigts d’la main) est à l’image du récit : joyeuse et rythmée au maximum. Les comédiens utilisent et s'amusent avec différents accents (acadien, anglais, français), mais on reconnaît principalement le parler québécois.

Ce qui nous happe encore plus fort dans ce spectacle, c’est le plaisir intense et pur qui en découle. Les comédiens ont un bonheur fou et c’est totalement contagieux. Maxime Denommée et Steve Laplante forment un duo terriblement sympathique, qui fonctionne à la perfection. Christine Beaulieu (Mirren) est très attachante – le genre de fille que l ’on rencontre rarement dans une vie, et qui marque justement un point tournant. Jean Marc Dalpé campe un Binks à sa maman plus méchant que nature, aux traits caricaturaux terriblement drôles. Philippe Cousineau et Dominique Quesnel, qui jouent chacun cinq différents personnages, appuient avec candeur et joie le petit trio de voyageurs. Mais il faut d’emblée avouer que David Savard apporte une touche d’humour particulière et indéniable au récit avec ses 7 personnages (lors de la première, nous avons presque eu droit à un fou rire, entre Dalpé et lui, lors d’une scène mettant en vedette un cornet de crème glacée – à surveiller !). Chaque fois que le comédien entre sur scène dans la peau d’un personnage, c’est un petit vent de folie qui rafraîchit la salle.

Les points tournants
Crédit photos : Marlène Gélineau-Payette

La scénographie de Patricia Ruel (fabriqué par Acmé services scéniques) représente, avec beaucoup de soin, une rue tronquée. Une carcasse de voiture joue le rôle de la Lada de service, qui peut pivoter sur presque 180 degrés. Le décor, pourtant figé, arrive à reproduire plusieurs lieux, ce que la mise en scène de Lambert et l’imagination allumée des spectateurs lui permet d’accomplir. On reconnaît la touche magique du duo Larsen Lupin dans la conception musicale et André Rioux, aux éclairages, arrive à faire des merveilles dans ce petit espace scénique.

Ce road movie sans entracte, intense, d’une grande simplicité mais d’une efficacité exemplaire, nous fait éclater de rire plusieurs fois, grâce au jeu des acteurs, à la mise en scène coup de gueule et à l’humour irrésistible du texte. Merveilleux !

19-10-2006

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