Sous la direction artistique de Serge Mandeville et Véronick Raymond, cette 8e édition de théâtre tout court propose encore une fois de courtes pièces d'environ 10 minutes, d'auteurs d'ici et d'ailleurs, le tout
présenté dans une ambiance à la fois décontractée et énergique.
L’appel de projets lancé cet automne a généré beaucoup d’intérêt. De la vingtaine de propositions reçues, neuf pièces ont été retenues et seront jouées au cours des trois soirées théâtre tout court de février. Au nombre des 26 professionnels qui monteront sur scène, on retrouve des comédiens de la relève tel que Simon Lacroix et Mylène MacKay, tout autant que des comédiens d’expérience comme Luc Morissette et Sylvie Potvin.
En février, le public pourra ainsi découvrir 6 nouveaux textes d’auteurs québécois:
Deux courtes pièces états-uniennes sont également au programme :
Enfin, Morceaux choisis, de Carole Fréchette, est monté par Martin Desgagné qui dirige sept comédiens, soit Jean-Guy Bouchard, Véronique Gallant, Mylène MacKay, Serge Mandeville, Luc Morissette, Véronick Raymond et Victor Andrés Trelles Turgeon.
En mai, 7 nouveaux textes, d'Amélie Dallaire, Simon Lacroix, Serge Mandeville, Mathieu Quesnel, Elisabeth Sirois, Philippe Audrey, Guillaume Tremblay ainsi que deux nouvelles traductions de textes états-uniens de Charles Morris et Stacey Lane :
Deux courtes pièces états-uniennes sont également au programme :
Depuis ses débuts au printemps 2007, théâtre tout court se veut un lieu d'expérimentation, tant pour les comédiens que pour les auteurs et metteurs en scène, toutes générations confondues. En tout et partout, lors des soirées théâtre tout court, plus d’une cinquantaine de pièces ont été présentées dont plus de la moitié étaient des créations.
Régie Martin Plouffe
Collaboration à l'éclairage Martin Labrecque
*Cet événement n’est pas inclus dans l’abonnement. Billets en vente à la billetterie de La Licorne.
Un seul tarif: 15$
Une production Absolu Théâtre Groupe Théâtre Tout Court
par Ariane Cloutier (critique de l'édition du mois de mai)
Absolu Théâtre présente la neuvième édition de Théâtre tout court, un spectacle dynamique de courtes pièces d’une dizaine de minutes chacune. Cette formule permet de rassembler des textes très « punchés » et d’explorer des sujets plus marginaux. Selon Serge Mandeville, cocoordonnateur avec Véronick Raymond, cet événement est souvent un banc d’essai permettant à des auteurs, des interprètes et des metteurs en scène de faire leur premier pas. C’est aussi un lieu d’échange et de rencontre pour les artistes de tous gabarits.
Le ton du spectacle se situe dans un registre humoristique, allant de la mise en situation cocasse plus réaliste à carrément absurdes ou surréelles. Les pièces frôlent souvent la comédie de mœurs, en faisant la satire de la société, de certaines classes sociales ou de types de personnalités. On rit avec beaucoup d’ironie du milieu juridique dans Confettis arc-en-ciel de Stacey Lane, du milieu fiscal/gouvernemental dans Impôts 2011 de Guillaume Tremblay (très satisfaisant, mais un peu long) et du monde capitaliste/politique plus général dans le délicieux Les crêpes de Peter Morris. Un autre sujet de prédilection, dans cette édition de Théâtre tout court, est la place de l’artiste dans la société, Simon Veilleux, de Philippe Audrey, nous livre une version décapante de Star Académie, alors qu’Une odeur de vérité de Mathieu Quesnel offre une satire scatologique du milieu cinématographique. L’univers des « geeks » procure également sa part de rire à travers Paul et Virginie de Serge Mandeville, et Sylvia d’Amélie Dallaire, propose une chute plutôt surprenante. Elle est sexy la demoiselle, d’Élisabeth Sirois, nous plonge dans un univers de fille saturé de clichés, qui dénonce l’impossible conciliation entre rêve de jeune fille et réalité. Il ne reste à parler que de l’indescriptible L’Orage, de Simon Lacroix, une montagne russe émotive inexplicable qui semble inspirée d’un trip d’acide. Les comédiens livrent des interprétations de niveaux variables, mais toutes empreintes d’une belle ferveur et de justesse. À travers les histoires exagérées de ces pièces, on découvre des parcelles de vérité qui, aussi tranchantes soient-elles, sont agréables à voir révélées.
Les quelques décors et accessoires sont manipulés directement sur scène entre les pièces par les comédiens. Pendant les rapides changements de décor, un musicien du nom de Julien « tout court » gagne le public à coup sûr par de courts morceaux, interprétés à la guitare, avec un humour délicat.
L’espace de la Petite Licorne est idéal pour ce type de représentation conviviale et originale. La participation du public, bien détendu à force de se bidonner, est retentissante à la fin du spectacle, au moment où les spectateurs vont jusqu’à intervenir auprès des comédiens, et même jusqu’à demander le musicien en rappel. Un spectacle très réussi, à voir pour rire un bon coup et découvrir de nouveaux talents.