Une femme confie à son amant sa vision d’une famille idéale, un père décide d’offrir à son fils un monde sans violence, une mère s’inspire de Star Wars pour élever fiston, des couples pris en flagrant délit d’adultère, obsédés par les poux, nostalgiques de leur vie sans rejetons ou en désaccord sur l’héritage linguistique qu’ils lègueront à leurs enfants. Enfantillages, c’est 16 histoires qui abordent avec humour et dérision la notion de parentalité.
L’auteur François Archambault propose un théâtre en pièces détachées où chaque tableau est prétexte à des observations caustiques sur le mensonge, la violence, la désillusion, le désir d’être un bon parent malgré ses propres failles, les legs – bons ou nocifs – qu’on transmet à ses enfants. Une écriture décapante et bien ficelée.
François Archambault a remporté le Masque du meilleur texte original pour La Société des loisirs (2003), une production de La Manufacture. On lui doit également Cul Sec (1993), 15 secondes (1997) et Les frères Laforêt (2007), écrit en collaboration avec Patrice Dubois et Dany Michaud. Frédéric Blanchette signe la mise en scène de cette production du Petit Théâtre du Nord, compagnie établie depuis quinze ans, qui présente pour la première fois une de ses créations à Montréal.
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Décor Geneviève Lizotte
Costumes Gabrielle Bossé-Béal
Éclairages André Rioux
Musique Yves Morin
Tête-à-tête : Jeudi 16 mai
Une production Petit Théâtre du Nord
par Pascale St-Onge
De passage à La Licorne, l'équipe du Petit Théâtre du Nord nous offre Enfantillages, un ensemble de courtes scènes ayant comme point central la parentalité et l'idéal de la famille. Création estivale qui sera présentée dans les Basses-Laurentides dès la fin juin, la pièce possède des qualités relatives au théâtre d'été, misant sur la légèreté et une mise en scène simple pour divertir son public.
Les quatre comédiens multiplient les différentes combinaisons de couples, parents, amants et autres. Luc Bourgeois, Louise Cardinal, Sébastien Gauthier et Mélanie St-Laurent incarnent des personnages loin de toutes réalités, à différents niveaux, déshumanisant ainsi la figure parentale. Le parent devient la figure par laquelle se transmet l'humour, au détriment de la nuance ou le quotidien des familles d'aujourd'hui. L'interprétation a opté pour la prudence en colorant et caricaturant ses personnages au maximum, choix efficace puisque ceux-ci font rire franchement l'ensemble de la pièce. Le texte de François Archambault dépasse les attentes, déployant une certaine maîtrise dramaturgique lors de certaines scènes particulièrement bien écrites, telle cette dispute de parents concernant l'héritage langagier qu'ils laisseront à leur enfant, scène hilarante à souhait.
Les choix scénographiques semblent par moments que purement pratiques plutôt que réfléchis. Quelques cubes aux couleurs primaires, des éclairages usant des mêmes teintes et un petit écran sur lequel sont projetées les didascalies sous la forme de dessins d'enfants constituent la base du décor, rappelant une garderie ou un parc d'amusements intérieur et d'une simplicité évidente. Les centaines de balles de couleur qui s'accumulent sur la scène depuis le plafond au fil de la pièce ont d'abord un effet spectaculaire saisissant, mais deviennent rapidement inutiles, voire encombrantes pour le déroulement. La pertinence d'un tel élément scénique est remise en question, sans que l'on trouve, à la fin de la pièce, davantage de réponses.
Enfantillages saura divertir son public pour la saison estivale, l'humour n'étant certainement pas en manque dans ces saynètes, même celles qui se veulent un peu plus sérieuses. Un spectacle simple et sans prétention, visiblement créé dans le plaisir, mais dont nous ne sortirons pas transformés ou particulièrement touchés par les anecdotes, mais certainement amusés au milieu des vacances.