Yellow Moon, c’est la cavale de Lee et Leila, deux adolescents perdus et sans repères, vivant dans une petite ville d’Écosse. Tout sépare le délinquant au tempérament bouillant et la jeune fille introvertie, jusqu’au soir de leur rencontre dans un dépanneur où ils se retrouvent mêlés à une histoire de meurtre. Ils décident alors de fuir dans les montagnes, sur les traces du père disparu de Lee.
Dans cette fuite vers l’avant, Lee et Leila sont confrontés à leur destin et découvrent l’amour pour la première fois. L’auteur pose un regard aimant sur les jeunes dans notre société, sur la place qu’ils cherchent à prendre, et surtout, sur leur quête de bonheur et d’identité. Mais comment savoir qui on est quand on ne sait pas d’où on vient ?
Auteur de plus d’une trentaine de pièces, David Greig est une figure-clé de la dramaturgie écossaise. Yellow Moon fut créée en 2006 au Citizens Theatre de Glasgow, en Écosse. À la mise en scène, Sylvain Bélanger, directeur artistique du Théâtre du Grand Jour, qui a aussi mis en scène Cette fille-là et Billy (les jours de hurlement) pour cette compagnie. Présentée pour la première fois en français à l’Espace Go à l’automne 2010 par le Théâtre de La Manufacture, Yellow Moon revient cette année à La Licorne ainsi qu’en tournée.
Section vidéo
une vidéo disponible
Décor Pierre-Étienne Locas
Costumes Marc Sénécal
Éclairages Martin Labrecque
Musique Yves Morin
Activité gratuite
À compter de 18h au bar de La Licorne
À l’issue de la représentation de Yellow Moon du 9 mars, La Licorne vous invite à rester au bar du théâtre pour assister à la lecture de courts textes dramatiques, textes mettant tous en scène un personnage de femme contemporaine! Mis en lecture par Markita Boïes, les auteures Louise Bombardier, Marie-Ève Gagnon, Marilyn Perreault, Dominick Parenteau-Lebeuf, Nicole Lacelle et Lise Roy liront leurs textes.
En tournée
23 au 26 janvier Théâtre La Seizième, Vancouver
5 février Salle Émile-Legault, arr. Saint-Laurent, Montréal, 613, avenue Sainte-Croix, Saint-Laurent, 514-747-2727
8 et 9 février Théâtre du Bic, Rimouski
16 février Hôtel La Ferme du Massif, Baie-Saint-Paul
19 février Agora des Arts, Rouyn-Noranda
21 au 23 février Théâtre du Nouvel-Ontario, Sudbury
26 mars Théâtre de l'Escaouette, Moncton
2 avril Salle Maurice-O'Bready, Sherbrooke
5 avril Pavillon de l'Entrepôt, arr. Lachine, Montréal 2901, boulevard Saint-Joseph, Lachine, 514 634-3471 #302
6 avril Maison de la culture Mercier, arr. Mercier - Hochelaga-Maisonneuve, Montréal, 8105, rue Hochelaga, 514 872-8755
La Licorne : Tête-à-tête : Jeudi 14 mars
Une production La Manufacture
par Olivier Dumas
Comme les mariages fructueux ne se démodent pas, la dramaturgie écossaise et le Théâtre de la Licorne frappent dans le mille encore une fois avec la reprise de Yellow Moon – La ballade de Lee et Leila de David Greig.
Les écorchés vifs, rebelles et paumés de cette nation du Royaume-Uni suscitent depuis de nombreuses années l’engouement autant auprès de son fidèle public que de la critique. Créée dans sa version originale anglaise en 2006, la pièce a su charmer, choquer et émouvoir par la fragilité de ses personnages et sa narration en distance d’avec l’action dramatique. Cette approche théâtrale emblématique de plusieurs dramaturges contemporains s’était démarquée, entre autres dans le populaire Howie le Rookie de l’Irlandais Mark O’Rowe qui a connu une longue carrière sur les planches de l’institution de la rue Papineau et en tournée.
Traduite par les mains agiles de Maryse Warda, l’histoire de 80 minutes se penche sur les aléas, idéaux et meurtrissures de deux jeunes protagonistes en quête d’une identité. Après avoir tenté de tuer son presque beau-père avec un couteau, Lee doit quitter son patelin en compagnie de Leila, une toute nouvelle connaissance. Leur fugue leur permet d’aller au bout de leur passion et de leur folie.
Montée pour la première fois en 2010 au Théâtre Espace Go, la production québécoise a suscité un grand enthousiasme une fois de plus lors de la première, le 6 mars dernier. À lire la critique de ma collègue Daphné Bathalon (lire ici) lors de ses balbutiements, peu de changements semblent avoir été apportés à la pièce, à l’exception du remplacement dans la distribution de Stéphane Demers par Denis Bernard. Ce comédien costaud réussit à rendre la complexité d’un homme ordinaire dans toutes les ramifications de sa vulnérabilité.
Pour ceux et celles qui ont manqué la première visite de Yellow Moon, il ne faut pas rater cette œuvre sous aucun prétexte. La langue rugueuse, mais portée par un souffle puissant, demeure un plaisir pour les oreilles. Avec ses références à la culture populaire (la chanson Take On Me du groupe A-Ha, l’inoubliable Crazy de Patsy Cline ou encore le magazine à potins Closer et Hello), les spectateurs s’identifient avec leurs failles, leur quotidienneté, leurs rêves d’amour, d’extase et de bonheur. Omniprésente et obsédante comme un mantra, la musique pour piano composée par Yves Morin accompagne cette odyssée dans ces grandeurs terrifiantes de sensation et de vérité. Le quatuor d’interprètes compose des figures rebelles, complexes et saisissantes portées par une mise en scène inspirée de Sylvain Bélanger. Le plateau scénique de forme rectangulaire, marqué de rouge comme des traces de sang, témoigne parfaitement de la dichotomie entre l’enfermement et la quête d’évasion vers un avenir lumineux.
Tous les commentaires élogieux ont éclos et poursuivi leur petit bonhomme de chemin depuis les premières représentations. Nul besoin de renchérir sur les qualités intrinsèques du spectacle qui mérite une vie fructueuse. Selon Gilles Vigneault, tout a été dit, mais jamais dans nos propres mots. Pour témoigner de l’admiration pour Yellow Moon sans trop d’enflures verbales, le matériau artistique touche autant que la musique de Miles Davis, que la grandeur littéraire de Marguerite Yourcenar ou de la langue éclatée de Claude Gauvreau.