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Du 3 au 19 avril 2014, du mardi au jeudi 19h, vendredi 20h, samedi 16h
RaphaëlRaphaël à Ti-Jean
Présenté à la Grande Licorne
Texte Cédric Landry
Mise en scène Eudore Belzile
Avec Catherine Allard, Yves Bélanger, Frédéric Blanchette et Hubert Proulx

Suite au décès de leur mère, Raphaël, Sylvain et Isabelle se réunissent dans la maison familiale, quelque part sur une île de l’océan Atlantique. Isabelle a quitté l’île il y a un certain temps, mais à son retour, Sylvain, le cadet, est toujours embourbé dans ses éternelles histoires de drogue. Alors que ses relations avec le dealer local s’enveniment, cette situation deviendra le point d’ancrage d’une confrontation familiale.

Dans cet univers qui n’a rien de folklorique, les liens familiaux complexes mais inconditionnels sont au centre de Raphaël à Ti-Jean, de même que la question de la responsabilité familiale : protéger notre famille, oui, mais à quel prix ? Cette oeuvre met également en relief le choc entre les valeurs traditionnelles toujours présentes sur cette île et celles de la modernité. C’est le Québec actuel en région, le désoeuvrement de la jeunesse et la sempiternelle question : assumer l’héritage et rester sur la terre natale ou partir ?

Après l’avoir créée à l’été 2012 au Théâtre du Bic, le Théâtre les gens d’en bas présente pour la première fois à Montréal Raphaël à Ti-Jean, une pièce du Madelinot Cédric Landry, auteur finaliste au prix Michel-Tremblay en 2009 avec sa pièce Pierre-Luc à Isaac à Jos. Eudore Belzile, directeur artistique de la compagnie, assure la mise en scène.


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Assistance à la mise en scène Anne Plamondon
Décor Marc Sénécal
Costumes Dominic Thibault
Éclairages André Rioux
Musique Sébastien Thériault

Régulier : 32$
30 ans et - : 22$
65 ans et + : 27$

Tête-à-tête : Jeudi 10 avril

Une production Théâtre Les gens d'en bas


La Licorne
4559, avenue Papineau
Billetterie : 514-523-2246

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Dates antérieures (entre autres)

Été 2012, Théâtre du Bic

 
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 Critique
Critique

par Pascale St-Onge


Crédit photo : Bruno Roy

Le Théâtre La Licorne ouvre ses portes à une production de l’Est du Québec. Raphaël à Ti-Jean fait partie de la trilogie marine de Cédric Landry, un auteur provenant des Îles-de-la-Madeleine. Landry s’intéresse à l’avenir de ces régions éloignées, vivant principalement de la pêche et qui ont été victimes d’un exode marquant qui a changé la réalité des communautés maritimes.

À la mort de leur mère, deux frères et leur sœur retournent à la maison familiale pour décider de la suite des choses. La maison est située sur une île qui vit de la pêche, dans un petit village où tout le monde se connaît. Les frères habitent toujours la région ; la sœur, elle, est partie s’installer à l’étranger depuis quelques années déjà. Le plus jeune est aux prises avec des problèmes de drogue et de dettes, l’aîné tente de le sortir de cet enfer à tout prix.

La thématique n’est pas sans intérêt. Présenter cette réalité, avec la voix d’un auteur qui la connaît aussi bien, est rarement donné au public montréalais. Malheureusement, la production n’est pas à la hauteur. Le texte est quelque peu maladroit et nomme un peu trop les choses, et ce, beaucoup trop tôt dans l’histoire. Ce défaut n’est certes pas majeur, mais est souligné par la distribution et la mise en scène. Les acteurs donnent l’impression qu’ils sont de trop sur cette scène, se promenant sans arrêt d’un bout à l’autre de cette maison sans raison apparente. La direction d’acteur semble avoir pris la voie du pleurnichage et de la complainte, plutôt que de chercher à représenter les nuances chez chacun des personnages. Hubert Proulx et Frédéric Blanchette s’en sortent un peu mieux que leurs comparses, mais ce n’est malheureusement pas suffisant. L’accent est aussi un élément problématique : la tentative de dépayser le public par un accent de région est complètement ratée et le niveau de langue est flou et inégal.

Tout laisse sous-entendre que cette histoire aurait mieux vécu au cinéma : le bruitage surutilisé, le niveau de jeu qui se cherche encore, le décor trop lourd… La théâtralité est bien peu assumée dans ce spectacle et semble être un obstacle au récit. Raphaël à Ti-Jean, bien qu’il ait été joué à plusieurs reprises sur les planches de théâtres avant sa venue à Montréal, semble être un spectacle pas totalement accompli.

14-04-2014